ESCP ALUMNI magazine - #199 - Septembre 2022 - 66

Culture ❙ Interview
Il faut se réémerveiller
du
monde
vivant. C'est
en apprenant
à le connaître
et à l'aimer que
naît l'envie de le
protéger. Pour
moi, la clé est là.
Kate Raworth. Cette vision prend en compte
aussi bien les limites planétaires que le plancher
social nécessaire pour vivre dignement.
Le mouvement OnEstPrêt intègre cette pensée
complexe et systémique du monde. Nous
partons du constat que les premières victimes
des dérèglements climatiques sont les plus
vulnérables et les plus pauvres, alors même
qu'ils ne sont pas les plus gros pollueurs.
L'enjeu est donc de penser le monde différemment,
de prendre à bras le corps ces
sujets liés au climat et à la sixième extinction
de masse et cela va forcément de pair avec
une justice sociale.
Concrètement, quel genre d'actions
mène OnEstPrêt et quel est leur
impact ?
M.P : OnEstPrêt fonctionne comme un
super-facilitateur. On met en avant des initiatives,
on monte des coalitions ponctuelles
sur divers sujets, par exemple autour de la
66 ❙
loi climat ou des feux qui ont ravagé la forêt
amazonienne en 2019. En septembre dernier,
on a lancé la campagne Zone Sauvage au
Congrès mondial de la nature à Marseille.
Cette campagne de mobilisation pour la préservation
des animaux sauvages menacés
d'extinction vivant près de nous en France a
duré plusieurs mois. Elle s'est accompagnée
d'une campagne de crowdfunding à destination
d'associations qui agissent sur le terrain.
Pour chaque campagne, nous mettons en
place les mesures d'impact les plus fines possibles
en collaboration avec nos partenaires :
trafic, visibilité, nouveaux adhérents, nouveaux
projets, les indicateurs sont nombreux.
La notion de « respect du vivant »
semble être un point important de
ton discours. Peux-tu nous en dire
plus sur ta vision de l'écologie ?
M.P : On protège ce qu'on aime et on aime
ce que l'on connaît. D'où l'importance de
ESCP Alumni Magazine numéro 199 ❙ SEPTEMBRE 2022
parler des animaux en voie de disparition
près de chez nous, comme dans la campagne
Zone Sauvage. A titre personnel, j'habite
dans les Alpes et il y a énormément d'animaux,
d'arbres, de plantes autour de moi
que je ne connais pas. Ça commence par
là : ré-apprendre à interagir avec ce monde
vivant qui nous entoure et dont on fait partie,
se ré-émerveiller. C'est en apprenant à le
connaître et à l'aimer que naît envie de le
protéger. Pour moi, la clé est là.
Peux-tu nous donner des exemples
d'actions que chacun peut faire pour
protéger le vivant ?
M.P : Bien sûr. Lors de la campagne, mon
animal totem était le chardonneret élégant.
Pour le protéger, on peut planter des haies
pour que les oiseaux puissent s'abriter, on
peut mettre des clochettes autour du cou de
nos chats pour effrayer les oiseaux. On peut
aussi apprendre à manger sans pesticides
pour lutter contre la destruction des terres
et des insectes, diminuer notre consommation
de produits d'origine animale comme la
viande et les laitages.
Tu es l'une des administratrices de
Mouvement Impact France. Quel est
le sens de ton engagement au sein de
ce mouvement ?
M.P : Mon engagement est aussi
ESCP ALUMNI magazine - #199 - Septembre 2022

Table des matières de la publication ESCP ALUMNI magazine - #199 - Septembre 2022
