ESCP ALUMNI MAGAZINE - #189 - MARS/AVRIL 2020 - 58

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Brisons ce plafond de verre !
De nombreux domaines, qui longtemps sont restés hermétiques
aux femmes, sont aujourd'hui de plus en plus féminisés. Rencontre
avec Nathalie SEBASTIEN (90), directrice générale adjointe et
membre du directoire de la SAMAC, qui nous en dit plus sur
l'aéroport international Martinique Aimé Césaire et le secteur de
l'aéronautique.

Nathalie SEBASTIEN (90)

Quelques mots sur l'aéroport
Martinique Aimé Césaire.
L'aér opor t inter national Mar tinique
Aimé Césaire est le seul aéropor t de la
Martinique. Il est géré depuis 2012 par une
société aéropor tuaire, société anonyme
à directoire et conseil de surveillance à
capitaux publics (l'État est majoritaire à
60 %). En tant que première porte d'entrée,
nous avons pour principale mission d'offrir à
nos clients un aéroport moderne et adapté
à leurs besoins.
Nous devons aussi garantir la connectivité
de ce territoire insulaire, ce qui se traduit
dans ce qui est plus qu'une signature pour
la SAMAC mais une raison d'être « ouvrir
le ciel de la Martinique au monde ».
Nous contribuons ainsi au développement
de l'économie martiniquaise.
Le trafic aérien enregistré par l'Aéroport
au cours de ces 5 dernières années n'a
cessé de croire et affiche une croissance
de +25 %, ceci grâce des connexions et des
relations plus nombreuses avec l'Europe,
les États-Unis ou encore la Caraïbe.
Nous développons, avec beaucoup de
succès, en partenariat avec le Grand Port
Maritime de Martinique, un produit qui fait
de la Martinique une « tête de ligne » pour les
paquebots de croisière opérés notamment
par la compagnie MSC Croisières, ce qui

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contribue au développement de la SAMAC
et du territoire.
Prochaine étape : 2,5 millions de passagers
en 2025, mais les voyants sont au vert pour
l'atteindre avant.
Pour accompagner notre croissance, nous
sommes en train de réaliser une extension
de l'aéropor t qui répond aux normes
HQE. Autre projet qui verra le jour
également en 2022 : la construction d'un
ensemble immobilier avec hôtel, bureaux
et commerces permettant de créer un
écosys tème autour de la platefor me
aéroportuaire.

Pourquoi avoir choisi de vous
orienter vers ce secteur ?
J'ai tout simplement saisi une opportunité
professionnelle en or qui s'est présentée
à moi. J'ai été sollicitée quelques années
après la création de la SAMAC pour
rejoindre le directoire et consolider la
nouvelle gouvernance, au départ comme
directeur administratif et f inancier et
membre du directoire. Les objectifs fixés
par les actionnaires étaient des objectifs de
croissance et de performance économique
dans le respect des normes de sécurité.
En parallèle, ce fut aussi l'occasion d'allier à
ce challenge professionnel ma passion pour
l'aéronautique.

ESCP Alumni Magazine numéro 189  ❙  MARS/AVRIL 2020

En effet, à l'époque j'étais pilote d'aviation
légère.

À votre arrivée, vous étiez la seule
femme membre du directoire...
En ef fet, quand j'ai été recr utée, le
directoire était exclusivement masculin
et avant cela la direction de l'aéropor t
n'avait été depuis 30 ans que masculine.
Il est vrai que le secteur aéropor tuaire
a pe u d e r e pr ése nt a t ion fé minine ,
notamment pour les fonctions techniques
et opérationnelles. Néanmoins, au sein
de la SAMAC, nous menons des actions
volontaristes portées par le directoire en
faveur de la mixité et de la diversité, que
nous considérons sources de richesse. Ma
nomination au poste de directeur général
adjoint n'a été que le début. En effet, nous
travaillons énormément à la féminisation
de l'entreprise. En parallèle, nous sommes
aussi membre d'une association « nos
quartiers ont du talent », qui met l'accent
sur la diversité sociale.
En 2014, il y avait 24 % femmes et
aujourd'hui, nous sommes 25 %. Pour briser
ce plafond de verre, nous allons lentement
mais sûrement.
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