ESCP ALUMNI magazine - #194 - Été 2021 - 49

Carrière ❙ Créateurs
décident de collaborer pour lancer leur
pre-mière collection : « On ne voulait pas
simplement lancer notre marque de montre,
on voulait trouver un point de différenciation
fort, complète Louis. Et notre autre passion,
c'est l'automobile. Le pro-blème était que le
lien entre l'horlogerie et l'automobile avait
déjà été vu et revu ». Pour créer une alchimie
originale entre ces deux univers, Simon et
Louis se mettent à chiner dans les garages
auto-mobiles. Bingo, ils croisent la route du
propriétaire d'une Aston Martin DB5 qui
souhaite remplacer le capot de son bolide et
leur offre l'ancien. Les deux amis décident
de découper les cadrans de leurs montres
dans le capot de la voiture iconique de
James Bond. Les premiers modèles sont
ainsi entièrement confectionnés à partir de
l'aluminium de ce myhte de l'automobile..
« Il y a quelques années, on rêvait des Ferrari
F40, se marre Simon. C'était impossible pour
nous d'en avoir une, mais ce qu'on était capable
d'offrir aux gens, c'était de porter au poignet un
morceau de belle voiture. Avec ces montres, il y
a le sentiment de faire partie d'un club privé,
avec un produit noble, une émotion, ce qui est
essentiel à une époque où les gens n'ont plus
vraiment besoin d'avoir une montre. »
Les montres sont dessinées par un habitué
du design automobile : Constantin Sohier,
sélectionné au terme d'un challenge lancé
à plusieurs étudiants inscrits en écoles
de design industriel avec une spécialité
horlogerie. « Il a vite capté ce qu'on voulait,
note Simon. Et on tient a ce que notre projet
soit dans une dynamique de jeunes : même
âge, même envie, même soif de vaincre et de
se battre. »
Ensuite ? C'est un travail d'un an pour
trouver « la ligne de production parfaite »
et un voyage à La Chaux-de-Fonds, où
l'horloger Stéphane Muller accepte de
les aider pour la fabrication, séduit par
l'audace et la fraîcheur de Simon et Louis.
La première collection, boostée par une
campagne de financement participatif est
un succès. Elle permet même le prochain
lancement d'une seconde. « Un rêve », selon
Simon, qui prolonge : « Le futur passe par les
micro-marques avec des valeurs innovantes.
On a vu que la presse avait aussi adoré notre
projet. On a même été dans GQ, qui nous a
sélectionné dans les cinq montres à acheter pour
Noël 2020. Ça nous a mis une claque, c'est là
qu'on a réalisé qu'on avait réussi notre premier
coup. » Un coup qui a un coût - entre 800 € et
1150 € - alors qu'il existe aujourd'hui quatre
modèles différents (deux date, deux daydate),
tous mécaniques et tous assemblés en
Suisse. Pour la nouvelle collection, il faudra
trancher entre la F40, la Type-E, l'AC Cobra
et peut-être la Lamborghini Miura. Le choix
est cornélien, mais dans tous les cas Louis :
«ça sera les produits d'une vie » assure Louis.
« C'est aussi ça, la force d'une montre : on peut
se la transmettre. » Et ainsi mesurer que le
temps passe à toute vitesse. Comme une
Aston Martin.
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On a même
été dans GQ,
qui nous a
sélectionné dans
les cinq montres
à acheter pour
Noël 2020.
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