ParaMag - n°312 - Mai 2013 - 31

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Becs bien Zen dans leur répertoire qui
prend véritablement toute son ampleur
sur scène. Ils le revendiquent,
ils sont avant tout des artistes de l’instant
qui proclament l’urgence de vivre à fond,
sans compromis. Pour vous en faire une
pleine idée, surveillez vos salles de
concerts, ils sont peut-être de passage
du côté de chez vous et sait-on jamais
dans le clubhouse de votre drop zone ?

SPÉCIAL

Le récit de Gé,
La montée dans le Pil
Concert improvisé dans le Pil,
une première pour moi et pour les
passagers ! Quelques notes de violon
à la demande générale : je joue un truc
du genre Speed country, ça marche
toujours ! Tout le monde de répondre
par un "Hihaaaaa !" tonitruant,
à part peut-être le passager tandem
dont le regard trahit un mélange
d’inquiétude et d’incompréhension…
Bien qu’il enterre sa vie de garçon
(et de Wafou par la même occasion),
je ne vais pas jouer une marche funèbre
tout de même…
Saut test n°1
Adrien en vidéo flotteur, G sort dos
moteur. Ne sachant pas comment vont
réagir le violon et l’archet, j’opte pour un
premier saut sur le dos. Le violon sera
déventé et je verrai bien comment ça
réagit (accessoirement comment je
réagis aussi). Le violon, une casserole
renommée le "stratovarius" (à ne pas
confondre avec les fameux stradivarius)
prêté par un ami luthier, a été
renforcé pour l’occasion : la touche
et le tendeur vissés, le chevalet
et les chevilles collées.
3, 2, 1, go ! C’est parti, dosilasolfami !
Avouons-le, ce n’est pas du tout ce que
j’imaginais. Certes : pour tenir le violon,
je dois plier la tête sur la poitrine afin
de le coincer sous mon menton,
ça chute à fond et je n’arrive pas
à tendre les jambes avec tout cet
encombrement violonistique.
D’ailleurs je ne pense plus qu’à une
chose, ne pas le lâcher (d’autant
qu’Adrien est au-dessus de moi !)…

main gauche (celle qui tient le violon
donc) et ouvrir, ce qui ne pose pas de
problème à mon grand soulagement.

"C’était moche comme une PAC qui
plombe" dira Adrien une fois posé !
Bon, le premier saut test est passé,
pas grand-chose à garder au niveau
rushes selon nous, mais pas selon Chloé
la réalisatrice qui a quand même réussi
(bravo !) à caser quelques secondes
de ce saut dans le clip !
Saut n° 2
On refait la même sortie mais cette
fois-ci pour ne pas (se) perdre de (vue)
temps…, on sortira accroché. 3, 2, 1 ?
GO ! C’est reparti, cette fois-ci je tends
bieeeeen les jambes, on part en rotation
ce qui n’est pas pour me déplaire !
Au bout de quelques tours, Adrien me
lâche et je me retrouve… sur le ventre.
Je m’aperçois vite que c’est tout à fait
stable, voire confortable : le violon tient
bien, je peux me diriger enfin
et commencer à jouer de mon archet
sur les cordes… On finit le saut
tranquillement comme prévu,
un peu de rush à la clé (au sol) !
Le "mur du son"
2 semaines avant celui de Baumgartner !
Cheap, cheap ! Plus vite que la musique,
les sauts 3 à 5 resteront inoubliables,
je suis là en plein ciel en train de jouer
de mon instrument, que j’arrive à

entendre ?! Certes, cela ressemble plus à
de la musique expérimentale qu’à un
solo de concerto pour violon romantique
(ça "tombe" bien, le romantisme n’est
pas trop mon style de jeu, je suis plus
frogg’n’roll !).
Pour l’anecdote, un de mes amis
musiciens (également violoniste)
m’a demandé si j’avais joué si faux que
ça pour que l’on me jette de l’avion ?
Jalousie ? À son heureuse raillerie
j’ai répondu que je détenais désormais
un record du monde incontestable :
la descente de gamme la plus rapide
de l’histoire de la musique !
Plus sérieusement, je dois la réalisation
de ce vieux rêve à quelques personnes
qui m’ont fait confiance pour ces sauts,
à savoir Titou (Pierre Auvray) et Loukass
(Luca Maccaferri) de Parachutisme 71
que je tiens encore à remercier.
Sans oublier Adrien De Saignes qui m’a
assisté comme fin vidéoman et Damien
Bruey dit "Ponpon" de Burning Wheels
Prod. pour son soutien tant amical
que co-productif.
"Il pleut des cordes" ?
Non, des casques, des masques et
quelques plumes. Adage typique honni
des parachutistes qui préfèrent de loin
une bonne météo avec un soleil radieux
agrémenté de quelques cotonneux
nuages plutôt qu’un pauvre avion cloué
au hangar par des trombes d’eau

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Mai13:312
paramag.fr

J’adopte malgré moi la fameuse position
"enclume" et Adrien tente de me
rattraper tête en bas, bras le long du
corps. Je le vois qui se bat pour me
rejoindre et moi qui file tel un "piano
à queue" vers une jolie couche
d’altocumulus. Do si la sol fa mi ré do si
la sol fa mi etc… Nous traversons la
couche et il me rejoint juste pour son
ouverture programmée à 2 000,
me laissant 1 000 m plus ou moins pour
me retourner, passer l’archet dans la

Le tournage a lieu à Châlon-sur-Saône : la réalisatrice préférera
les mouvements de caméra (pour ne pas dire les vracks de Gé...)
à certains "jolis plans", un peu trop pépères à son goût…
Photo Adrien De Saignes
http://www.paramag.fr
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