NEOMA Alumni Mag - N°37 - Décembre 2023 - 24

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PROFILS - ENTRETIEN -
73 000 hectares sont
cultivés par les partenaires
agricoles de Bonduelle.
❱❱❱ population ne pouvait pas faire ses courses facilement,
donc nous avions pour enjeu d'assurer la
livraison et l'accessibilité de nos produits, qui
répondaient particulièrement aux besoins puisqu'il
s'agissait de produits en conserve et surgelés. Ça
a été compliqué, mais en réduisant nos assortiments
nous avons assuré plus de simplicité sur
toute la chaîne pour assurer cette continuité. Nous
avons aussi pu mettre en place une collaboration
exemplaire avec nos partenaires industriels et
dans la grande distribution, qui nous a permis de
vivre une période d'union sacrée incroyable.
Au-delà du contexte, quels défis managériaux
avez-vous rencontrés chez Bonduelle, surtout
en gérant des effectifs deux fois plus
importants que chez Bel ?
Ce n'est pas le nombre de collaborateurs en luimême
qui a représenté un défi, mais plutôt la
diversité des équipes. Il faut les réunir derrière un
objectif commun, tout en fixant un cadre qui leur
permette de développer leurs compétences, leurs
savoir-être, leur expérience. Avec mon équipe
d'encadrement, l'une de nos priorités est d'organiser
des formations, des parcours intéressants pour
avoir des équipes qui apprennent et les fidéliser
dans l'entreprise.
Quel est cet « objectif commun » ?
Inspirer la transformation vers une alimentation
végétale, bonne pour nous mais aussi pour la planète,
en encourageant une consommation décarbonée.
Le premier travail est de porter cette
mission sociétale forte par nos innovations, et
d'embarquer les équipes pour que chaque salarié
soit un ambassadeur. Et bien sûr, nous avons aussi
des objectifs économiques de performance, pour
développer nos marques et atteindre une croissance
à long terme.
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Comment faites-vous pour assurer cette
croissance dans le contexte inflationniste
actuel ?
Nous n'avons pas eu d'autre choix que d'augmenter
les prix, ce qui a été une décision difficile. Heureusement,
nous travaillons sur des marques de
grande qualité qui restent abordables avec des
prix unitaires autour de deux ou trois euros. Parce
que l'alimentation végétale est plus accessible,
notre mission, la transition vers le végétal, est justement
une réponse à l'inflation. Cela dit pour
beaucoup de foyers cela reste difficile, alors nous
faisons aussi des efforts de promotion supplémentaire.
Un autre très gros défi est celui de la filière
végétale sur laquelle nous nous appuyons : nous
devons aussi penser à nos partenaires agriculteurs.
Nous avons conclu des accords de long
terme pour revaloriser le prix de la chaîne de nos
végétaux afin qu'eux aussi puissent préserver leur
équilibre.
En janvier 2022, la marque Cassegrain a fait
ses premiers pas dans les rayons surgelés.
Êtes-vous satisfait de ce lancement ?
En dix-huit mois, plus d'un million de consommateurs
ont été conquis. Nous sommes en train d'installer
cette gamme dans cet univers, mais nous
devons encore la développer. Cela commence par
la R&D et par le travail des équipes marketing et
commerciale. Il s'agit d'un des plus beaux projets
sur lesquels j'ai pu travailler. L'enjeu était avant
tout de comprendre le mieux possible les besoins
des consommateurs, tout part toujours de là.
Après, évidemment, il faut développer la bonne
recette au bon prix, avec le bon plan de distribution,
mais tout part des consommateurs. Notre
chance, c'est que la marque est inspirante, et innovante
sur ses recettes.
Quel bilan dressez-vous de vos quatre années
chez Bonduelle, et comment vous
projetez-vous dans l'avenir ?
Je suis ravi d'avoir découvert l'univers culturel de
ce groupe et de travailler avec des équipes engagées,
en fort développement, et qui ont été au rendez-vous
des attentes, que ce soit au niveau des
performances économiques malgré les crises, ou
pour porter notre mission de porter la transition
végétale. Les Français sont favorables à cette transition,
mais ils ont besoin d'être inspirés pour
consommer différemment, il reste beaucoup de
travail à faire. À titre personnel, mon moteur est
d'apprendre et d'être inspiré, et je sens que chez
Bonduelle, un groupe international riche en opportunités,
je n'ai absolument pas fait le tour de cela. ❚
Thomas Weill
NEOMA Alumni Mag - N°37 - Décembre 2023

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