ParaMag - n°352 - Septembre 2016 - 48

DOSSIER SPÉCIAL WINGSUIT

Deux compétiteurs, le Français Vincent Descols
(à gauche) et le Chilien Sebastian Alvarez,
se saluent après s'être confrontés en slalom
lors du Red Bull Aces.
Photo Joerg Mitter / Red Bull Content Pool

de la vraie pratique sur les terrains,
celles qui attirent du monde, et qui
sont donc éventuellement capables
de s'auto-financer.
Cela peut sembler naturel de s'intéresser
uniquement aux disciplines qui
rapportent des médailles internationales,
mais certaines de ces disciplines vivent
principalement sous perfusion de
subventions nationales et régionales.
Il ne faudrait donc pas être surpris de
l'asphyxie, au cas où la perfusion
viendrait à s'interrompre.
Comme la wingsuit, le speed skydiving
est aussi une discipline reconnue par la
FAI, et cela depuis 2014. C'est aussi une
discipline qui a vu le jour en France,
en tant que sport de compétition,
et qui était capable de s'auto-financer
dès sa naissance, dans les années 90
(voir encart «speed skydiving»).
Est-il imaginable qu'un compétiteur de
haut niveau, membre remplaçant dans
une des équipes de France en partance
pour Chicago, et donc présent quoiqu'il
arrive pour les championnats du monde,
se voie refuser l'accès à la représentation
française en speed skydiving, alors que
cette représentation n'aurait rien coûté à
la fédération ? C'est pourtant bien réel !

Été 2000, la coupe du monde de speed skydiving
se déroule à Lapalisse : trois compétiteurs s'apprêtent à embarquer dans le Skyvan : Mike Brooke,
Didier Moinel Delalande et Fabrice Lebiedzinsky.
Photo Michel Pissotte

Septembre16:352
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Choisir la spécialisation plutôt que la
multiplication, la fermeture plutôt que
l'ouverture, c'est prendre un risque qui
pourrait changer la donne française dans
le futur. Il pourrait s'avérer que ce soit un
luxe qui, au final, coûte plus cher qu'il ne
rapporte. L'avenir le dira.
Si l'on ramène cela à un certain choix qui
a été fait sur le plan national, avec la
suppression de la catégorie N2 aux

championnats de France, le présent est
déjà révélateur d'une perte sèche en
nombre de pratiquants (voir notre reportage dans cette édition sur les championnats de France à Vichy).
Pour en revenir à la wingsuit, tout est
déjà en place : le matériel (avec diverses
marques de fabricants), les brevets
(certes franco-français, mais ils garantissent un niveau de sécurité et une qualité

Speed Skydiving et FAI
Le speed skydiving a vu le jour dans les années 90. Après quelques balbutiements
entre la Floride, la Norvège et l'Angleterre, c'est en France qu'un véritable circuit
de se met en place, sous la direction de Mike Brooke. La discipline se développe
et, au début des années 2000, le circuit coupe du monde est déjà bien établi.
Il s'agit d'une course de vitesse en chute libre, l'objectif est d'atteindre la vitesse la
plus rapide, en piqué. Le score est la vitesse moyenne en kilomètres par heure sur
1 km, de 2700 m à 1700 m de hauteur, c'est une sorte de kilomètre lancé en
chute libre. Les performances sont mesurées par deux appareils ProTrack.
Depuis plus de 10 ans, l'ISSA (association internationale de Speed Skydiving)
organise un circuit annuel sur plusieurs étapes dans divers pays, le ISSA World
Series. Certains pays ont même un championnat national.
En 2014, la FAI a intégré le speed skydiving dans ses disciplines officielles
pour le parachutisme. Une première coupe du monde FAI a eu lieu à Prostejov,
en République tchèque, en août 2014, elle a attiré 16 compétiteurs.
Une deuxième coupe du monde s'est déroulée à Teuge, en Hollande,
en septembre 2015.
Les premiers championnats du monde de speed skydiving vont se dérouler
à Chicago, du 10 au 21 septembre. Cette discipline est donc intégrée au Mondial,
parallèlement aux autres disciplines majeures.
www.speed-skydiving.com

http://www.speed-skydiving.com

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