ParaMag - n°312 - Mai 2013 - 48

Championnat de France 2012 à Vichy, avant le
décollage pour la dernière manche de précision
d'atterrissage : le pilote du Pilatus attend
l'atterrissage du "siki", afin que les finalistes puissent
connaître les conditions de vent sur la cible.
Photo Bruno Passe

HISTORIQUE

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à la surprise générale. Mais ce match
cause son malheur : pour défendre
l’idole nationale, on accuse bientôt Siki
d’avoir triché. Les journaux se déchaînent
contre cet "orang-outan", ce "championzé",
symbole de la dangereuse race noire.
Il n’aura d’autre choix que de partir
boxer aux États-Unis, où la presse
l’attaque encore plus violemment.
Cependant, Siki rend coup pour coup.
"Vous avez une statue à New York
et vous l’appelez Liberté, déclare-t-il
publiquement, en 1923.
Mais c’est un mensonge. Il n’y a pas de
liberté ici - il n’y en a pas ! Aucune !
En tout cas pas pour moi."
Provoquant les autorités, il se promène
en cape noire sur Broadway, un singe
sur l’épaule, comme à Paris il se
baladait, deux ans plus tôt, en tenant en
laisse des lionceaux. Il se marie avec
une Américaine blanche, sans avoir
divorcé de sa première épouse,
de sorte qu’il est bigame !…

Mai13:312
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Trop de vagues, trop de défis lancés :
il est assassiné le 16 décembre 1925,
à Harlem, de trois coups de revolver.
Il n’a pas trente ans… »
Toujours est-il que ce Marseillais
d’adoption faisait déjà la une de la
presse écrite de l’époque et que le
mannequin en caoutchouc utilisé par le
S.T.Aé devait sans doute être de couleur
noire. De là à ce que ce héros de la
guerre 14-18 et du sport prête son
«pseudo» il n’y a donc qu’un pas
et une vrai logique.
Engagé en 1915 au 8ème colonial de Toulon
durant la première guerre mondiale.
Il est fusilier mitrailleur, puis grenadier.

Il serait d’ailleurs intéressant de connaître
les faits de guerre de ce héros qui ont
conduit à l’attribution de la croix de
guerre et de la médaille militaire.
À priori récompensé pour sa bravoure
lors de la bataille du «Chemin des
dames» le 3 avril 1917. Le fait qu’il ait
été assassiné en 1925 conforterait-il
l’utilisation de son nom en 1929 ?
Il n’y a pas malheureusement pas de
trace écrite qui prouve cela…
toujours la légende !
Et lorsque enfin, par un arrêté du
Ministère de l'Air en date du 12
septembre 1935, le Général Denain
décida de la création d'un «Centre
d'Instruction de Parachutisme destiné
à la formation d'un cadre d'Instructeurs
et de Moniteurs chargés de l'Instruction
théorique et pratique du Parachutisme
tant au Centre que dans les unités»
et que le choix officiel se porta sur le
terrain d'Avignon-Pujaut situé à une
cinquantaine de kilomètres d'Istres,
il fut sans doute une évidence de continuer
à appeler le testeur de vent, "Siki".
Mais d’autres explications, toutes aussi
folkloriques les unes que les autres,
vont contribuer à alimenter la légende.
À une époque, un parachutiste d'origine
polynésienne aurait appelé le "Tid" "Siki",
noir paraît-il en polynésien.
Ce mot paraissant simple et évident,
il aurait été adopté par les parachutistes.
J‘ai pu recueillir aussi auprès d’autres
"anciens", tout aussi respectables,
des versions, bien que postérieures
à celle d’origine, qui recoupent ces
diverses explications.

En voici quelques-unes :
Pour Daniel Chevalier, juge PA/voltige,
instructeur Para Pro et membre
de l’amicale du Nord Atlas 2501 :
“Au milieu des années 60 à l'ETAP,
quand j'ai fait mon brevet et mes
premiers stages TAP, 2 versions étaient
couramment avancées sur la
dénomination Siki du TID version
mannequin de couleur noire
1 - Le terme serait un raccourci du mot
japonais Sikikomi signifiant "sacrifié"
comme l'était, avant l'utilisation du
mannequin, le pauvre volontaire désigné, sautant seul avant les autres, pour
faire apprécier la dérive au CDB de
l'avion largueur. Il ne devait effectuer
aucune traction pendant sa descente
sous voile et uniquement tractionner
pour contrer le vent au posé.
2 - À l'ETAP ou la BETAP, dans les
années après-guerre ou 50, il y aurait eu
un adjudant noir, Antillais à priori,
qui était toujours volontaire à chaque
début de séance pour cette fonction
de "sacrifié". Son nom aurait été Siki ou
SiquiI avec ou sans Y, et avec ou sans E
à la fin de son patronyme !”
Pour Bernard Garsault, juge International
DA et national PA/voltige :
“Le peu d'éléments que j'ai, je les tiens
de Michel Prik répondant, je pense,
à une question posée pendant
un cours de formation et griffonnées
sur un bloc-notes.
Pour lui l'origine est bien à rechercher
autour du boxeur français d'origine
sénégalaise Louis Fale (orthographe
incertaine), mais qui dans son nom
sénégalais, contenait le mot "siki".
Ce mot signifiant "fils" dans une
des langues de là-bas.
Par contre, son nom de boxeur était
Battling SikI. Quel cheminement
a conduit à donner le vocable de SikiI
à un témoin de dérive ?
Michel Prik proposait 3 possibilités sans
avoir en fait de réponse pertinente :
1 - Le paternalisme des paras envers
celui qui allait permettre d'estimer la
dérive. "T'es un fils pour nous, alors tu
vas aller faire le Siki". (Parallèle entre fils
et siki. Il fallait bien trouver un nom !)
2 - La difficulté à déplacer et larguer
80kg, inertes, tout comme il était difficile
sur un ring de manœuvrer et d'envoyer
au tapis Battling Siki !
3 -Peut-être les qualités de meneur,
de leader de Louis Fale, dans son
orthographe sénégalaise qui contenait
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