ESCP ALUMNI MAGAZINE - #189 - MARS/AVRIL 2020 - 15

LA PERSONNALITÉ DU MOIS  ❙ 

un impact considérable sur l'évolution de
nos habitudes, mais aussi sur la conduite
des affaires des sociétés ».
Après 30 ans de carrière, Véronique,
rich e de s o n e x pé r i e n c e et d e
s a c o n n a i s s a n c e d u s e c t e u r,
s'oriente vers des rôles moins
directement opérationnels et plus
d'accompagnement stratégiques de
sociétés. C'est ainsi qu'elle devient
Vice-présidente France d'Econocom
et prend en charge la supervision de
certaines nouvelles participations  :
« J'exerce cette fonction de supervision
des investissements d'Econocom dans
des start-ups (dans le domaine de
la santé, la culture ou l'éducation).
Nous avons mis en place un modèle de
développement original, avec des prises
de participation dans des start-ups et
des accompagnements business. Les
entrepreneurs de ces sociétés conservent
une part significative de leur capital
et disposent d'une forte autonomie
de gestion, conservant ainsi agilité et
indépendance. » Outre cette mission,
que ce soit chez Econocom ou au sein
du Syntec numérique, elle milite pour
un numérique responsable, éthique,
inclusif et soucieux de son empreinte
écologique. Il y a dit-elle un paradoxe
puisque le numérique contribue à
hauteur de 4 ou 5   % aux émissions de
CO2 tout en générant des innovations
et des données au service de la
transition écologique d'autres secteurs
industriels ou de services.

réemploi des équipements avec nos clients
et avec des sociétés du secteur adapté ou
des chantiers d'insertion, pour contribuer
le plus possible une économie circulaire
inclusive »
Cette amateur d'art qui collectionne les
tableaux de peintres en majeure partie
issus du mouvement de la figuration
narrative, s'épanouit totalement
dans ses nouvelles missions et dans
la collaboration avec des équipes
d'expertises et de compétences
très différentes.
Il est vrai que depuis ses débuts, une
phrase de Leonard de Vinci l'a toujours
inspirée : « Savoir écouter c'est posséder
outre le sien, le cerveau des autres ». Peutêtre bien un des secrets de sa réussite.
Elle affirme avoir toujours beaucoup
reçu des autres, et elle pense avoir
aussi donné en retour pour aider
à évoluer et grandir. Aujourd'hui,
Véronique a rejoint différents conseils
d'administration tant au sein du
groupe Econocom qu'au sein d'autres
sociétés ou au Syntec numérique, et
elle assume un rôle de transmission

très cher à ses yeux, notamment pour
les jeunes femmes : « j'espère convaincre
les jeunes femmes mais aussi les femmes
en reconversion de nous rejoindre pour
vivre des carrières passionnantes avec
des salaires intéressants, ou devenir
des entrepreneurs du numérique.
Nous sommes dans un secteur qui
embauche énormément et qui manque
de talents, féminins surtout, mais
masculins également. L'an passé la
filière du numérique a généré plus de
50 000 emplois en France. Econocom va
embaucher 1500 personnes cette année.
Le marché est très favorable pour tous les
profils de candidats. Quand je vois que
des jeunes s'engagent dans des filières
avec parfois peu de perspectives, je trouve
essentiel de porter ce message ».
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Arthur JEANNE (MSI 13)

SES CONSEILS AUX DIPLÔMÉS :

Posséder outre le sien,
le cerveau des autres

Dans, un monde en mutation permanente, il faut faire preuve de
beaucoup de plasticité mentale, continuer d'apprendre tout le temps, se
former tout au long de sa vie. L'époque du « je suis sorti à telle date de
telle école » est révolue. Il est essentiel d'aiguiser sa curiosité, et de ne
jamais cesser d'apprendre. Il va falloir prendre des décisions complexes
dans un environnement qui s'est complexifié et cet apprentissage
permanent permet de garder cette flexibilité et les capacités à
appréhender l'environnement. On n'aura jamais toutes les clés pour
prendre une décision mais on peut se préparer au mieux.

De même le numérique participe
à l'inclusion et la diversité car les
talents recherchés sont multiples et
de formations très diverses, courtes ou
longues.
« Chez Econocom, nous aidons nos clients
à mesurer et maitriser l'impact écologique
de leurs équipements tout en assurant une
réponse adaptée et efficace à leurs besoins,
avec un paiement à l'usage. En outre nous
travaillons en aval sur le recyclage et le

N'ayez pas peur de prendre des risques. Je dis souvent aux jeunes de
prendre des risques maintenant, c'est plus compliqué quand vous avez
50 ans et que vous êtes installés avec un salaire confortable. Quand je
parle de risques, ce ne sont pas des risques inconséquents non plus.
Selon moi, le vrai savoir-faire, c'est de partir ce qu'on a déjà en main. De
ce qui nous motive. De ce dont on dispose pour avancer et de savoir
accepter des pertes mesurables. Il ne faut pas penser tout de suite super
grand. Les meilleurs entrepreneurs sont partis d'un principe de réalité
fort, ils ont accumulé des succès, grandi dans leur confiance et ils ont pu
faire des grandes choses au fur et à mesure.

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