ESCP ALUMNI magazine - #201 - Mars 2023 - 61

Culture ❙ Interview
Propos recueillis par Adrien Candau
Le Tour du monde
sans quitter la France
Fraîchement diplômé de ESCP Business School, Pierre MALPEL (MiM 22) est parti caméra au
poing pour réaliser un ambitieux projet de documentaire dans les outre-mer, intitulé « Bien-vivre -
le tour du monde en France. » L'idée ? Parcourir les quatre coins du globe en voguant de territoire
français en territoire français, pour filmer des artisans, des familles et des communautés aux vies
parfois antagonistes. Un long-métrage fait de quatre mois de pérégrinations, axé autour d'une
question originelle : qu'est-ce que signifie donc « bien vivre », aujourd'hui ?
Pierre MALPEL (MiM 22)
Réalisateur de Bien-Vivre -
le Tour du monde en France
Pierre, en premier lieu, peux‑tu
nous expliquer ce qui t'as inspiré
cette idée de tour du monde axé sur
le thème du bien vivre ?
Pierre Malpel : D'abord, ça fait longtemps
que je m'intéresse à la réalisation. J'ai fait
option cinéma au lycée, plusieurs stages
dans ce milieu-là...Je voulais aussi réaliser
un premier long métrage professionnel,
pour y interroger la notion du bien vivre.
Pour moi, ça passait par une comparaison
entre des pays assez éloignés culturellement
et géographiquement.
Malheureusement, au moment où
tu envisages de lancer ton projet, la
crise du coronavirus provoque une
fermeture des frontières...
P.M : Voilà. Je ne pouvais plus faire un
tour du monde, au sens strict du terme.
Finalement, ça m'a permis d'affiner mon
concept. Je me suis dit : « Mais est ce que
je ne pourrais pas faire le tour du monde,
en restant en France ? ». Étant donné tous
nos territoires d'outre-mer, ça me semblait
réalisable.
Pourquoi voulais‑tu angler ton
documentaire sur cette thématique
du bien vivre ?
P.M : Je trouve que c'est un concept intéressant.
Déjà, c'est une question qu'on se pose
à la fin de ses études. Par exemple, est-ce
que bien réussir sa vie, c'est avoir une Rolex
au bras, façon Jacques Séguéla ? Tourner
dans les outre-mer me semblait aussi intéressant
dans cette optique : je voulais filmer
des quotidiens atypiques de Français pour
montrer qu'au sein d'un même pays, il y a
ESCP Alumni Magazine numéro 201 ❙ MARS 2023
des contrastes et des expériences, immensément
diversifiées.
Comment as‑tu fait pour financer
le projet ?
P.M : Une fois le documentaire écrit, j'ai
commencé à rassembler des financements.
Je ne vais pas te mentir : ça a été extrêmement
galère. Ce qui était difficile, c'était
d'être seul, d'autant plus sur un premier
film. Pendant 1 an et demi, j'ai démarché
plus de 600 entreprises et me suis résolu à
lancer une campagne de financement participatif,
même si je voulais éviter de le faire
à la base. Ça a marché, mais tout juste : je
partais le 15 février 2022 et en décembre, le
projet n'était pas complètement budgétisé.
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