L’école aujourd’hui - n°9 - Mai 2010 - 11

Actu
fonctionner de façon autonome”, relève Philippe ducloux. il correspond à certains objectifs du rallye : s’organiser collectivement et travailler en équipe, installer des règles différentes dans la classe.

Pour l’heure, les 24 élèves ont sorti, selon la consigne, une feuille blanche, un crayon, une gomme, une règle. un dictionnaire est également mis à leur disposition. avant de distribuer les sujets, l’enseignant rappelle que les élèves doivent s’organiser en groupe et penser à inscrire sur les grandes feuilles blanches accrochées aux murs les solutions qu’ils ont trouvées, pour en débattre dans un deuxième temps. l’organisation de cette première étape fonctionne plutôt bien. “Les enfants participent au rallye mathématique depuis leur année de CE2, confirme jacky Popy, ils sont habitués à ce mode opératoire.” une organisation rodée est en effet indispensable : il appartient à chaque groupe d’élèves de sélectionner les problèmes (3 au moins) avant de choisir collectivement les trois solutions à inscrire sur le bulletin-réponse. et les stratégies diffèrent. les uns s’orientent vers les énoncés qui leur semblent “réalisables” d’autres choisissent en fonction des notations. jean-luc , Bregeon détaille ce point : “Les six problèmes sont notés 10, 12, 14, 16, 18 et 20 points. À chaque début de manche, la classe dispose de 100 points. Selon qu’elle répond juste ou faux au problème qu’elle a choisi, elle verra sa note augmentée ou réduite du nombre de points annoncés.”

1 heure chrono

40 minutes plus tard…

“L’intérêt de l’exercice réside aussi dans la lecture de problèmes, qui sont rédigés avec un maximum d’informations pour un minimum de texte”, relève jacky Popy. eniel interpelle le groupe d’anna, Tanguy et lucie qui progresse bien, pour lui demander de réfléchir à un problème qui n’a pas encore été résolu. une grille comportant une figure a été déformée. il faut la retrouver parmi six propositions en observant la grille avant déformation. chloé, qui écoute de loin les réflexions de ses trois camarades, relève que l’énoncé évoque la déformation de la grille, et non de la figure dans la grille. le groupe poursuit pourtant dans sa réflexion et inscrit sa réponse au tableau. la classe se rangera à leur solution (fausse)… au grand regret de chloé. c’est en effet l’ultime et délicate étape de cette manche : choisir les solutions de trois problèmes que le groupe classe pense être exactes. jean-luc Bregeon note qu’il n’est pas rare de voir le groupe classe voter pour une solution fausse, parce qu’elle a été proposée par un élève ayant généralement de bons résultats en mathématiques. d’autres solutions ne sont pas retenues parce que les élèves n’ont pas compris le raisonnement, pourtant exact, proposé par leur camarade.

Bilan stratégique

une fois le bulletin-réponse complété, jacky Popy profite du temps restant avant l’heure de déjeuner pour revenir sur certaines difficultés constatées. “Pour le problème Les trois lapins, vous n’avez pas su trouver de stratégie”, fait-il remarquer. À partir de trois quantités de légumes, des appétits et choix (carotte, navet, chou) de trois lapins, les élèves devaient dire combien de jours les animaux pouvaient se nourrir. “Le plus simple serait de procéder jour par jour, jusqu’à disparition du premier, deuxième, puis troisième légume” propose l’enseignant. alors que les élèves montrent des signes de , fatigue, ils s’y remettent de bon cœur et écoutent avec attention. eniel est même le premier à relever qu’au sixième jour, le lapin noir ayant écoulé le stock de choux doit manger trois navets. de la logique, de l’attention et de la bonne volonté, le pari est gagné. Stéphanie Dizel Doumenge

Les élèves, appelés à mettre en commun leur réflexion, se trouvent en situation de micro société.
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