Repères - n°30 / Juillet 2016 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 9

INTÉRÊT PUBLIC Plus proche des préoccupations locales grâce à la concertation Laurent Zylbermann/Graphix-Images/IRSN Surveillance environnementale. Pour élaborer son constat radiologique minier du bassin versant de la Dordogne, l'IRSN a impliqué la société civile. Un partenariat positif avec les acteurs locaux et les habitants : concertation pour les prélèvements dans l'environnement, échantillons spécifiques au territoire, présentation claire des résultats... L'experte de l'IRSN repère avec un acteur local les zones de prélèvement près de l'ancien site minier du Jaladis (Corrèze). P our les acteurs locaux et les riverains, les bénéfices de la surveillance radiologique minière menée sur le bassin versant de la Dordogne sont clairs. Ils ont collaboré à la définition du plan d'échantillonnages, et la présentation des résultats a été adaptée à des non spécialistes. Même écho du côté des experts : l'Institut a été au plus près des spécificités locales. Il a précisé ses stratégies de prélèvements pour les constats qui seront réalisés dans le futur. "Le groupe de suivi pluraliste regroupait élus, agriculteurs et habitants, souligne Élise de Geetere, responsable de l'exploitation de la centrale hydroélectrique locale. Il a permis une co-construction du constat qui le rend plus intéressant." Dès le lancement de cette campagne en 2012, les experts sont allés à la rencontre des habitants du sud du département, notamment ceux du village de Saint-Julien-aux-Bois (Corrèze). Prélever carpes et tanches La première réunion du groupe de suivi a eu lieu en février 2013. Elle regroupait les experts et une vingtaine de riverains de Saint-Julien-auxBois : membres du conseil municipal, des sociétés de chasse, des fédérations de pêche ou d'associations de défense de l'environnement. Ils ont accompagné les équipes sur le terrain. Ils ont proposé des prélèvements complémentaires : viande de cerf, champignons... Certains pêcheurs ont orienté les experts vers les meilleurs points de rencontre des eaux pour leurs échantillonnages. "C'est judicieux d'avoir prélevé des tanches et des carpes. Ces poissons fouisseurs naviguent dans les sédiments où s'accumule la radioactivité", souligne Alain Magne, agriculteur. À l'été 2013, la deuxième réunion du groupe de suivi s'est concentrée sur les enjeux locaux, comme les usages de l'eau pour l'arrosage ou l'abreuvement des bovins. Elle a permis de compléter les prélèvements en se concentrant sur la production locale de fromage, les légumes et les poissons. "Les échanges ont renforcé notre expertise, indique Marie-Odile Gallerand, ingénieure à l'IRSN. Grâce à ce dialogue, nous avons une meilleure connaissance du territoire et des préoccupations locales." Présentations des résultats avec graphiques En juin 2014, la dernière réunion du groupe a restitué les conclusions de l'étude aux riverains. "Les présentations des résultats avec graphiques permettent de suivre clairement et remettent les données en perspective avec le référentiel", apprécie André Marot, riverain. Des cartes situent les lieux de prélèvement et des focus aident les lecteurs à aller plus loin. "Les habitants ont vu concrètement notre métier d'expert public des risques et notre capacité à dialoguer avec les acteurs locaux, conclut Audrey Lebeau-Livé, en charge de l'ouverture de l'IRSN à la société. Aujourd'hui, certains d'entre eux continuent de nous appeler. Un lien de confiance pérenne s'est noué." n www Pour en savoir plus www.irsn.fr/constat-dordogne l Juillet 2016 I Repères N°30 I 9 http://www.irsn.fr/constat-dordogne

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