ESCP ALUMNI magazine - #199 - Septembre 2022 - 58

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Propos recueillis par Alexandre Doskov
Un geste pour la mer
À l'âge où la plupart des gens organisent leur fin de carrière, Christine POISSON (84) a choisi
d'en démarrer une nouvelle. Depuis janvier dernier, la voilà donc responsable de la promotion du
label Ocean Approved à la Fondation de la Mer. Présentation.
Christine POISSON (84)
chargée de mission
Fondation de la Mer
Quel a été votre parcours avant
d'arriver à la Fondation de la mer ?
Christine POISSON : J'avais un excellent
job, j'étais banquier senior et je m'occupais
de clients très fortunés dans une grande
banque. Et j'ai choisi d'arrêter ma carrière
avant pour faire du mécénat de compétences.
Les grandes entreprises permettent
à certaines personnes, au cours de leur carrière
ou en fin de carrière, de prendre du
temps pour rejoindre des petites associations.
J'aurais pu prendre plus de responsabilités,
mais je n'en avais pas envie. En
35 ans de carrière, on a eu l'occasion de
faire des choses. Ce n'est pas le moment de
s'accrocher à tout prix à un truc en disant
« Je veux réussir mon dernier engagement. » Le
dernier engagement que je voulais prendre,
il n'est pas professionnel. C'est le combat
pour la protection de l'environnement. Il
n'y a pas que les jeunes qui s'engagent.
C'est une aspiration qui vous
animait depuis longtemps ?
C.P : Non. A l'époque, quand on sortait de
l'école, on aspirait à avoir un bon salaire
et des responsabilités. Je pense qu'aucune
personne de ma promotion n'aurait pensé à
faire ce qu'on voit aujourd'hui. Cela n'était
pas du tout dans l'esprit d'il y a quarante
ans. La prise de conscience s'est faite très
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tard pour beaucoup d'acteurs et j'aimerais
donner envie à d'autres. Ce qu'il faut voir,
c'est que quand on est dans une association,
on devient opérationnel. Par rapport à
mes responsabilités précédentes, je reviens
bien en arrière. Je fais moi-même mes supports,
je prends mes coups de fil. Souvent,
des cadres en fin de carrière sont patrons de
2000 personnes. En rejoignant la Fondation
de la Mer, qui est une start up, je suis sur le
terrain et c'est ce qui me plait. Je fais fi de
toute ma carrière. Elle me sert, mais ce n'est
pas l'objet.
Comment fonctionne la Fondation
de la mer ? Quelles actions
menez-vous ?
C.P : Elle a été créée en 2015 avec le ministère
de la Marine, et le ministère de l'Enseignement.
Beaucoup d'instances sont nos
parrains, mais pas nos soutiens financiers.
On lève des fonds sur chaque projet avec
des entreprises qu'on démarche. Pour certains
de nos projets, on fait du contenu. Et
après, l'important, c'est la diffusion. Pour
notre premier projet, cette diffusion a été
faite par l'Éducation Nationale. On leur
avait livré des kits sur l'océan. Ensuite, on a
des bourses pour jeunes doctorants.
Tous les ans on fait un appel à candidature
et on délivre des bourses sur des
sujets techniques mais aussi sociologiques,
comme les populations liées à l'océan. On
a aussi remarqué qu'on travaillait avec
beaucoup de chercheurs, donc on a souhaité
avoir notre propre centre de recherche
pour pouvoir contribuer au débat public. Par
exemple, il y a eu le One Ocean Summit à
Brest en février.
Notre présidente, Sabine Roux de Bézieux,
était le rapporteur des chefs d'État sur le
volet océans et économie. Et notre think
tank vient de publier un gros rapport sur
les eaux profondes.
Comment faire pour lier l'action de
partenaires institutionnels à celle
d'acteurs de terrain ?
C.P : Comme on ne peut pas recruter
3000 personnes d'un seul coup, on fait des
plateformes. Par exemple notre plateforme

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