ParaMag - n°318 - Novembre 2013 - 50

HISTORIQUE

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oubliettes l'exploit précédent, également
inscrit dans le ciel de Gisy, le premier saut
en triplé de l'Histoire réalisé après des
mois d'acharnement par Mas, Violin
et... Chalon, cela va sans dire.

Interdits de saut !
Naturellement, les acrobates passent
devant le conseil de discipline.
Chalon récolte une interdiction de sauts
de six mois. Six mois ! Comment peut-on
annoncer cela à un toxicomane ?
"Alors, dit Jacques, pendant six mois je
suis allé sauter chez Chasac,
à Chalon-sur-Saône !".
Après avoir surmonté l'interdiction de
sauts, les "acrobates" pensent déjà à leur
prochain coup. Ils ont constaté qu'après
avoir quitté l'avion en groupe,
ils s'éparpillaient dans le ciel, continuant à
naviguer ensemble, mais plus ou moins
éloignés les uns des autres, avant d'ouvrir
leur parachute. "Ça nous donnait envie de
nous déplacer," explique Chalon.
"D'où l'idée d'un contact maîtrisé en
chute, que nous sommes parvenus
à répéter régulièrement".
C'est un peu plus de deux ans plus tard,
le 9 septembre 1956, qu'un moment
historique s'inscrit dans le ciel de Gisy,
l'incroyable s'accomplit : Jacques Chalon
et son complice Jean-Louis Potron
parviennent à échanger un bâton en
chute, donnant une réalité à ce qui
s'appellera plus tard le Vol Relatif.

De gauche à droite : Jacques Chalon, Henri Violin
et Pierre Mas, les 3 premiers parachutistes à avoir osé tenter
le premier saut en triplé. Le risque majeur pour eux était...
l'interdiction de saut !
Photos collection privée. D.R.

La technique française du passage de bâton témoin en chute
libre s'est exportée outre-Atlantique : USA, Canada, puis en
Australie, etc. Sur cette photo, les deux chuteurs sont équipés
chacun de fumigène, pour matérialiser leurs déplacements.
Photos collection privée. D.R.

Certes, cette tentative n'était pas la
première, mais les balbutiements du TR
ne permettaient pas au commun des
parachutistes d'imaginer que la chose
serait un jour possible, on s'amusait, voilà
tout. Le nom très sérieux de "Patrouille
de France" adopté par les joyeux drilles
qui s'adonnaient à ce jeu ne reflétait en
rien l'état d'esprit des "patrouilleurs"
qui tentaient, sans trop y croire,
de se passer un bâton en bois sculpté en
forme de phallus.

"On a pas ouvert haut, il faut dire qu'on
avait l'habitude des meetings, de faire 20
secondes de chute en partant d'un Stamp
à 1 000 mètres. L'ouverture réglo, c'était
300 mètres, c'était un peu haut pour
nous, comme on était un peu marginaux,
on passait toujours sous la barrière"
raconte Jacques.
Novembre13:318
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À la sauce US

pionniers par tradition en parachutisme.
Cela étonna les Russes derrière leur
rideau et les Américains, qui venaient
en ce temps apprendre le parachutisme
en France. Ils ont emporté le jeu
dans leurs bagages et se sont
entraînés également au "Baton Pass",
chez eux."

Grâce au journaliste parachutiste Jacques
Dubourg, ce passage de témoin répété
s'est su dans le petit monde du parachutisme, et ce fut la surprise.
"Les Français, nous étions un peu

Eussent-ils réussi l'exploit les premiers
que sans nul doute la Terre entière en eût
été mieux informée qu'elle ne le fût par la
joyeuse bande de Gisy. Voilà qui situe bien

un être : à chaque fois, depuis plus de
trente ans, que j'ai évoqué ce premier VR
de l'Histoire devant lui, pour simplement
en savoir un peu plus, je n'ai jamais
entendu Jacques Chalon parler d'exploit,
mais simplement d'une farce réussie.
Aussi ces hommes ne s'attarderont-il pas
à l'exploitation, d'ailleurs difficile à l'époque,
de ces défrichements qui seront le socle
du monde sportif qu'ils nous légueront.
Inutile donc de chercher la relation de
ces historiques prestations dans les
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