ParaMag - n°313 - Juin 2013 - 8

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Édito

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L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT
NUMÉRIQUE
Un décret du 11 novembre 2009 modifié le 2 février 2010, puis un
autre décret du 13 avril 2012 abrogeant et remplaçant le précédent,
ont créé un système de subventions ou d’avances remboursables
pour l’aide au développement de la presse numérique, dans le
cadre du fonds stratégique pour le développement de la presse.
Cette aide concerne certains services de presse en ligne,
notamment ceux qui «apportent régulièrement des informations et
des commentaires sur l’actualité de l’ensemble des disciplines
sportives». Ces termes-là n’ont pas été modifiés entre les décrets de
2009 et de 2012.
ParaMag a sollicité le 12 octobre 2012 une aide pour un important
développement de son service de presse en ligne, intitulé « ParaMag
Wordpress Premium» et certifié par la commission paritaire
(CPPAP) sous le n°0914W91506. Cette demande a été refusée par
le Ministère de la Culture et de la Communication le 19 février
2013. Le recours amiable régulièrement exercé par ParaMag a été
rejeté le 18 avril 2013.
Les motifs de ces rejets ainsi que la consultation de la liste des
organes de presse ayant obtenu une aide en disent long sur le peu
de considération dont bénéficie le parachutisme, malgré des
résultats sportifs internationaux plaçant la France en nation-phare
du parachutisme mondial.

Le rejet de la demande de subvention, le 19 février 2013, est fondé
sur le motif suivant : «Le service de presse en ligne paramag.fr
couvre essentiellement l’actualité du parachutisme mais ne couvre
pas l’actualité de l’ensemble des disciplines sportives».
Tout dépend de l’interprétation qu’il y a lieu de retenir des termes
«ensemble des disciplines sportives». Faut-il comprendre qu’il
s’agit de l’ensemble des disciplines d’un sport considéré ou de tous
les sports existants ?
Si le texte du décret impose de traiter toutes les disciplines du sport
en France, à part le quotidien «L’équipe» il ne doit pas y
avoir beaucoup de titres de presse concernés. La consultation
de la liste des titres subventionnés permet de cerner
l’interprétation retenue pour accorder des subventions
à la presse sportive.
On y trouve notamment des sites comme runners-world.fr,
velo101.com, football365.fr, rugbyconnection.com, skichrono.com,
motorevue.com, velovert.com, voilesetvoiliers.com, aerobuzz.fr,
paris-turf.com, et surfsession.com, étant précisé que ces citations
ne constituent pas une critique des bienheureux qui ont obtenu une
subvention.

Juin13:313
paramag.fr

08

Si le parachutisme n’a pas l’audience de sports comme le football,
le rugby ou le vélo, en revanche le surf qui bénéficie d’une
subvention pour le site surfsession.com lui est très comparable.
Sur son site, la Fédération Française de Surf revendique 12.000
licenciés en 2012, de nombreux titres internationaux
et des industriels au rayonnement international.

Par
Yves-Marie
Guillaud

La FFP revendique 18.665 licenciés (hors tandem) en 2012, de
très nombreux titres internationaux et des industriels au
rayonnement international en parachutisme civil et militaire.
Surfsession couvre l’ensemble des disciplines du surf, dont les lieux
de pratique en métropole sont essentiellement situés dans le sudouest. ParaMag couvre l’ensemble des disciplines du
parachutisme, et au-delà du sport les activités para-pros dépendant
de l’Aviation Civile. Les lieux de pratique sont répartis sur
l’ensemble du territoire national.
Il semble donc que l’appréciation des termes «ensemble des
disciplines sportives» soit quelque peu à géométrie variable selon
les époques.
Puisqu’il était reproché à ParaMag de ne traiter que de sport
et d’un seul sport, le recours exercé contre la décision de rejet
exposait que les sujets traités dépassaient le cadre sportif
en rappelant notamment que largement plus de la moitié des
sauts tandem sont réalisés sous l’égide du Ministère des Transports
avec une TVA au taux réduit car il s’agit précisément de transport
et non de sport.
Le rejet de ce recours, le 18 avril 2013, est fondé sur le motif
suivant : «Si le parachutisme peut présenter divers aspects,
elle demeure toutefois essentiellement une pratique sportive,
c’est d’ailleurs ainsi qu’elle est définie dans le dictionnaire».
Le Ministère de la communication, qui n’a par ailleurs établi aucune
connexion à l’édition numérique de ParaMag pour vérifier les sujets
traités, fonde donc sa décision sur une simple définition dans un
dictionnaire (quelle édition ?). L’argument est un peu léger.
Parmi les heureux bénéficiaires d’une subvention, dont la liste
ressemble à un inventaire à la Prévert, figure pharedere.com
dont l’objet est de diffuser l’actualité de l’île de Ré, lieu de
villégiature d’influentes vedettes de la culture, du show-biz,
des affaires et de la politique.
Par comparaison avec le surf ou l’île de Ré, entre autres, le
parachutisme avec toutes ses médailles fait figure d’activité de
faible influence n’ayant aucun relais dans les lieux de pouvoir et de
décision. Reste que les parachutistes doivent assumer leur part de
responsabilité dans ce type d’échec.
D’abord le milieu du parachutisme, divisé par la grâce des deux (ou
trois) ministères de tutelle, se déchire dans une ambiance délétère
à coups de procès, de plaintes, de dénonciations, sur fond de
propos agressif, parfois haineux.
Faut-il alors s’étonner que le parachutisme puisse manquer de considération
auprès de partenaires éventuels, administrations comprises ?
Autre exemple : ParaMag n’a pas hésité à ouvrir ses colonnes en
mai dernier (n°312) à l’auteur d’une tribune libre très engagée.
C’est le propre d’un magazine indépendant. Mais quelle surprise en
constatant que l’auteur n’est même pas abonné… !!
Faudra-t-il s’étonner si disparaît un jour le seul média parachutiste
indépendant d’Europe, au profit d’une information contrôlée par
les institutions ? ■
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