ParaMag - n°318 - Novembre 2013 - 32

Les circonstances de l'accident

HOMMAGE

Dans un accident comme celui qu'a subi Blandine, lorsque les secours arrivent
sur place, leur but est évidemment d'essayer de sauver la victime.
Les éléments du parachute qui peuvent gêner les sauveteurs sont mis de côtés
rapidement et certaines parties du matériel (harnais, élévateurs, combinaison)
sont coupées si nécessaire. Tout cela est normal, mais fera peut-être que les
enquêteurs auront du mal à déterminer les causes précises de l'accident.
De nos jours, l'information va très vite, trop vite parfois. Comme expliqué dans cet
article, le besoin de réponses, combiné aux circonstances de l'accident,
ont fait se propager des rumeurs mettant en cause le matériel
ou la procédure de secours.
Un autre type d'hommage, à Gap,
sur le sommet le plus élevé de Ceüzette.
Photo Thomas Malahel

Les amis parachutistes de Blandine qui
n'ont pas pu être présents à Pau se sont
recueillis à leur manière, et un peu
partout en France. En voici un exemple
du côté de Gap-Tallard (voir photo) :
"Pour toi, ta famille, tes proches
et les copains à Pau qui se recueillent ce
soir et qui seront demain à tes funérailles.
Moi je le fais à ma manière, une bonne
bouteille locale de rhum de chez moi,
j'en bois un coup à ta santé et je la laisse
là-haut. Si vous passez à Gap,
sur Ceüzette, le sommet le plus élevé,
buvez-en une gorgée."
Signé : Thomas "Matos" Malahel

Une carrière
atypique
Blandine Perroud est entrée à l'École des
troupes aéroportées (ETAP) de Pau en
février 1997, après avoir effectué son
service national au 1er régiment de
parachutistes d'infanterie de Marine
(1er RPIMa). Titulaire d'un baccalauréat
littéraire, du brevet supérieur de technicien de l'armée de Terre (BSTAT)
secrétaire d'état-major, elle sert à l'ETAP
de 1997 à 1999 puis elle est mutée à
l'état-major des armées. Elle a débuté
le parachutisme sportif à Pau en 1998.

Novembre13:318
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C'est au début des années 2000 que sa
carrière parachutiste s'accélère,
sur le plan sportif et militaire.
De retour à l'ETAP en 2002, elle passe le
stage de moniteur parachutiste,
et elle en sort major de promotion.
L'adjudant Blandine Perroud sert désormais
comme moniteur-chef parachutiste au
sein de la brigade de formation des
brevets parachutistes de l'École.
Elle sera ensuite détachée au profit
du Centre national sportif de la Défense
(CNSD) en tant que sportif
de haut niveau.

Skysurfeuse
Après ses débuts à Pau en 1998,
Blandine découvre le skysurf alors qu'elle

À la rédaction de ParaMag, nous avons reçu de nombreux questionnements
directs sur ce sujet. Sans chercher à parler des causes de l'accident,
qui ne sont pas encore connues, nous avons choisi d'en décrire les circonstances,
au cas où cela pourrait faire cesser certaines rumeurs ou même apaiser
l'inquiétude de certains pratiquants. Voici donc ce que nous pouvons écrire
sur l'accident de Blandine.
Il s'agissait d'un saut de vol relatif à 4 qui s'est déroulé normalement jusqu'à la
séparation. Pour le vol relatif, Blandine utilisait un sac-harnais Parachutes de
France Axis, une voilure principale Electra XS 110 et une voilure de secours
Techno 128. L'Electra s'est ouverte avec une série de twists et Blandine
a donc libéré. Nous n'avons aucune information vérifiée sur la procédure
de sécurité utilisée ni sur son déroulement. Cela ne veut pas dire qu'elle se soit
bien ou mal déroulée, et cela n'insinue rien sur la façon dont elle a été effectuée.
Ce qui est certain, c'est que Blandine a été vue sous sa voilure de secours bien
en pression, mais elle aussi twistée et en interférence avec la voilure principale
libérée qui est restée accrochée à une partie du parachute. Les hypothèses pour
expliquer cette interférence ne manquent pas, mais au moment où nous
rédigeons cet article il n'y a pas d'explication vérifiable.
Tandis que sa voilure de secours se dirigeait naturellement vers une zone en
herbe de l'aérodrome, il semble que Blandine se soit battue pour résorber les
twists et/ou pour dégager l'entrave de la principale. Celle-ci jouait le rôle d'une
sorte "d'ancre flottante" au comportement imprévisible.
Blandine parvenait malgré tout à faire en sorte que la voilure de secours
ne tourne plus, mais elle n'est pas parvenue à décrocher la voilure principale.
Malheureusement, à l'approche du sol, la voilure de secours a engagé un virage
qui a amené très brutalement Blandine au sol, en pleine phase d'incidence
et d'accélération. Elle s'est préparée au choc, en position TAP, mais il a été d'une
extrême violence, sur le sol en dur, ce qui explique la gravité des blessures.

n'a même pas 100 sauts, à l'occasion
d'un stage de détection encadré par
Éric Fradet. En 2001, elle constitue sa
première équipe : Pau Passion Aquitaine,
avec son vidéoman Cyril Lancry.
La majeure partie des sauts d'entraînement se déroule sur le centre de Pau.
L'équipe participe au circuit coupe et
championnats de France avec une
première victoire en intermédiaire.
Début 2002, elle intègre le pôle des
équipes de France. Dès lors, on la retrouvera
sur toutes les grandes étapes de compétitions nationales et internationales,
améliorant au fil des saisons son niveau
technique et son palmarès en skysurf.
À 25 ans, Blandine totalise 850 sauts
dont 500 en skysurf et elle s'intéresse
aussi à une autre discipline, toute jeune,
le "speed" (sorte de "kilomètre lancé"

en chute). Avant même de commencer à
accumuler les titres nationaux et internationaux en skysurf, c'est dans cette
discipline que Blandine remporte une de
ses premières victoires. En 2002 elle est
record"woman" de France avec une
performance à 409,49 km/h établie à Lille
lors d'une étape de la coupe du monde.
Le speed ne sera jamais reconnu comme
discipline FAI et disparaîtra quelques
années plus tard. En y inscrivant son nom
dans les tablettes, Blandine affichait déjà
ses compétences multidisciplinaires,
remportant la même année la 3ème place
au championnat d'Europe de skysurf
en Espagne.
L'année 2003 affirme le cumul des titres
nationaux et internationaux en compétitions de skysurf. Toujours filmée par Cyril

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