ParaMag - n°318 - Novembre 2013 - B10

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Le légendaire Albert

Gaulard se révèle être un véritable Protée. Technique du

le champagne. Car
rien n'allait plus !
Dans l'après-midi
même, un drame
s'était joué au CEV de
Brétigny-sur-Orge, où
Chalon procédait à des
essais du Paraplane.
Poignée dure. Il s'acharne
des deux mains, la position le fait basculer en avant, le sac
finit par s'ouvrir, l'extracteur file entre
ses jambes, et la voile s'ouvre d'un seul
coup alors qu'il est encore en piqué.
Les élévateurs s'écartent violemment,
et les deux énormes maillons de liaison viennent lui fracturer les deux
plateaux tibiaux. Plus question de
réveillon ! Critiquerait-on quiconque
de décider "d'en rester là" et de ranger
définitivement son parachute au grenier après une telle
épreuve ? Mais pour
Jacques Chalon, en
rester là
signifie
"rester là-haut", dans
la bonne odeur des
nuages et l'excitation
de la mise sur axe.
Aucun doute :
cet homme est
très probablement
tombé
dans une marmite
d'air
lorsqu'il était
petit. Son
regard est
toujours
neuf et son
émerveillement pour le
parachut i s m e
toujours aussi
vif. À tous les
galopins déjà
blasés qui pensent "avoir fait
le tour de la
question",
il
répond : "Excusemoi, on reparlera
de ça plus tard, je
dois aller travailler
ma chute assis !" ■

parachutisme exceptée (c'est
l'affaire de Pierre Lard) il
s'occupe de tout le reste, gère
le fonctionnement du Centre
de Gisy dont il est le pivot
central. Il pilote bien sûr, mais
aussi négocie avions et parachutes auprès du SFA, et il lui
arrive même de faire la cuisine
! Eminence grise et acteur effiL'appel aux prothèses ne date pas d'hier !
Dans les années 50 tous les jeunes, tâtent de la combinaison
ailée. Parmi ceux-là, Mas, Violin, Chasak, Deforges,
Sauerbach, Cledassou, et bien entendu Jacques Chalon.

cace, il reste dans les annales
comme un rouage très important du fonctionnement du
parachutisme parisien de ce
temps-là.
(2)

Les Français Robert Cartier

et Michel Tournier avaient
exploré les limites extrêmes du
saut d'éjection à 800 km/h
avec le siège anglais Martin
Baker. André Allemand (3) avait
vu sa carrière s'interrompre
dramatiquement le 8 mai 1952,
les ingénieurs Servanty et
Jacquet n'ayant pas jugé
nécessaire la présence d'une
sangle serre-jambes. C'est
Joseph Maubec qui aurait pris
la relève s'il ne s'était pas tué,
comme beaucoup d'autres, en
ouvrant trop tard au cours
d'un saut d'entraînement ordinaire. C'est donc Jacques
Dubourg, (4) embauché pour
deux éjections, qui remplacera
ce dernier pour tester le siège

Ecce homo : Jacques Chalon, un vrai professionnel
dans la peau d'un pur amateur (à moins que cela ne
soit le contraire !), 78 ans aux dernières vendanges, et
l'âme fraîche comme un petit saut du matin. De la
graine d'enthousiasme à prendre pour semer dans le
jardin de nos rêves.

Sud-Aviation, après avoir été
spécialement qualifié pour
cela par le CEV de Brétigny et
été choisi, entre autres motifs,
pour absence de fracture ou
accident antérieur (on avait
besoin d'un cobaye intact pour
mieux mesurer les dégâts prévisibles !).
(3)

Ceux qui ont eu la chance

de découvrir les délices de
l'Aventure grâce à la fameuse
Bibliothèque Verte Hachette
ont découvert aussi que le
livre d'André Allemand
Le casque EFA Type 12 est
une copie d'un casque américain. La combinaison pressurisée "à boudins" était
conjointement fabriquée par
EFA et Aerazur sur une
licence US.

"Parachutiste d'Essais" était
de la main d'un authentique et
excellent écrivain.
(4)

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Voir le survol de la carrière

de Jacques Dubourg dans le
ParaMag n°189 de février
2003.

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