L’école aujourd’hui - n°9 - Mai 2010 - 21

sier ? L’avez-vous imprimé pour le coller ensuite dans votre cahier ?” habitués à cette pratique de classe, les élèves ont spontanément sélectionné l’imprimante de la salle informatique, et récupèrent au fur et à mesure leurs sorties papier. didier Boutonnet fait remarquer que les élèves, tout en travaillant sur les disciplines, intègrent au fur et à mesure les compétences du B2i, qu’ils doivent maîtriser avant leur entrée au collège. “Nous avons adapté en conseil de cycle un livret d’évaluation du B2i, qui va du CP au CM2, explique l’enseignant. Durant les deux années de CP et CE1, seul l’enseignant évalue le travail de l’élève. Les trois dernières années, l’élève s’autoévalue et l’enseignant valide, ou non, l’acquisition des compétences.” la logique est simple : “Plutôt que de leur faire taper un texte dans le cadre du B2i, nous préférons leur faire utiliser le matériel informatique dans le cadre de leur travail, d’abord de façon ludique puis plus construite.” l’ensemble des compétences listées pour le B2i figure sur le document. en fin de cM2, le document est adressé, au format PdF, au collège auquel est rattaché l’enfant. l’intérêt de l’équipement ne se limite pas à cette intégration de facto du B2i. “Je diminue la quantité d’écrits qui n’est pas toujours indispensable dans les apprentissages et augmente donc, par exemple en période d’évaluation, les exercices d’entraînement. Je me libère du temps pour me consacrer aux élèves plus en difficulté. Et, globalement, je les pousse vers plus d’autonomie, ce qui est aussi l’un des objectifs de l’école élémentaire.” de retour en classe, les élèves entreprennent la correction de l’exercice d’orthographe au tableau numérique interactif, ceux restés assis rappelant les règles de grammaire pour accorder le participe passé avec le nom commun. durant la séance suivante, consacrée à l’expérimentation et la création d’un circuit électrique, trois

élèves s’installent aux ordinateurs pour s’entraîner à construire un schéma grâce au logiciel crocodile clips. le fait qu’il soit en anglais ne semble pas les perturber, c’est même un choix de l’enseignant dans le cadre de l’apprentissage des langues vivantes. les plus avancés ont commencé à construire en “vrai” un mini-circuit. “L’utilisation de l’informatique n’est pas systématique”, rappelle didier Boutonnet. l’enseignant en profite pour expliquer la politique de l’école en matière d’acquisition de logiciel. chaque achat est soumis au conseil des maîtres qui décide collégialement. Seul le directeur dispose des accès, en qualité d’administrateur, pour installer un nouveau logiciel ou pilote. c’est également lui qui assure la maintenance du système. “J’ai configuré une messagerie qui nous permet de communiquer entre enseignants, en temps réel. C’est très utile pour le transfert de la communication administrative. Les élèves de ma classe peuvent également m’adresser leur travail en pièce jointe [qui relève du B2i !] quand ils n’ont pas pu le terminer en salle informatique. Cette messagerie est en revanche totalement inaccessible de l’extérieur, de même la communication est possible de classe à classe”, poursuit-il.

Après s’être entraînés avec un logiciel de simulation, les élèves réalisent “en vrai” un circuit électrique.

s’ouvrir

didier Boutonnet évoque encore l’ouverture de la salle informatique aux habitants du quartier, sous le contrôle du président de l’associa-

Tout en travaillant sur les disciplines “classiques” les élèves intègrent au fur , et à mesure les compétences du B2i, qu’ils doivent maîtriser avant leur entrée au collège.
tion, trois soirs par semaine. cette “initiation” est ouverte à tout adhérent s’étant acquitté d’une cotisation annuelle. ils sont 24 cette année.

les parents d’élèves peuvent, à tout moment, prendre connaissance d’informations sur le site de l’école, notamment les leçons qui sont mises en ligne chaque soir par une assistante d’éducation ; ainsi, un enfant malade peut avoir son travail depuis son domicile. il pourrait aussi évoquer les démarches entreprises auprès de son voisin, l’hôpital, pour faire entrer l’école dans le service de pédiatrie. l’infrastructure est déjà prête, l’hôpital s’étant doté d’un TBi et profitant de la présence, à certaines heures, d’enseignants bénévoles. “Grâce à une connexion sécurisée, nous pourrions travailler en même temps les mêmes disciplines. Nous maintiendrons ainsi, vis-à-vis des enfants, un lien social et culturel.” didier Boutonnet est bien décidé à faire aboutir ce dernier axe du projet. Stéphanie Dizel Doumenge
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