ParaMag - n°312 - Mai 2013 - 37

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RECORD
cible
ient immédiatement la
Le cœur de la base dev
de quitter
pour ceux qui viennent
formation.
les 10 avions volant en
Photo Andrey Veselov

qui s’était trompé de créneau monta
sur l’estrade, prit le micro et s’excusa
devant tout le monde en exprimant
son désarroi. Sous un tonnerre
d’applaudissements, il fut pardonné.
En 1996, BJ Worth rassembla à nouveau
le World Team en Russie pour des tentatives à 300. L’objectif semblait démesuré
mais tout le monde y croyait, même si les
conditions climatiques étaient difficiles
et glaciales à 6 000 mètres d’altitude sur
les tranches arrières ouvertes des quatre
hélicoptères Mi-26. Le rendez-vous s’est
conclu par un 297 et 3 relativeurs
allemands qui restèrent plantés à moins
de 5 mètres de leur grips, dans la
dernière vague… pas de record du
monde à nouveau pour BJ.

Deux ans plus tard, ce fut un nouveau
rendez-vous en Thaïlande autour de BJ.
Il souhaitait un 372 mais, sur place, il fut
contraint de réduire à 357.
Le record fut réussi alors que le World
Team avait dû aller sauter sur une base
militaire inconnue afin d’échapper au
mauvais temps qui sévissait là où
l’équipe gigantesque était initialement en
place. Avec ce 357, BJ montait la barre
très haut en matière de record du
monde de grande formation.
Mais il atteignit l’apothéose en 2006
avec le 400, toujours organisé
en Thaïlande. Je revois encore BJ assis
sur sa chaise dans la salle de débriefing
des capitaines, en attendant le verdict
des juges. Il était vidé, exténué après
avoir donné tant d’énergie pour le bon
déroulement des tentatives de record.
Il regardait encore et encore la vidéo

du 400 réussi en soupirant, soulagé :
«I cannot believe it, I cannot believe it…»

Pour un second
souffle
Ce record du monde à 400 fut une
aventure humaine et parachutiste
démesurée, chargée d’émotions,
inoubliable. C’est une chance inouïe
d’avoir pu participer à un tel événement.
Durant ce rendez-vous exceptionnel,
on a tous laissé une partie de notre cœur
au pays du sourire. La Thaïlande était le
meilleur endroit qui puisse exister pour
transcender la grandeur de notre exploit.
Aujourd’hui, et depuis maintenant 8 ans,
le 400 est toujours l’actuel record du
monde en grande formation et il est celui
qui a tenu le plus longtemps dans toute
l’histoire du parachutisme. Les moyens
nécessaires pour une telle entreprise
sont monumentaux. Il faut au moins une
flotte de cinq Hercules C-130 et un
budget de plus de 10 millions de dollars
pour envisager d’organiser un nouveau
record. Seule l’entité militaire d’un pays
peut contribuer partiellement à cette
dépense. Cela fait maintenant 3 ans que
le projet Dubaï 500 a été lancé,
mais les Émirats Arabes Unis ont fait
machine arrière. Il semblerait que le
projet soit toujours en suspens, mais à

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Puis ce fut enfin une série de succès en
Thaïlande, grâce aux moyens de la Royal
Thai Air Force, ses Hercules C-130
et une base militaire mise à chaque fois
à la disposition du World Team.
En 1999, BJ échafauda à nouveau un
300. Mais il dut amputer le World Team
d’une vingtaine de personnes pour
pouvoir obtenir un record à 282.
Le chiffre mythique ne fut pas atteint,
mais le premier record du monde
organisé par BJ Worth entrait enfin dans
les annales de la FAI. Trois années plus

tard, ce fut Airspeed, George Jicha
et Skydive Arizona qui réussissaient
à atteindre la barre mythique des 300.
J’étais également capitaine de secteur
pour celui-là. Quelques semaines plus
tard, BJ Worth me faisait part de son
amertume pour ne pas avoir été le
premier à organiser le 300, et il me
confiait que l’aventure du World Team
était loin d’être terminée.
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