Repères - n°24 / Février 2015 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - (Page 14)
DOSSIER EAU
14 I Repères N°24 I Février 2015
Quels risques
représentent les
rejets hospitaliers ?
Réseaux d'épuration. Les activités diagnostiques,
thérapeutiques et de recherche des établissements
de santé rejettent des radionucléides à vie courte.
L'IRSN contribue à fiabiliser le contrôle de ces
effluents spécifiques.
Arnaud Bouissou/MEDDE/IRSN
autour de son site pour vérifier que, pendant toute la vie de la
centrale, les rejets effectifs restent
inférieurs aux maximums autorisés.
L'IRSN peut être sollicité pour évaluer
la pertinence du dispositif ou pour
accompagner l'ASN lors d'inspections sur site.
Parallèlement, l'Institut déploie ses
propres moyens de mesure sur
le terrain, à commencer par son
réseau d'hydrocollecteurs. "L'objectif
n'est pas de contrôler au sens strict
l'exploitant mais d'acquérir des données indépendamment des moyens
utilisés par ce dernier, sans redondance systématique. Il est rare que
la confrontation des résultats fasse
apparaître des écarts justifiant d'autres
analyses", souligne Olivier Pierrard.
D'autres acteurs contribuent ponctuellement à cette surveillance. C'est le
cas de certaines Commissions locales
d'information nucléaire (Clin), comme
en témoigne Mathieu Estevao, responsable de celle de Paluel-Penly (Seine
Maritime) : "Le Département souhaitait
établir l'état de santé radiologique de
son territoire au moment où il était
question de construire un réacteur EPR
à Penly. Le plan de prélèvements dans
l'environnement, élaboré par un laboratoire local avec l'appui de l'IRSN, a
été lancé à l'été 2014 malgré l'abandon
du projet industriel. Il inclut des analyses
d'échantillons récoltés près des réacteurs existants, en vue de compléter les
données déjà disponibles sur la région."
La surveillance est renforcée en cas
d'incident. Après l'événement de 2008
à Tricastin (Drôme) - seul cas de rejet
accidentel survenu en France nécessitant une expertise sur de longues
années (lire encadré p. 13) - l'IRSN a
dressé pour le Haut comité pour la
transparence et l'information sur la
sécurité nucléaire (HCTISN) un bilan
de la qualité des eaux souterraines et
superficielles près des sites nucléaires.
"Cette étude montre que la situation est
connue sur la quasi-totalité du réseau
fluvial, conclut Olivier Pierrard. Elle
confirme que des dispositifs de surveillance efficaces sont mis en œuvre par
l'ensemble des acteurs pour détecter
un problème majeur de nature environnementale ou sanitaire." n
lll
Dans les échantillons d'eaux usées prélevés en aval de centres hospitaliers
abritant des services de médecine nucléaire, il est fréquent de mesurer de l'iode 131
ou du technétium 99 métastable.
"L
es rejets de médecine
nucléaire se limitant à
des radioéléments à vie
courte, ils ont été très tôt jugés
sans risque. Peu d'études détaillées étaient menées à ce sujet. Les
choses ont changé ces dernières
années", constate Alain Rannou,
expert en radioprotection à l'IRSN.
Comme tous les producteurs de
déchets radioactifs, les établissements de santé utilisant des sources
de rayonnements ionisants doivent
gérer leurs rejets selon les meilleures règles de sûreté et de radioprotection.
S'agissant des effluents liquides,
seuls ceux contenant des éléments
de période radioactive inférieure à
100 jours peuvent être rejetés dans
les égouts. Cela limite en théorie la
présence d'activité dans les réseaux
d'eaux usées, donc dans les cours
d'eau. Mais les mesures réalisées
depuis 20 ans par l'IRSN* mettent
en évidence la présence quasi systématique d'iode 131 et de technétium 99 métastable dans les stations
d'épuration des grandes agglomérations. "Au-delà des effluents hospitaliers autorisés, une partie des
rejets provient des patients traités
en ambulatoire ou des sanitaires des
services hospitaliers échappant aux
circuits spécifiques, analyse Erwan
Manach, ingénieur en télémesure
dans l'environnement. L'iode 131,
dont la période est de huit jours,
et le technétium 99 métastable (six
heures), représentent 90 % des
rejets. On trouve en faibles proportions d'autres radioéléments comme
Table des matières de la publication Repères - n°24 / Février 2015 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
Couverture
Kiosque
Sommaire & Edito
TEMPS FORTS Mieux prévenir le risque de criticité
FAITS & PERSPECTIVES Comment anticiper la fatigue thermique des matériaux ?
INTÉRÊT PUBLIC Comment des élus anticipent les impacts d’un accident ?
DOSSIER Eau La santé radiologique des rivières
Eau Quels risques représentent les rejets hospitaliers ?
Eau La Seine réservait une surprise
EN PRATIQUE Délimiter une zone lors de tirs de gammagraphie industrielle
EN DÉBAT Les élus sont-ils prêts à gérer le post-accident ?
STRATÉGIE Faire avancer la sûreté et la radioprotection par les normes
Repères - n°24 / Février 2015 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/Reperes-1702_32
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/Reperes-1612_31
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/Reperes-1607_30
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/Reperes-1604_29
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/IRSN/Reperes-1602_28
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/Reperes-1512_27
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/IRSN/Reperes-1510_26
http://www.nxtbook.fr/newpress/specifique/Reperes-1506_25
https://www.nxtbook.com/newpress/specifique/IRSN/Reperes-1502_24
https://www.nxtbook.com/newpress/specifique/IRSN/Reperes-1410_23
https://www.nxtbook.com/newpress/specifique/IRSN/Reperes-1407_22
https://www.nxtbook.com/newpress/specifique/IRSN/Reperes-1405_21
https://www.nxtbookmedia.com