ESCP ALUMNI magazine - #195 - Automne 2021 - 89

LES MÉTIERS DU CONSEIL
VIE DES ENTREPRISES
nouveaux risques qui ne sont plus seulement
fi nanciers ... D'ailleurs, nous sommes ravis
d'avoir pu nous rendre à VIVATECH cette
année et d'avoir pu échanger avec l'ensemble
de l'écosystème de l'innovation, des technologies
et de l'économie 4.0.
Plus particulièrement, qu'en
est-il dans le secteur immobilier
que vous connaissez bien ?
L'immobilier est, en effet, un secteur que
j'affectionne particulièrement et qui est
extrêmement passionnant. J'ai ainsi eu l'opportunité
de lancer le secteur des PropTech
en France, il y a 3 ans avec une conférence
à laquelle a assisté Julien Denormandie,
ancien Ministère du Logement, de l'Égalité
des territoires et de la Ruralité. J'ai toujours
eu une certaine sensibilité pour les questions
d'innovation et de change management au
service du développement de l'immobilier
de demain !
En cette période de crise, le monde de l'immobilier
et ses différentes classes d'actifs ont
été fortement impactés. Le contexte vient
transformer ces actifs et accélérer des mutations
jusque-là sous-jacentes.
Aujourd'hui, on entend ainsi de plus en plus
parler de fl ex offi ce, notamment avec la généralisation
du télétravail. Néanmoins, le bureau
n'a pas vocation à disparaître et va rester une
valeur privilégiée dans le monde de l'immobilier.
L'enjeu est de repenser et réinventer les
formats, car on peut diffi cilement imaginer
une culture d'entreprise sans bureau. Les
entreprises doivent explorer de nouvelles
pistes pour réaménager leurs espaces et offrir
un bureau qui sera plus fl exible, plus performant,
plus connecté et plus agréable.
Si on entendait parler depuis quelques
années d'une accélération du e-commerce,
la crise est venue confi rmer cette tendance.
Cela ne veut pas pour autant dire que le
commerce physique va disparaître. Je crois
plutôt à l'avènement du phygital, une hybridation
et un mix entre ces deux canaux pour
mieux répondre aux attentes des consommateurs
fi naux. C'est l'émergence d'un commerce
omnicanal avec le client au centre des
préoccupations des enseignes.
Le résidentiel, jusque-là délaissé par les investisseurs,
a retrouvé ses lettres de noblesse.
Face à un besoin croissant en logements, il
attire de plus en plus d'investissements.
L'hôtellerie reste l'actif le plus sinistré notamment
à cause des diffi cultés à se déplacer à
l'international. L'hôtellerie d'affaires va avoir
plus de mal à redémarrer avec des entreprises
qui vont avoir tendance à réduire les
déplacements internationaux. En effet, le télétravail
et la crise ont montré qu'il est possible
de maintenir son activité sans les voyages
internationaux. Sans oublier que cela contribue
aussi à réduire l'empreinte carbone des
entreprises !
Grace à mes fonctions européennes, je peux
confronter les évolutions sectorielles fortes
dans les principaux pays.
Dans ce contexte, le monde du conseil
recrute fortement pour répondre aux
besoins des entreprises et des acteurs
économiques. Qu'en est-il chez KPMG ?
Il s'agit aussi d'un engagement sociétal que
nous prenons envers les prochaines générations
de diplômés. Lors de la dernière vague
de recrutement, KPMG a accueilli une cinquantaine
de diplômés ESCP. Nous souhaitons
représenter une source d'opportunité
de carrière et d'épanouissement professionnel
en France et dans le monde aussi bien
sur nos métiers traditionnels de l'audit, de
l'expertise et du conseil, que sur les nouveaux
métiers émergents.
Nous avons, d'ailleurs, lancé un Professorship
avec ESCP sur la Gen Z (New Generation
Management) pour être à l'avant-garde des
nouveaux métiers et tendances, et être en
adéquation avec les attentes et les aspirations
des jeunes talents.
Vous êtes aussi très engagé en
faveur de la parité et avez été à
l'initiative du think tank « Gend'Her ».
Pouvez-vous nous en dire plus ?
J'ai toujours été sensible à la question de la
parité. Aujourd'hui, il y a encore des progrès
à faire, en dépit des récentes avancées. Les
femmes sont toujours exposées à « la charge
mentale » liée à la gestion en parallèle de leur
vie de mère de famille. Le plafond de verre en
entreprise est toujours d'actualité et est une
réalité encore plus frappante quand il s'agit
de fonctions exécutives, même si les choses
avancent dans le bon sens.
Les associations qui travaillent sur la mixité
et la parité sont généralement composées
de femmes et s'adressent essentiellement aux
femmes. En créant Gend'Her, mon défi a été
d'impliquer les hommes et la société au sens
large, car il s'agit d'une question sociétale et
morale qui nous concerne tous, sans distinction
de genre.
Récemment, c'est avec plaisir que j'ai pu voir
que les valeurs de mon entreprise résonnent
avec mon engagement personnel... KPMG
a nommé à sa tête une femme, Marie
Guillemot ! Cela fait notre fi erté. Dans l'entreprise,
les compétences et les ambitions n'ont
pas de genre. Seules comptent la sincérité et
l'authenticité des actions.
Lors de la dernière
vague de recrutement,
KPMG a accueilli
une cinquantaine de
diplômés ESCP. Nous
souhaitons représenter
une source d'opportunité
de carrière et
d'épanouissement
professionnel en France
et dans le monde
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