ESCP ALUMNI magazine - #195 - Automne 2021 - 21

Dossier ❙ Apprendre à apprendre
téléchargent effectivement l'application de
leur structure d'enseignement. « Et 97 % de
ceux qui ont utilisé l'App continuent de le faire
chaque semaine, alors qu'un sur deux en fait
un usage quotidien. Nous avons franchi le seuil
des 80 millions de sessions », révèle Victor
Wacrenier. Après une première levée de
fonds de 1,7 million d'euros en 2018, une
seconde, plus importante, devrait s'opérer
prochainement. Les effectifs passeront de
25 salariés à 40 à la rentrée. « En septembre,
nous allons collaborer avec quatre fois plus
d'établissements que l'an dernier. On croule sous
la charge, mais c'est une bonne nouvelle. Le processus
d'acculturation des établissements, autrefois
réfractaires au numérique, est en marche. »
Selon le jeune trentenaire, c'est le signe que
le supérieur a intégré le fait que l'étudiant,
beaucoup plus nomade qu'autrefois, attend
un vrai accompagnement s'étendant hors
de la salle de classe. Ce dernier souhaite
interagir au maximum, afin de tirer un profit
éducatif et personnel de son parcours.
« Le numérique doit être à la fois un levier
d'échange, pour simplifier la vie des étudiants,
mais également une épaule pour les soutenir
sur des thématiques qui leur tiennent à cœur,
je pense notamment à la recherche d'emploi,
note celui qui fait également partie du comité
fondateur de l'asso EdTech France. L'enjeu à
moyen terme pour les Edtechs de l'expérience
étudiante au sens large, c'est la maturation:
c'est un secteur dynamique mais aussi, naissant.
Beaucoup d'entreprises sont très jeunes,
et on constate parfois un manque d'adéquation
avec les besoins. A nous d'obtenir davantage de
lisibilité sur ces derniers »
Comment cette interaction se traduit dans
les faits ? Outre la possibilité de gérer sa scolarité
du bout des doigts, les diverses solutions
développées par AppScho permettent
à l'usager d'avoir accès au campus feed,
(sorte de fil d'actu du campus), de pouvoir
consulter des offres de jobs - sujet majeur
de la vie étudiante -, de rentrer directement
en contact avec les associations, ou
plus anecdotique, de connaître le menu de
la cantine. Sans surprises, le Covid a également
occasionné un changement de paradigme.
« L'usage a été quelque peu détourné de
sa vocation académique de base, mais pendant
la crise, la plus value que nous offrons s'est
matérialisée. Lors du premier confinement, via
un canal d'info et d'alerte, nous informions de
la situation, à l'image de Libé ou Le Monde »,
rejoue Victor Wacrenier Lors de la seconde
vague, AppScho s'est fait le relais de la prévention,
aiguillait les étudiants en détresse
vers les ressources locales, mettait en avant
les initiatives solidaires du campus. « Il y a eu
entre les deux vagues cette bascule de l'info pure
vers le soutien et l'accompagnement », insiste
le président d'AppScho, également lucide
sur la hausse substantielle de la demande
en vue de la prochaine rentrée : en cette
période où l'horizon n'est pas encore totalement
dégagé, « les établissements ont compris
que l'expérience étudiante peut être un remède
contre l'isolement et le décrochage scolaire. » ❙
Le numérique
doit être un levier
d'échange, pour
simplifier la vie
des étudiants,
mais également
une épaule pour
les soutenir.
Pour découvrir
Victor Wacrenier
sous une autre facette,
rendez-vous en page 75
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