ESCP ALUMNI magazine - #205 - Mars 2024 - 22

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Dossier ❙ Rencontre
Par Hervé Marquez
Vous prendrez bien un Dijo
Sans aucune connaissance scientifique, Anouk LE TERRIER (MiM 18) a pris le pari d'envahir le
marché français des probiotiques à la suite de complications dues à un traitement hormonal.
Voilà cinq ans que cette entrepreneuse, via sa marque Dijo, soigne les ballonnements des
Français.
d'un an. » Il est vrai que le cursus de cette
jeune maman originaire de Chinon (Indreet-Loire)
la prédestinait plutôt à mener une
carrière dans l'audit ou en banque d'affaires.
Anouk LE TERRIER (MiM 18)
co-fondatrice de DIJO
L
a période Covid a été synonyme
de ralentissement, de carnets de
commandes qui se vident, voire de
cessation d'activité pour de nombreuses
entreprises, mais ce fut tout l'inverse pour
le projet entrepreneurial d'Anouk Le Terrier.
« Une aubaine, s'étonne aujourd'hui la jeune
femme de 30 ans, dont la société de probiotiques
baptisée Dijo vient de boucler l'exercice
2023 avec un chiffre d'affaires de 5 millions
d'euros. Le contexte de la pandémie nous a
aidés à décoller. Chacun enfermé chez soi, avec
la notion de bien-être au cœur de ses préoccupations,
et rattaché au monde extérieur par les
réseaux sociaux, notre canal de communication
exclusif à l'époque... Tous ces paramètres ont
fait exploser notre société, et mon associée et
moi avons pu commencer à nous payer à la fin
du confinement. » Cela tombait bien, c'était
le deal qu'Anouk Le Terrier avait passé avec
ses proches au moment où elle leur avait
annoncé sa volonté de se lancer dans le
grand bain de la création d'entreprise, au
début 2019. « Je vivais chez ma mère et elle
insistait vraiment pour que je cherche un CDI.
Pour la rassurer, je lui avais donc promis de
ne pas m'entêter si nous ne parvenions pas à
dégager de chiffres d'affaires suffisant au bout
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Anouk Le Terrier sort diplômée de ESCP
Business School à l'été 2018. « Je fais partie
d'une génération où c'était à la mode d'aller
travailler en cabinet de conseil ou en finance.
L'entrepreneuriat était moins en vogue qu'aujourd'hui.
Tous mes stages s'inscrivaient dans
cette logique », indique-t-elle. Elle ne saurait
dire si l'incertitude du monde du travail
ou le stress du mémoire ont joué leur rôle,
mais la jeune femme, 25 ans à l'époque,
est victime de sérieux problèmes de santé
cette année-là. Variation anormale du poids,
fatigue permanente, perte de cheveux...
Pire, le diagnostic met très longtemps avant
d'être posé. Elle est finalement victime
d'une thyroïdite d'Hashimoto, une maladie
auto-immune de la thyroïde. « L'organisme
considère la glande comme un corps étranger,
alors il produit des anticorps qui essayent de
la détruire, ce qui provoque d'énormes dégâts à
l'intérieur. » Le traitement hormonal qu'elle
doit ingérer la guérit mais perturbe son
sommeil, provoque nausées et troubles de
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