COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011 - (Page 39)
OPATBenRhône-Alpes, casdebâtidel’AncienRégime auxTrenteGlorieuses
Programmescollectifsdansl’agglomérationgrenobloise
Nous sommes deux intervenants de l’agglomération grenobloise, pour évoquer avec vous les expériences passées, en cours ou futures, à l’échelle de la ville de Grenoble ou de l’agglomération grenobloise. On a souhaité essentiellement partager trois expériences. Je vous présenterai les deux premières, et Sylvie Amselem, la troisième. Il s’agit dans les trois cas de programmes qui portent sur la performance énergétique du patrimoine ancien. Les deux dont je vais vous parler ont porté ou portent encore sur le patrimoine de copropriétés privées des Trente glorieuses. La première opération est une OPATB, du type de celle évoquée par Sylvie Laget. Elle a eu lieu sur les Grands boulevards de la ville de Grenoble. La seconde est en cours : elle s’appelle « mur / mur » et est une opération d’incitation à l’isolation thermique des copropriétés, mais cette fois à l’échelle de l’agglomération. Je vais vous parler de ces deux opérations et ensuite Sylvie Amselem vous exposera une étude préparatoire – je l’ai appelée comme cela – sur le centre ancien de Grenoble, pour laquelle l’idée est de mettre en place une action d’incitation à l’amélioration énergétique sur un patrimoine beaucoup plus ancien. Concernant les deux opérations que je vais évoquer, la cible est la même : les copropriétés d’après la deuxième guerre mondiale. Pourquoi ces copropriétés-là ? Je ne rentre pas dans le détail, mais entre autre, parce qu’à l’échelle de l’agglomération, ces copropriétés représentent 55 % du parc collectif privé. Donc, c’est vraiment le plus gros potentiel, et c’est celui qui est à traiter en priorité si on veut commencer à avoir une action un peu massive. D’autant plus que ce bâti a précisément des performances énergétiques médiocres – on l’a déjà vu ce matin. Et aussi, peut-être surtout – c’est mon point de vue –, parce que c’est un patrimoine qui est dans une dynamique de travaux. On constate que ces bâtiments arrivent à un stade où ils commencent à se dégrader, car ils n’ont pas été très bien entretenus – en tout cas dans notre agglomération. Par ailleurs l’occupation des logements évolue, avec notamment un changement de génération, un public un peu plus jeune qui arrive dans ces bâtiments, qui souhaite que des améliorations soient apportées. Ainsi, que ce soit pour des raisons réglementaires, ou tout simplement techniques ou de vétusté, il existe une nécessité de travaux, qui crée une dynamique. Il faut donc en profiter, pour engager parallèlement une amélioration énergétique. Ces deux programmes sont portés par une même philosophie, déjà évoquée par Sylvie Laget, qui est d’inciter, d’orienter, d’accompagner et de soutenir financièrement des travaux, avec dans les deux cas, la volonté de privilégier des démarches collectives. Il s’agit d’une démarche à l’échelle d’un bâtiment, et non d’un logement. Ce, pour plusieurs raisons. Entre autre, une raison de « rentabilité de l’accompagnement ». On est quand même plus efficace en termes d’accompagnement et de moyens d’accompagnement quand on peut traiter un bâtiment dans son ensemble. Cette dimension collective signifie que l’on traite essentiellement des parties communes d’immeubles. L’OPATB des Grands boulevards, c’est une opération terminée en 2009, qui a duré quatre ans (Fig. 43). Elle touchait un
[ M. Arnaud Segon / Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ]
public plus large que les simples copropriétés, puisque elle s’adressait aussi aux petits commerces et au tertiaire. Sa particularité était de s’appuyer sur une complémentarité, avec l’arrivée du tramway sur ces grands boulevards. Ce qui était plutôt une grande voirie urbaine s’est transformé en une voirie plus apaisée, avec le tramway installé sur le terre-plein central. L’espace public a été réaménagé à cette occasion, et surtout, un périmètre de ravalement obligatoire a été mis en place par la Ville, ce qui a fortement mis les copropriétaires dans une dynamique de travaux, dont on a pu bénéficier. Je passe sur le déroulement de l’opération, et je vais tout de suite aux