ParaMag - n°312 - Mai 2013 - 15

Les sourires se dessinent pour les uns,
alors que l'appréhension et l'envie se
confirment pour les élèves PAC.
Brief terrain, on nous explique que l'Atlas
est notre point de référence,
qu'il y a 4 sens de posé pour
une très vaste zone, mais...

DESTINATION

Mais quoi ? La vaste zone en question
est entourée par des clôtures,
des ronces, des gravas, et des objets
non volants non identifiés. Ça a l'air bien
dégagé pourtant... De toutes façons, on
a bien l'intention de se poser sur le terrain.
Le matériel posé, les Cypres allumés,
nous voilà prêt ... Décollage !
La montée dans notre carrosse ne
ressemble à aucune autre.
Nous survolons l'Atlas, un paysage de
rêve qui nous émerveille. Mais, tandis
que nous avons la tête dans les nuages
et les caméras branchées pour capturer
ces images, Arnaud en profite pour nous
faire réviser nos classiques : "Et qu'estce que vous faites si vous devez
évacuer l'avion maintenant ?"
Réponse : “On prend des photos ?”
C'était pas la bonne réponse...
Notre Nono Corderêve et le soleil de sa
vie (alias Cécile Doyer) veillent sur nous
et nous briefent, nous conseillent,
nous accompagnent et nous sécurisent
en répondant à toutes nos questions
(soit, environ 298 567 questions
recensées).
Premier saut au Maroc pour chacun,
et une autre découverte : la conduite
sous voile à l'étranger, c'est un peu
comme en voiture... Certains ont
l'habitude de conduire à droite,
et d'autres à gauche. Et ici, le circuit
sous voile, c'est un peu dans tous les
sens. L'Atlas ? Une référence ?
C'est "surfait " pour les locaux !
En même temps, pour mon premier
saut, je suis plutôt tranquille : voyant que
je ne rejoindrai pas la zone, je ne panique
pas et je décide de me poser tranquillement à l'extérieur. Ce n'est qu'après
l'atterrissage que j'ai compris les
recommandations d'Arnaud :
il m'a fallu une heure pour sortir ma
voile des ronces ! D'où mon nouveau
surnom de “petit jardinier”,
qui m'a suivi durant tout le séjour.

du niveau de la mer. Les voiles filent
un peu plus vite ici, j'étais pourtant
prévenue, mais, et comme pour
beaucoup d'entre nous, c'est une
reprise, ça rime aussi avec surprise.
Du coup, l'ambulance postée en
permanence aux abords du terrain
prend du sens...
A midi, nous découvrons un chapiteau
sous lequel Animou, Monsieur "La vie
est belle" nous régale de ses plats et de
ses oranges.
Nos élèves pac-man découvrent la chute
(P.S. : Merci Victoria d’avoir collé
quelques baffes à Arnaud en faisant tes
poignées témoins !). Les équipes se
forment en nos rangs pour enchaîner
des sauts de VR / freefly / tête en bas,
wingsuit. Disons plutôt que nous aurions
pu enchaîner, mais c’était sans compter
sur la présence de Polytechnique qui,
miraculeusement, passait en tête pour
l’avionnage. De ce fait, certains d’entre
nous ont souhaité profiter au maximum
de leur temps de vol pour inventer le
“parapente relatif”: Si vous souhaitez
survoler l'Atlas, profiter des magnifiques
paysages qu'offre l'Afrique, acheter des
cigarettes en duty-free sur un vol de la
Royal Air Maroc, prenez donc Yohann
avec vous ! Comme pour Romano,
il saura vous apponter lors d’une valise
pour vous offrir une ouverture comme
vous ne l’auriez jamais tentée !
Bref : Yohann s'est trouvé une vocation
de moniteur PAC en déclenchant
l’ouverture de la voile principale de son
coéquipier, perchant ainsi notre
Romano à 3 600 mètres.

Photo ci-dessus : Pas de répit pour Arnaud
Cordebar, dirigeant de X-tribe et co-organisateur
de ce stage au Maroc.
Photo X-tribe

Bilan : Pas de dommage à déclarer,
mais 25 mn de descente quand même !
Spéciale dédicace à Romano : tu avais
raison, les aigles ne volent pas avec les
pigeons. Désormais, tu es “l’homme qui
murmurait à l’oreille des nuages”
et heureusement pour toi, les voiles ne
sont pas louées à l'heure à Béni Mellal.
Pendant que certains innovent, nos coachs
(Gabriel et Damien), répondent à l'appel
de la moindre requête de notre part et
enchaînent les sauts sur demande. Ils
nous briefent, nous suivent, nous corrigent
avec sourire et bienveillance. Ils ont su
faire grandir chacun de nous, tout du moins
quand ils ne perdent pas leur matériel en
chute comme Gabriel lors d’un saut freefly.
Un casque qui se détache et qui rattrape

15
Mai13:312
paramag.fr

Du haut de mes 110 petits sauts,
ma modeste expérience des DZ
françaises (Lyon, Chambéry, Mimizan,
Gap) n'a pas été suffisante pour assurer
du premier coup la maîtrise d'une
aérologie différente avec une zone située
à un peu plus de 600 mètres au-dessus

Embarquement dans un des deux Pilatus mis en place à temps plein durant plusieurs mois à Beni Mellal.
Photo X-tribe

http://www.paramag.fr

ParaMag - n°312 - Mai 2013

Table des matières de la publication ParaMag - n°312 - Mai 2013