ESCP ALUMNI magazine - #201 - Mars 2023 - 36

Carrière ❙ Parcours singulier
Par Ana Boyrie
La céramique de Sophie
Depuis octobre 2022, Sophie PARACHEY (MiM 16) est installée à Marseille. Dans un atelier
partagé, cette jeune céramiste dessine, fabrique et expose ses œuvres. Des pièces uniques,
marquées par un compagnonnage ancestral. Mais avant d'avoir élu domicile dans la cité
phocéenne, Sophie a pas mal bougé. Voici son itinéraire.
Sophie PARACHEY (MiM 16)
céramiste
S
'il n'est pas le plus connu, le Cours
Pierre-Puget n'a pas à rougir. En plus
d'offrir l'une des plus belles vues
de Marseille, cette voie nichée derrière le
Vieux-Port regorge de petites boutiques où
l'artisanat est roi. Parmi elles, l'atelier « Piece
A Part ». C'est ici que la céramiste Sophie
Parachey travaille la terre ramassée et le
grès, donnant naissance à de nombreuses
créations minimalistes. Pour admirer ses
œuvres, rien de plus simple. Il suffit de traverser
la rue et de se rendre dans la librairie
où vases, centres de table et vide-poches
sont exposés. Une ligne d'objets qu'elle
a d'ailleurs présentés lors de l'exposition
« Ce monstre inhumain, c'est moi-même »
à l'occasion de la Paris Design Week 2022.
« Mon installation à Marseille est relativement
récente puisque j'y suis depuis octobre dernier »
, précise la jeune femme vêtue d'un gros pull
jacquard, le thermomètre affichant inhabituellement
moins de dix degrés. Mais avant
de devenir céramiste et de poser ses valises
dans la cité phocéenne, Sophie a longtemps
eu la bougeotte.
Voyage, voyage !
Tout commence à Montpellier, dont elle est
36 ❙
ESCP Alumni Magazine numéro 201 ❙ MARS 2023
originaire. Loin d'imaginer qu'elle puisse en
faire un jour son métier, Sophie découvre
l'art de la céramique alors qu'elle n'a que
5 ans. « Mes parents nous avaient inscrit,
mon frère et moi, à un cours hebdomadaire.
Notre professeur avait plusieurs tours de poterie.
Je me souviens qu'on faisait beaucoup de
poules en terre, qu'on recouvrait d'un vrai plumage
pour ensuite les offrir à nos parents. Ils
étaient ravis... » Et lorsqu'elle n'a pas les
mains recouvertes de terre, la petite Sophie
observe avec admiration sa grand-mère
maternelle aux milles talents manuels,
ayant étudié dans une école d'enseignement
ménager, dont le rôle était à l'époque de
former les femmes à être des cordons bleus
et des gestionnaires dans leur foyer. Une
formation qui, sans surprise, a depuis disparu.
« La cuisine, la pâtisserie, la vannerie, le
tricot, la couture... C'est simple, elle savait tout
faire, se remémore Sophie. Ça me fascinait. »
Une fois le bac poche, la Montpelliéraine
commence à se sentir à l'étroit et a soif
de voyages. La première escale a lieu à
Toulouse pour deux années de prépa. Puis,
cap sur Paris, où elle intègre ESCP Business
School, avec l'idée de lier artisanat traditionnel
et maisons de luxe. « L'école m'a avant
tout apporté une ouverture, retient-elle. C'est
un peu bateau de dire ça, mais je n'avais jamais
pris de long courrier avant d'entrer à ESCP. Or,
je sentais le besoin de partir à l'étranger et de
découvrir d'autres continents. Dès la première
année, j'ai monté avec des amis une mission
humanitaire au Vietnam qui a duré deux mois.
Puis, j'ai passé ma première année de master
à Shanghai. » Des anecdotes de voyage,
Sophie n'en manque pas. Mais il y en a une
qui surpasse toutes les autres. Alors qu'elle
vient d'achever une année de stages sur le
© Lea Boeglin
© Lea Boeglin

ESCP ALUMNI magazine - #201 - Mars 2023

Table des matières de la publication ESCP ALUMNI magazine - #201 - Mars 2023