résultats. En gros, cela peut paraître faible en termes de volume, mais il faut se remettre dans la perspective d’une opération initiée dès 2003-2004 dans un contexte très différent d’aujourd’hui : lancer une telle opération à cette époque était quelque chose d’assez novateur et volontariste. On a à peu près 20 % des copropriétés du territoire concerné qui ont été diagnostiquées, donc une quarantaine, parmi lesquelles plus de 50 % sont passées à l’acte et ont voté des travaux. Il s’agit essentiellement de travaux d’isolation de façade, couplés au projet de ravalement. Finalement, les objectifs initiaux ont été largement dépassés, puisqu’on a à peu près cinq fois plus de CO2 économisé que ce qui avait été imaginé au départ. Sachant que les ambitions étaient très modestes parce que, en 2003, les opérations d’améliorations énergétiques des copropriétés, on avait beau en chercher, on n’en trouvait quasiment pas – ni à Grenoble ni en France. Ce qu’on peut retenir, ce qu’on a retenu, c’est le contexte
Actes du colloque patrimoine architectural parisien & développement durable du 12 octobre 2011 39
Table des matières de la publication COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011
Couverture
Sommaire
Avant-propos
PREMIERE TABLE RONDE
- Les leviers d’action : comprendre les règles, les pratiquer et les adapter au contexte parisien
- Mme Élisabeth Borne [Directrice de l’Urbanisme, Ville de Paris] : règles, principes et pratiques à Paris, évolutions souhaitables
- Jean-Marc Blanchecotte [Chef du STAP de Paris] : enjeux énergétiques versus procédures patrimoniales ?
DEUXIEME TABLE RONDE
- De Paris et d’ailleurs : programmes collectifs passés ou en cours
- Mme Isabelle Petitperrin [Directrice du Développement, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation énergétique du parc immobilier en brique des années Trente
- Mme Marine Maire [Chargée d’opérations, SGIM ] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences ; réhabilitation d’un immeuble pour la création de sept logements sociaux et un local d’activité
- M. SergeContat [Directeur Général de la RIVP] : regard d’un opérateur parisien, retour sur expériences
- Mme Sylvie Laget [Chef de projet, PACT de Paris ] : opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments du 13e arrondissement
- M. Arnaud Segon [Directeur technique, Agence locale de l’énergie et du climat de l’agglomération grenobloise (ALEc) ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâti de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; programmes collectifs dans l’agglomération grenobloise
- Mme Sylvie Amselem [Chef du Service réhabilitation et patrimoine urbain de la Ville de Grenoble ] : OPATB en Rhône-Alpes, cas de bâtis de l’Ancien Régime aux Trente Glorieuses ; l’audit architectural et énergétique
TROISIEME TABLE RONDE
- Connaissance matérielle du bâti ancien parisien et enjeux énergétiques : Identifier ses potentiels et caractéristiques pour mieux le transformer
- M. Julien Bigorgne [Ingénieur environnement, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ] : analyse et cartographie de la performance thermique du bâti parisien
- M. Jacques Fredet [Architecte DPLG, ancien professeur à l’ENSA de Paris-Belleville ] : maisons parisiennes préindustrielles ; caractéristiques techniques de leurs enveloppes
- Mme Morgane Colombert [Enseignante chercheur, École des Ingénieurs de la Ville de Paris ] : qualité architecturale et qualité énergétique ; des programmes de recherche pour des solutions innovantes
- M. André Pouget [Ingénieur en physique « physique de l’habitat », Bureau d’Études Thermiques POUGET Consultants ] : le parc existant, une chance pour rénover de manière performante et durable
QUATRIEME TABLE RONDE
- L’architecture parisienne renouvelée par les enjeux énergétiques : démarches de projet et prospectives
- M. Marc Benard [Architecte DPLG, SAS Equateur ] : projets parisiens de réhabilitation ; exemples et prospectives
- M. Christophe Amsler [Architecte EPFL ] : énergétique du patrimoine et projet architectural contemporain
CONCLUSION
Table des illustrations et crédits
COMMISSION DU VIEUX PARIS - Actes du colloque du 12 octobre 2011
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