À PARIS - N°64 - Hiver 2017-2018 - 34

34 * T R I B U N E S
GROUPE ÉCOLOGISTE DE PARIS

DAVID BELLIARD, PRÉSIDENT DU GROUPE

Pour une ville « Zéro Carbone » !
Fin des véhicules thermiques,
rénovation des bâtiments,
transformation du périph'.
Toutes ces mesures ont été votées
par le Conseil de Paris. Sur fond
de conférence sur le climat à
Bonn (COP23) se sont tenus deux
débats essentiels pour un Paris
plus écologique : l'adoption d'un
nouveau Plan Climat Air Énergie
et d'un nouveau Programme de
Prévention des Déchets,
respectivement portés par deux
adjointes écologistes, Célia Blauel
et Antoinette Guhl.
Depuis 2014, nous nous battons
pour que Paris soit fer de lance
sur le climat. Il en va de notre
survie : depuis deux ans, les pics
de pollution, les crues, les
canicules et les ouragans se
multiplient partout dans le
monde, signant à chaque fois,
parfois de manière dramatique,
la réalité des changements
climatiques.

Pourtant, alors que le monde
s'accorde sur l'urgence, chacun
rechigne encore à s'engager
pleinement pour le climat.
L'ONU alerte : si aucun
engagement n'est tenu, en 2030,
il sera trop tard.
Alors que les États sont à la
traîne, les grandes métropoles
s'engagent. Paris, sous
l'impulsion des écologistes, ne
fait pas exception. Avec un
objectif simple et ambitieux :
faire de Paris une ville neutre en
carbone en 2050 et 100 % énergie
renouvelable, pour limiter le
réchauffement à 2°C comme le
préconise l'Accord de Paris.
En tant qu'élu-es écologistes,
nous sommes particulièrement
fier-es de ces nouveaux plans
mais resterons vigilants sur les
ressources investies par Paris
dans cette transition. Vigilants
également vis-à-vis du
gouvernement, qui se démarque

par beaucoup d'annonces...
et de reculades !
Parce que la lutte contre le
dérèglement climatique est une
urgence absolue, nous avons fait
de nombreuses propositions pour
contribuer à la transition
écologique que Paris s'apprête à
opérer. Nous avons demandé (par
exemples !) une alternative
végétarienne dans les lieux de
restaurations collectives, la
transformation du périphérique
en boulevard urbain pour lutter
contre la pollution de l'air,
l'incitation à la rénovation des
bâtiments pour lutter contre les
passoires thermiques, la lutte
contre les îlots de chaleur pour
préserver notre santé, la mise en
place d'une tarification incitative
pour réduire les déchets
ménagers ou encore la mise en
place d'une carte « carbone »
pour récompenser les
comportements durables.

GROUPE RADICAL DE GAUCHE, CENTRE ET INDÉPENDANTS

LAURENCE GOLDGRAB, PRÉSIDENTE DU GROUPE

Pour l'égalité d'accès à l'espace public
Depuis plusieurs années, de
nombreuses études ont montré
que l'usage de la ville n'est pas
neutre : marcher vite, éviter
certaines tenues, certains lieux à
certaines heures, etc. Les procédés
sont divers et partagés par un
grand nombre de femmes, comme
des « murs invisibles » qui se
dressent sur le chemin de leur
usage de l'espace public.
Trop longtemps, les politiques
publiques, mais également nous,
citoyens, sommes restés
indifférents face à ces agressions
du quotidien, considérant ce
harcèlement dit de rue comme
anodin. Nous devons refuser cette
fatalité. Nous connaissons la
réalité et les causes de cette
différenciation d'usage. Alors
agissons !
Allons plus loin que les discours,
l'égalité réelle entre femmes et
hommes doit devenir une priorité

Ces tribunes n'engagent pas la rédaction.
À P A R I S - Hiver 2017-2018

d'action pour toutes les
collectivités. C'est évidemment le
cas pour Paris. Certains leviers
d'actions paraissent évidents,
notamment sur les questions du
mobilier urbain, des arrêts de bus
mais aussi de l'éclairage urbain
pour rendre la ville plus
accueillante.
D'autres, moins visibles, auront
certainement une incidence sur le
long terme. L'implication des
femmes dans les instances locales
et les instances de concertation
joue un rôle essentiel dans notre
compréhension de l'approche
différenciée de la ville. Nous
devons encourager la
participation des femmes dans les
projets d'aménagement, de
réhabilitation de quartiers ou
même lors de la création de
nouveaux équipements. Nous
devons également veiller au
respect de l'égalité femmes

hommes parmi les intervenantes
et les intervenants que nous
mobilisons lors de manifestations
publiques ou colloques, organisés
par la Ville.
Enfin, l'égalité d'accès à notre
espace public doit impérativement
devenir un indicateur majeur
pour évaluer toutes les politiques
publiques liées à l'espace urbain.
En effet, si les besoins et les
intérêts des femmes doivent être
primordiaux dans la définition du
zonage de l'aménagement urbain,
il est également nécessaire d'en
évaluer la bonne prise en compte.
Chaque projet municipal doit être
porté par ces préoccupations pour
le respect des droits
fondamentaux de toutes !

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