Repères - N°32 / Février 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 14

DOSSIER

La boîte à outils de
la radioprotection s'étoffe
©Laurent Zylberman/Graphix-Images/IRSN

Les professionnels sur
le terrain, les experts et
les autorités scientifiques
développent sans cesse
de nouveaux documents,
méthodologies et études
pratiques. Ils les mettent à la
disposition de la communauté
des professionnels.

ouvelle version du guide pour réaliser des études de postes, rencontre de
professionnels en région, partage de
bonnes pratiques... Voici des exemples d'outils mis en place par l'IRSN, les organisations
professionnelles ou les réseaux de personnes
compétentes en radioprotection (PCR) pour
améliorer celle des professionnels.
Le Guide pratique pour la réalisation des
études dosimétriques de poste de travail
présentant un risque d'exposition aux
rayonnements ionisants a été mis à jour par
l'Institut en 2015, après un premier lifting en
2010. "Nous avons pris en compte l'abaissement à venir de la limite de dose au cristallin (lire encadré Réglementation p. 13). De
nouvelles fiches spécifiques - scannographie et curiethérapie - ont été ajoutées aux
trois existantes : radiologies conventionnelle
et interventionnelle, et médecine nucléaire.
Cela répondait à un besoin des PCR. Lors
des formations, les échos montrent que
cette publication est appréciée, commente
Julie Sage, physicienne médicale à l'Institut.
Nous espérons l'étendre prochainement à
d'autres domaines que le médical, comme la
gammagraphie industrielle."

Une méthodologie spécifique
au bloc opératoire
Physicien médical et PCR au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes,
Joël Greffier s'est appuyé sur ce guide
pour réaliser de nouvelles études de poste
dans son établissement. À cette occasion,
il a publié une méthodologie spécifique au
Page 14 - Repères N° 32 - février 2017

Les résultats des dosimètres passifs sont
stockés dans le registre national Siseri.

bloc opératoire. "Les niveaux d'exposition
varient d'un chirurgien à l'autre. Ils diffèrent selon la spécialité : vasculaire, orthopédie, etc. Le nombre d'interventions ou
le type d'actes pratiqués - angioplasties,
enclouages... - jouent aussi. Sans compter
les techniques d'imagerie employées : radiographie, radioscopie, images en 'rafales'.
Une angioplastie de l'artère digestive délivre
80 Gy.cm², contre 2 Gy.cm² pour l'opération
d'une fracture du fémur avec enclouage",
précise-t-il.
Quelle est la première étape de cette méthodologie ? "C'est l'observation. La PCR doit
se rendre sur place à différents moments
de la journée sur plusieurs semaines. Elle
rencontre les acteurs. Elle regarde leur positionnement par rapport aux sources, les
équipements de protection utilisés, les examens les plus irradiants et les plus souvent
pratiqués... Nous devons faire comprendre
au personnel que nous sommes là pour les
aider", souligne-t-il.
Il s'agit ensuite de catégoriser les actes en
grandes familles, selon les localisations et les
positions des opérateurs. Il faut s'appuyer sur
une base de données dosimétriques - temps

de scopie, images de graphie, Produit Dose
Surface - pour définir les niveaux d'exposition. "On réalise des simulations aux différents postes de travail. On les extrapole pour
couvrir l'ensemble des situations. Les zones à
surveiller sont définies et les études de postes
réalisées, ajoute Joël Greffier. Enfin, il faut
pratiquer un suivi dans le temps : améliorer
la base de données dosimétriques, repérer les
évolutions des pratiques... La publication de
notre travail dans la revue Radioprotection
valide notre méthodologie. Nous espérons
qu'elle serve à d'autres PCR de blocs opératoires."

Un outil de calcul partagé
entre professionnels
Depuis 2005, en France, le registre de surveillance de l'exposition des travailleurs est
informatisé. Le système Siseri 1, géré par
l'IRSN, recueille et stocke les résultats de la
surveillance dosimétrique individuelle. Ces
données sont envoyées par les laboratoires
en charge des mesures.
"Nous avions besoin de compléter le registre
national des doses avec des informations sur
l'activité, le métier et le statut des travailleurs :

Table des matières de la publication Repères - N°32 / Février 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire