ParaMag - n°312 - Mai 2013 - 40

RECORD

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ce jour tout semble figé. Si rien n’aboutit
de ce côté-là, on peut imaginer que le
400 de BJ soit un record qui tienne
encore bien longtemps.
En janvier dernier, afin de perpétuer
l’émulation qu’engendre la grande formation, BJ Worth proposa à la CIP que
la séquence en grande formation puisse
entrer dans la catégorie des records du
monde FAI. Le projet solidement ficelé
fut accepté, et BJ remit une partie du
World Team sur les rails en vue de
réaliser le tout premier record du monde
de cette nouvelle catégorie.
Pour qu’un record du monde de
séquence en grande formation soit
homologué, le nombre de participants
doit être au moins 25% du record du
monde existant en grande formation,
c’est-à-dire 100 à ce jour (25% de 400),
et la séquence doit présenter un minimum de deux points avec 35% des
participants qui bougent durant l’inter
en volant par groupes de quatre au
maximum. Ainsi, la grande formation
peut connaître un second souffle en
matière de record puisque les moyens
aériens nécessaires peuvent être bien
moins importants que pour un nouveau
record de masse.
Néanmoins, BJ Worth a vu grand pour
partir à la conquête de ce premier
record du monde de séquence en
grande formation, puisqu’il avait prévu
un 2 points à 222. Une telle manip
nécessite quand même la mobilisation
d’une flotte de 10 avions volant en
formation. A l’âge de 62 ans,
BJ annonçait également que ce 222
serait son dernier rendez-vous
avec le World Team, à Eloy,
dans le désert d’Arizona,
du 6 au 12 avril dernier.

La grande famille

Mai13:312
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Il y avait du beau monde dans le hangar
du DC3 de Skydive Arizona. En retrait
sur la DZ, et non loin de la zone d’embarquement, ce grand hangar est mis à
la disposition des participants à chaque
fois qu’a lieu une manip en grande
formation à Eloy. Pour sa dernière,
BJ était entouré de ses fidèles capitaines
du World Team, 16 au total, ainsi que du
pool des meilleurs photographes-vidéomans
qui, depuis des années, immortalisent
les exploits du World Team. Une fois de
plus, ce furent les grandes retrouvailles.
Parmi les participants, 82 avaient fait
partie du 400 ou d’autres records organisés
par BJ. L’autre partie des participants
avait intégré le World Team plus récemment, au Vol du Phoenix par exemple,
où une figure hors du commun à 185,
représentant l’oiseau Phoenix, avait été
réalisée à Deland en 2011. Quelques-

Le fidèle pool des photographes-caméramans du World Team dont la plupart a immortalisé
en images tous les records du monde organisés par BJ Worth. Photo Clem Major

uns n’avaient jamais participé à une
manip World Team. Ils allaient donc découvrir l’ambiance quasi-familiale qui
anime cette équipe gigantesque depuis
20 ans au rythme régulier de rendezvous exceptionnels. Pour ce 222 à Eloy,
on peut dire que cinq générations de relativeurs étaient représentées. Le plus
jeune était le Suisse Blaise Knabe, fils de
Anne et Andreas, âgé de 18 ans, sautant
depuis 2 ans, totalisant 350 sauts seulement, et dont la progression fulgurante
lui a permis d’intégrer des sauts à 222
au sein du World Team. Le plus ancien
était le mythique Jerry Bird, âgé de 75
ans, qui ne saute plus, mais qui fut
invité par son ami BJ Worth afin que son
aura et son charisme attisent la volonté
des participants dans la réalisation
de ce challenge osé. Jerry Bird est l’un
des pionniers du vol relatif. Durant les
années 60-70, il fut l’un des rares
leaders charismatiques qui ouvrit
les portes de ce qui était à l’époque
une toute nouvelle discipline.
Stéphane Mattoni et moi étions cocapitaines du Secteur 3. Stéphane est
membre de la fameuse équipe de VR4
Monaco Parachute Team. Ce 222 fut
son 2ème événement en temps que
capitaine au sein de la World Team.
Sa présence et sa façon de faire,
à la fois carrée et chaleureuse,
furent vraiment très appréciées par tous
les membres de l’équipe.
Le secteur comptait principalement
des francophones (21) dont 6 Suisses,
1 Belge et 14 Français. Et il y avait aussi
des représentants anglais, sud-africain,
italiens, hollandais, ukrainien et russe…
C’était donc un joli secteur international
avec toutefois le ton bien frenchie renforcé

par l’attitude éternellement positive et le
bagout «parisien-d’origine» de Didier
Boignon. Didier ainsi que Jeff Ronzevalle,
tous membres aussi de Monaco Parachute Team, étaient présents à Eloy,
invités en temps que membres de l’Alpha
Team, prêts à faire n’importe quels
remplacements si nécessaire, et c’est
toujours nécessaire dans ces manips-là.

Fly it forward
C’est ainsi que BJ avait baptisé le nom
de ce rendez-vous au regard du saut de
séquence à effectuer ainsi que du sens
de l’événement. La traduction brute de
«fly it forward» est «vole-le vers l’avant».
En chute, c’est le mouvement que 108
des relativeurs sur les 222 devaient
effectuer pour construire le 2ème point.
Dans l’esprit, cet événement représentait
aussi une mouvance vers l’avant en
matière de record du monde FAI
intégrant désormais la catégorie
séquence en grande formation.
Le premier point de la séquence prévue
comptait 6 secteurs de 30 personnes
construisant une flèche connectée sur
une base à 42. Pour le 2ème point, tous
les ailiers de flèche dans chaque secteur
volaient en libre et avançaient pour
construire une ligne à gauche et à droite
de leur «diamond spine», qui se traduit
par «colonne vertébrale de diamants».
Cette séquence à 222 représentait un
gros challenge puisque 108 personnes
volaient en libre durant l’inter de la
séquence. Jusqu’à présent,
des séquences à 200 avaient été
organisées avec des secteurs tout entier
qui restaient connectés à la base et qui
glissaient latéralement l’un vers l’autre
pour marquer un deuxième point.
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