ESCP ALUMNI magazine - #204 - Novembre 2023 - 26

Carrière ❙ Grand entretien
Dans ma
façon de faire
mon travail, c'est
important pour
moi d'embrasser
les valeurs du
féminin et de leur
faire place.
les animaux de compagnie arrivent bien
souvent avant les enfants dans les foyers.
En ce qui concerne le boom du secteur,
je crois aussi qu'il y a eu un effet COVID.
Pendant le confinement on est passé d'une
augmentation de 2% annuel du nombre
d'animaux de compagnie à 6%. Je pense que
cela est dû au fait que dans un monde de
plus en plus virtuel, le besoin de connexion
avec la nature est devenu plus important.
Or les animaux nous connectent profondément
à la nature, aux autres et ils transforment
nos vies. Ils font de nous de meilleurs
humains. L'écrivain Milan Kundera l'a dit :
« Le véritable test moral de l'humanité, ce sont
les relations avec ceux qui sont à sa merci : les
animaux ».
A titre personnel, qu'est-ce qui vous
motive quand vous vous levez le
matin ?
C.C. : Je crois qu'en tant que femme CEO,
j'ai un rôle à jouer. Nous ne sommes pas
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nombreuses à occuper cette fonction parce
qu'historiquement et culturellement, ça
n'était pas considéré comme un job pour
les femmes. Pour occuper un poste de président,
on vous dit toujours qu'il faut être
dur, compétitif, assertif. Or je crois qu'il y
a des valeurs portées culturellement par le
féminin dans la société telles que l'empathie,
l'amour, le soin qui ne sont pas contradictoires
avec cette fonction, au contraire. Dans
ma façon de faire mon travail, partagée par
de nombreuses autres femmes, c'est important
pour moi d'embrasser les valeurs du
féminin et de leur faire place. J'ai la responsabilité
de créer une brèche pour que les
femmes puissent se projeter dans ce type de
poste. C'est une vraie ambition de faire mon
job ainsi et de le faire de façon inclusive.
C'est pourquoi j'ai un comité de direction
très diversifié avec 8 nationalités, une très
grande parité et des gens aux caractères très
différents pour porter le type de leadership
auquel je crois.
ESCP Alumni Magazine numéro 204 ❙ NOVEMBRE 2023
Revenons-en à ESCP, quels souvenirs
gardez-vous de l'école ?
C.C. : Si je devais synthétiser, pour moi
l'école, c'est 3 choses : Paris et la vie parisienne,
la qualité de l'enseignement et la
richesse de la vie associative. A ESCP j'en ai
profité pleinement puisque j'étais membre
de plusieurs associations et cela m'a permis
de m'ouvrir sur le monde. J'ai fait de l'aviron
et cela m'a beaucoup appris sur le sens du
collectif, le goût de l'effort et la régularité.
J'étais également à ACCEDE , une association
qui promouvait la réinsertion professionnelle.
Enfin, avec le Génépi, j'ai donné
des cours à des détenus de la maison d'arrêt
de la Santé. Tout cela ouvre des horizons et
vous ancre dans des réalités différentes qui
permettent d'élargir votre vision des choses.
Quels conseils donneriez-vous aux
étudiants actuels qui souhaiteraient
travailler dans la pet industry ?
C.C. : C'est un secteur très dynamique dans
lequel il y a de l'investissement, de l'innovation
donc c'est très stimulant. D'autant
que les leviers de sa croissance sont là pour
durer. Et puis dans la pet industry, il y a
toutes sortes d'entreprise et de métiers. Plus
généralement, je conseillerais aux étudiants
d'aller vers leur passion car elle est moteur
d'énergie et de performance. On construit
une carrière mais on vit aussi au présent et il
faut aimer ce qu'on fait au moment où on le
fait. Je dis toujours à mes enfants, allez vers
là où votre énergie vous porte.
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