ESCP ALUMNI magazine #202 - Juin 2023 - 60

Culture ❙ Sport
C'est le seul
triathlon existant
où tu es en plein
effort pendant
la nuit, ça ajoute
un côté " sport
extrême "
qui attire
les sportifs.
les autres courses de l'été 2020 étaient annulées,
j'ai décidé de créer mon propre défi.
Raconte.
C.G. : J'étais confiné à l'Ile de Ré, et j'ai eu
l'idée de faire le plus long triathlon possible
en 24 heures. En gros, au lieu de faire un
triathlon en essayant de faire le meilleur
temps, on inverse le concept : le triathlon
dure 24 heures, et on essaye de parcourir la
plus grande distance. Ça existe dans pleins
d'autres sports, mais en triathlon, ça n'avait
jamais été fait. Je me suis dit que j'allais faire
ça le 21 juin, puisque c'est le jour le plus long
de l'année, de 14h à 14h. Entre les deux, il
faudrait gérer au mieux mes efforts, mon
sommeil, ma récupération.
Et tu as fait ça tout seul ?
C.G. : Alors, j'ai participé seul oui, mais
j'ai une quinzaine de potes qui étaient là.
Ils n'avaient rien d'autre à faire car tous les
festivals étaient annulés (rires). Ils m'ont
bien accompagné, bien soutenu. J'en ai
même un qui est kiné qui m'a massé deuxtrois
fois.
Et la presse locale s'en est emparée.
C.G. : Oui. Un journaliste m'a contacté, on
s'est rencontré. Son idée était de faire un
article dans la rubrique Sports, qui était vide
depuis trois mois à cause du confinement
(rires). Et ça a créé un petit buzz autour de
l'évènement. Au vu de l'intérêt suscité, je
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me suis dit qu'il fallait en faire un vrai évènement
et l'ouvrir au public.
Résultat : un an plus tard, tu te
retrouves avec 350 participants
pour l'édition 2021.
C.G. : Oui, quasiment sans la moindre
comm', juste avec le bouche à oreille. Avec
deux catégories de participants bien distinctes
: des triathlètes, licenciés, et des
sportifs amateurs qui se lançaient un défi.
La catégorie socio-professionnelle, c'était
vraiment du CSP+. On a évidemment fait
pas mal d'articles dans la presse locale, un
peu de presse spécialisée aussi. Les journalistes
trouvaient l'histoire originale : un mec
qui a fait ESCP qui se retrouve à organiser
un triathlon, ça ne court pas les rues (rires).
Qu'est-ce qui a plu dans ton projet ?
C.G. : Je pense que c'est une conjonction
de plusieurs choses. Il y a des centaines
voire des milliers de courses de triathlon en
France, et à 99 %, elles proposent toutes le
même format. Alors que moi, je proposais
quelque chose de vraiment différent, avec
ce format sur 24 heures. C'est le seul triathlon
existant où tu es en plein effort pendant
la nuit, ça ajoute un côté « sport extrême »
qui attire les sportifs. Ça a fait parler, des
blogs de triathlon ont relayé l'information,
j'ai aussi participé à des podcasts... Très vite,
j'ai compris que cela allait trouver son public.
J'ai donc créé une association pour organiser
ESCP Alumni Magazine numéro 202 ❙ JUIN 2023
la première édition. Puis, entre la première
et la deuxième année, j'ai créé une société.
Alors, du coup, comment organiset-on,
de manière très concrète, un
tel évènement ?
C.G. : Quand je me suis lancé, je ne connaissais
pas 95 % des tâches que j'allais devoir
faire, j'y suis donc allé vraiment étape par
étape. La première chose, ce sont les autorisations.
Il faut rencontrer la mairie, échanger
avec le service des sports, étudier ensemble
la faisabilité de la chose. Je me suis alors
rendu compte que mes études, mes stages,
le fait d'avoir fait une prépa, tout ça m'a aidé
dans le fait d'être très rigoureux. Il y a énormément
de micro-tâches, et il faut donc être
très bien organisé.
Comment as-tu réussi à « vendre »
ton projet ?
C.G. : Mon principal atout, c'est le format
en lui-même. Parce qu'on est les seuls à proposer
un tel évènement, donc forcément, ça
fédère. Je pense aussi que le côté très 'pro'
a plu : en France, environ 95 % des organisateurs
de course sont des associations, qui
font ça en parallèle de leur boulot grâce à
des subventions. Moi, je ne suis pas dans
cette logique, donc j'ai tout mis en œuvre
pour faire les choses de manière très professionnelle,
dès la première édition ouverte
au public... quitte à engager et perdre un
peu d'argent.
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