ParaMag - N°404 - Mars/Avril 2021 - 27

Ah, j'oublie : Quand tu croiseras le
Général Caillaud présente-lui nos
respects et nos remerciements.
Amitiés GouGou. Bravo l'artiste.
Charly BAUM
----------------------------------Alain Goubel, un personnage,
une nature.
Tout discret et silencieux que soit son
récent décès, je ne peux faire l'impasse
d'un salut pour ce qu'Alain Goubel a été
dans l'émergence du Vol Relatif avec le
petit monde remuant des paras sportifs
de la décade 7, je veux dire 1970 !
Alain était doté d'une puissante énergie
à la mesure de sa morphologie,qui n'avait rien de celle d'un oiseau -,...
il se régalait, alors, de la musique et des
images de glisse et de légèreté présentes
dans le mythe yankee du moment avec
Jonathan le Goéland.
Une idéologie simple et claire de l'effort
nécessaire pour s'extraire de la matière
humaine quand le bon hasard
ne suffit pas.

Dans la suite de la bousculade sociétale
du Printemps 68, je veux dire 1968 !,
nous étions un groupuscule de trentenaires à bégayer des regroupements à
2500 mètres avec nos armures «dorsal-ventral» sur les seuls terrains dont les
responsables prenaient le risque d'autoriser le T.R. en groupe de sept à huit
suivant l'avion - ce n'est pas pour rien
que dans cette même bulle temporelle,
à Strasbourg, germait l'idée des «Chevaliers du Ciel».
Comme je l'ai déjà écrit ici, ce fut le
temps des baladins du ciel européen.
Alain, c'est avant tout un CH'TI, avec le
ciel du Nord pour bercer ses pensées,
ses rêveries de vol.
C'est dans ces paysages en désindustrialisation que se firent d'improbables,
mais réelles et solides rencontres entre
gars d'un peu partout qui bourdonneront
jusqu'à provoquer des regroupements
réguliers pour fonder la première équipe
française de Travail Relatif.
Il s'agissait de prétendre à participer à la
toute première compétition «mondiale»
d'Étoile à 10 à Fayetteville, U.S.A.
Cette détermination, cet allant, on le
doit avant tout à l'opiniâtreté du binôme
humain, Alain Goubel, Charly Baum...
et puis à ceux qui prirent le risque d'un
billet d'avion pour la Caroline du Nord.
Encore en marge de l'autorité sportive,
mais peu craintifs à l'être.... jusqu'à obtenir avant ce départ aventureux l'adoubement de la FFP, c'est-à-dire le titre
d'Équipe de France de Travail Relatif.

Alain avait l'aile tricolore.
De retour avec une heureuse médaille
d'argent, cette bande fut fêtée, reconnue
et confortée par les premiers fanas de
la chose volante internationale, c'est par
ce noyau humain que sera fondé Icarius
Group.
Huit ans durant «Gougou», bien sûr, sera
un des personnages balzaciens, un des
piliers de ce groupe assez constant. Au
passage de «10 à 8», avec la naissance
des «séquences», il fallut développer
l'illusion du vol à plat souple et contrôlé :
une école, un plaisir.

HOMMAGE

2 semaines plus tard, à Fort Bragg,
l'équipe française est en tête pendant
8 sauts, puis les Américains copient la
technique flotteur, remontent,
et nous coiffent sur le poteau.
Médaille d'argent, déception,
Alain intervient, Icarius devient l'équipe
de France pour 10 ans.

Mais voler tout seul dans la tête, bien
sûr, jusqu'à l'impasse de la solitude,
sans doute.

Re-démontage immédiat de la coquille
de» la Grise « - sobriquet affectueux du
Nord Atlas 2501 - pour bénéficier de la
belle tranche arrière et on passe 2 sauts
au crépuscule. On comprend le truc.

Mais ce n'était ni le vertige du tournis
de la Voltige individuelle, ni le staccato
hallucinant des équipes VR du 21ème
siècle.
Pour lui, c'en est fini d'être l'indispensable base stable et massive qui
encaissait placidement les chocs des
appontages velus pendant la formation
de l'étoile, qu'il prétendait, avec humour
et bonhomie, tenir et redresser à lui tout
seul, tonitruant.
Passé au «tout-dans-le-dos» avant tout
le monde, il pouvait contrer sa stature,
en devenant, - un peu ! - , plus souple,
léger et fluide dans la masse d'air.
Un de ses bonheurs.
Le voici naturellement diffusé dans un
éther inconnu qui nous enveloppe, une
dimension étrange qui nous baigne.
Cela colle bien avec certains de ses
idéaux intimes : être porté très loin par
un sentiment océanique...
Michel PISSOTTE-VIVILLE,
d'Icarius Group.

«À c't'époque»

C'était l'époque du Club des grandes étoiles, du Club des grandes vaches,
du «GTR» (Groupement de Travaux et de Recherches, rassemblement informel
de tous ceux qui voulaient réformer le parachutisme) et aussi du «BDC»,
qui signifie le «Bal des cons». Guy Sauvage l'avait ainsi défini dans son article
«À c't'époque» publié dans le ParaMag Hors Série 2000 :
«À c't'époque, B.J. Worth n'a pas encore inventé le V.R. séquentiel
(à quatre, on est encore à l'étoile-salto-étoile), ce qui laisse les méninges libres
pour le plaisir. Au Nord de la Loire, Martial Mallié, «Paulo» Battelier
et Jean-Pierre Bolle créent le Bal des C..., un club sectaire doté de statuts
purement oraux dont les membres sont cooptés en fonction de leur aptitude
à réaliser au moins une très belle c..........!»

L'article de Guy Sauvage est à retrouver en bonus numérique dans cette édition
ParaMag n° 404 de mars/avril 2021.

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Mars21:404
paramag.fr

BONUS
NUMÉRIQUE

«À c't'époque», cet article de 17 pages, illustrées de nombreuses photos,
prend pour point de départ les mutations sociologiques des années 70-80,
avant d'expliquer en détail les mutations du matériel parachutiste,
dont les principales furent l'arrivée du «tout dans le dos» et des ailes.

http://www.paramag.fr

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