ESCP ALUMNI magazine - #199 - Septembre 2022 - 20

Dossier ❙ Repenser le travail
reprochera de ne pas prendre la parole s'ils y
assistent. L'idée c'est qu'il ne faut pas juste être
là, pour faire acte de présence ». Concentrer le
travail à des horaires plus courts, et éviter les
temps perdus pourrait permettre une plus
grande efficacité des salariés, un meilleur
équilibre des temps de vie et même une plus
grande adhérence au projet de l'entreprise.
Tout bénéf ? Sans doute, d'ailleurs en
Allemagne, on va encore plus loin. Chez
nos voisins, on a de plus en plus tendance à
concentrer la partie « synchrone » du travail
(en particulier, les réunions et les appels) sur
une portion de la journée. Rien d'obligatoire
après 17h, ça s'appelle le « Feierabend ».
Le bien-être
des salariés,
c'est avant tout
leur donner des
perspectives et
leur permettre
de se développer.
J'ai la sensation
que désormais
plus personne ne
veut être un pion
sur l'échiquier.
Donner envie de venir travailler
Si l'on part du principe que le full remote
n'est pas souhaitable ou en tout cas pas
pour tout le monde et que le télétravail
a aussi des écueils, l'un des principaux
objectifs pour les entreprises consiste bien à
donner envie aux gens de venir au bureau. :
« Il y a une fuite des talents dans de nombreuses
entreprises aujourd'hui et pour les retenir, il
s'agit de montrer aux collaborateurs que t'es une
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ESCP Alumni Magazine numéro 199 ❙ SEPTEMBRE 2022
super entreprise » entame d'emblée Grégory
NICOLAIDIS (EAP 02). Donner envie aux
gens de venir travailler, commence donc
d'abord par leur offrir un cadre de travail
agréable : « Avoir un lieu qui est un QG c'est
essentiel selon moi. Il faut qu'il y ait une valeur
ajoutée à aller au bureau par rapport à l'option
de bosser depuis chez toi. Un bureau ça doit
aussi être un lieu de vie. Les gens ne doivent
pas se dire : pourquoi je vais faire une heure
et demi de transport par jour pour bosser ? Ils
doivent avoir envie de venir » estime le CEO
de YouLoveWords. Mais donner envie aux
gens de venir travailler, ça n'est pas juste
installer dans les bureaux un baby-foot
ou une table de ping-pong et les alumni
interrogés le savent pertinemment. L'objectif
principal, c'est de recréer du lien social. Pour
cela chacun a ses solutions. Chez Simplébo
par exemple, Alexandre BONETTI multiplie
les situations qui amènent à favoriser les
interactions entre collaborateurs : « On a
essayé d'instaurer des nouvelles dynamiques,
notamment pour donner envie à ceux qui
étaient restés isolés de revenir. On a instauré
un apéro tous les jeudi soir, on présente les
nouveautés produits le vendredi matin. On fait
aussi des petits déjeuners au bureau. On a
même instauré des olympiades inter-équipes
sur des thèmes comme le marketing. L'idée
générale est de ritualiser certains moments de
façon à tous se ressouder ». Au-delà de ces
aspects fédérateurs, il s'agit également de
donner du sens alors que toutes les études
démontrent que la qualité de vie au travail et
l'engagement de l'entreprise sont devenus
prépondérants pour attirer et retenir les
talents. Mais encore une fois, il ne faut pas
se tromper de combat : « Selon moi, le bienêtre
des salariés, c'est avant tout leur donner des
perspectives et leur permettre de se développer.
J'ai la sensation que désormais plus personne ne
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