Saône-et-Loire 71 - N°9 - Été 2017 - 33

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RENCONTRE

M

eilleur jockey de France, le jeune
Parodien Pierre-Charles Boudot
vient aussi de battre le record de
victoires d'Europe, sans doute
parce qu'il a mis un pied très tôt à l'étrier.
Rencontre avec celui qui s'est mis au défi de
remporter le Grand Prix de l'Arc de Triomphe,
le prix le plus prestigieux pour les jockeys de
plat.

Vous êtes quasiment né sur un cheval avec
vos parents... Est-ce cela qui a guidé votre
choix de carrière ?
En effet, avec une mère éleveuse et un père
entraîneur, nous avons grandi au milieu des
chevaux avec ma sœur ! Devenir jockey était
donc une évidence. J'ai toujours voulu faire
ce métier, mais contrairement à ce que l'on
pourrait croire, mes parents n'étaient pas fans
car ils savaient combien il est difficile de se faire
un nom dans ce milieu ! Ils auraient préféré
que je poursuive mes études mais ils n'ont pas
eu d'autre choix que de lâcher le morceau ! Je
suis donc parti en apprentissage à l'Afasec de
Chantilly, tout de suite après la 3e, à 14 ans et
demi, et intégré l'Écurie d'André Fabre, le n°1
des entraîneurs en plat de France.

Repères

1 530 : le nombre de courses effectuées en 2016
300 : le nombre de victoires remportées en 2016
qui lui permettent de battre le record d'Europe
(272 victoires en 2015 par l'Allemand Peter
Schiergen)
1 000 : le 21 mars 2017 marquait sa 1 000e
victoire depuis le début de sa carrière

© Quentin Bertrand

PIERRE-CHARLES BOUDOT,
LE JOCKEY DES RECORDS !

À quel moment avez-vous commencé les
vraies courses ?
J'ai commencé les courses à 16 ans, l'âge
requis pour le faire, et j'ai gagné la première
quelques mois après, en mars 2010 à Méral,
en tant qu'apprenti jockey. Il n'y a pas de
course spécifique pour les apprentis, c'est
seulement une question de poids sur le
cheval. Et on devient jockey professionnel
dès lors qu'on a remporté 70 victoires. Je
suis donc devenu « pro » avant la fin de mon
apprentissage... et meilleur apprenti jockey
de France, récompensé par l'Étrier d'or, mon
premier prix en 2010.
En peu d'années, vous avez déjà cumulé de
nombreux titres. Lesquels vous ont le plus
marqué ?
Le « Groupe 1 » a été pour moi la consécration.
C'était au Grand Prix de Paris sur le cheval
Galante, une course qui rassemble les meilleurs
jockeys. C'est un peu l'équivalent du Grand
Prix de l'Arc de Triomphe ! Ensuite, j'ai reçu
la Cravache de bronze en 2014, ce qui faisait
de moi le 3e meilleur jockey de France, puis
ma première Cravache d'or, ex-aequo avec
Christophe Soumillon. Au mois de mai, j'ai

gagné ma deuxième Cravache d'or, seul cette
fois, pour plus de 1 500 courses effectuées
dans l'année, et battu en même temps le record
européen du nombre de victoires. Aujourd'hui,
mon rêve est de gagner le Grand Prix de l'Arc de
Triomphe auquel j'ai participé trois fois, ce qui
m'a valu l'an passé le titre de 1er Français mais à
la 4e place !
Face aux plus prestigieuses réunions
hippiques aujourd'hui, celles de
l'hippodrome de Paray-le-Monial, où
vous avez fait vos premiers pas, ne vous
manquent pas trop ?
Il est très rare que je revienne à Paray-le-Monial
car j'ai d'autres obligations aujourd'hui mais
cela m'est déjà arrivé de pouvoir courir ici avec
les couleurs de l'Écurie de ma mère, Catherine
Boudot, et je le ferai encore avec plaisir dès
que mon emploi du temps me le permettra.
Heureusement, cela ne m'empêche pas de
la voir, et notamment à Chantilly puisqu'elle
continue de faire naître des chevaux d'obstacles
à Paray pour ma sœur Marie-Gabrielle, et son
ami Mickaël Seror, entraîneur à Chantilly. Je
garde donc un lien fort avec la famille et Parayle-Monial !
SAÔNE-ET-LOIRE 71 I ÉTÉ I 2017 I N°9

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