ESCP ALUMNI magazine - #205 - Mars 2024 - 23

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Malgré mes
études, le mode
de vie inhérent
au monde de
la finance,
fait de sushis
avalés devant
l'ordinateur
et de dossiers
d'audit travaillés
jusque tard
dans la nuit,
était devenu
incompatible
avec mon état de
santé.
la digestion. C'est alors qu'elle se met en
quête d'alternatives naturelles. Elle tourne
vers la naturopathie puis les probiotiques,
et ressent immédiatement une amélioration.
Ce n'est pas le seul constat qu'elle
dresse : l'offre de micro-organismes en
gélules combinant label made in France
et qualité est extrêmement retreinte. Lisa
Souloy, son amie d'enfance, est également
une grande consommatrice de probiotiques
dans le cadre de sa pratique de la course à
pied. Heureux hasard du timing, cette dernière
a du temps libre du fait de sa rupture
conventionnelle avec une start-up passée
sous pavillon étranger. « Malgré mes études,
le mode de vie inhérent au monde de la finance,
fait de sushis avalés devant l'ordinateur et de
dossiers d'audit travaillés jusque tard dans la
nuit, était devenu incompatible avec mon état
de santé, » justifie Anouk.
Autour d'un dîner à la fin de l'année 2018,
les deux amies, qui n'ont pourtant rien
de laborantines en blouses blanches, se
mettent en tête de s'associer pour créer leur
marque et d'envahir le marché français. Dijo
est né. Elles récoltent 12000 euros sur Ulule
pour se lancer à partir d'une feuille blanche.
Elles démarchent des laboratoires, s'entourent
de naturopathes, interrogent des
consommateurs de probiotiques sur leurs
attentes, se forment sur les effets des molécules.
Les premiers produits arrivent sur le
marché en juin 2019. Dès leur deuxième
année d'exercice, les deux Chinonaises
atteignent le million d'euros de chiffre d'affaires.
Un peu moins de cinq ans plus tard,
Dijo a tout de la success story. Anouk Le
Terrier et Lisa Souloy traitent les ballonnements
de millions de Français, bien aidées
par leur passage dans l'émission Qui veut
ESCP Alumni Magazine numéro 205 ❙ MARS 2024
être mon associé ?, en février 2023. Sur M6,
les deux jeunes femmes ont pourtant eu le
culot de tourner le dos à la proposition de
deux investisseurs stars, au motif qu'elle faisait
varier la valorisation de leur entreprise.
« On a cru que cela nous porterait préjudice,
mais au final je ne saurais expliquer pourquoi,
les téléspectateurs ont été séduits par notre
histoire, relate modestement Anouk Le Terrier.
Après la diffusion, nous avions atteint le chiffre
d'affaires de l'année 2022 en une semaine. »
L'année 2024 devrait confirmer la courbe.
Les deux associées visent les 10 millions
d'euros de recettes, et travaillent actuellement
à développer la vente physique via
les pharmacies. Une quinzaine de nouveaux
produits, actuellement en R&D, devraient
inonder le marché à la fin de l'année.
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