ESCP ALUMNI magazine - #203 - Septembre 2023 - 67

Culture ❙ Green is good
Vous avez récolté 2 millions d'euros
lors de votre dernière levée de fonds
l'année dernière. Comment votre
chiffre d'affaires a-t-il évolué ?
H.B. : En 2021, première vraie année de
commercialisation, on a fait 750 000 euros
de ventes. En 2022, on a fait 3,2 millions. On
vise 7 millions cette année et 20 millions en
2024. En 2022, on était à environ 80% de
B2C. L'objectif c'est d'arriver à équilibrer avec
50% de B2B à la fin de l'année. Aujourd'hui,
on est une équipe de 15 salariés, dont
13 CDI et 2 alternants. L'objectif de fournir
la plateforme de référence pour trains, bus,
covoiturages est presque atteint. Presque car
on a encore des transporteurs régionaux à
intégrer pour être ultra performants, même
si ce que l'on délivre aujourd'hui est déjà
supérieur à la concurrence.
Quelles sont les difficultés pour
desservir en profondeur les régions
françaises ?
H.B. : La première difficulté, c'est que les
offres ne sont souvent pas digitalisées et
pas accessibles à des acteurs indépendants
comme nous. Parmi les acteurs publics, il y
en a avec qui ça fonctionne très bien, mais il
y en a d'autres qui nous disent que ça ne les
intéresse pas de se compliquer la vie, de faire
des développements techniques pour plus de
visibilité et vendre davantage car « quoi qu'il
arrive nos chauffeurs sont payés la même
chose, que le bus soit plein ou qu'il tourne
à vide ». C'est dommage. La deuxième
difficulté, c'est les accords commerciaux avec
des grosses entreprises comme la SNCF.
C'est votre partenaire mais aussi
votre concurrent...
H.B. : Oui, c'est pour cela que la relation est
compliquée. La SNCF met des bâtons dans
les roues via des conditions commerciales et
d'utilisation techniques quasiment impossibles
à respecter. Entre les frais d'entrées,
les frais d'utilisation, ce qu'ils nous facturent
mensuellement... On peut très vite vendre à
perte des trajets Ouigo, par exemple.
Dans quels territoires êtes-vous le
plus implantés aujourd'hui ?
H.B. : On a fait un gros travail avec la HauteSavoie
qui consiste à intégrer les transporteurs
régionaux, qu'ils soient publics ou
privés et à les combiner avec l'offre nationale.
Cela a été rendu possible dans ce département
car il y a beaucoup d'acteurs privés
pour desservir les stations de sport d'hiver.
On sera bientôt implantés en Occitanie, où
la région fait un vrai effort de digitalisation
des moyens de transport et d'ouverture de
données.
Et après la France ?
H.B. : Nous visons l'Italie et l'Espagne, toujours
dans cette logique de maillage national
le plus efficace possible.
❙
Concrètement,
l'idée c'est de
pouvoir être
en mesure de
faire son trajet
en combinant
différents moyens
de transport avec
la possibilité
d'un moyen
de transport
différent à l'aller
et au retour pour
un prix
optimisé .
ESCP Alumni Magazine numéro 203 ❙ SEPTEMBRE 2023
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