La Gazette de communes - N°38 - (Page 50)

TECHNIQUE EAU POTABLE La nappe phréatique de Flins rechargée artificiellement La Lyonnaise des Eaux exploite les processus naturels d’épuration pour réalimenter les nappes souterraines. SOURCE : LYONNAISE DES EAUX ace à l’augmentation des nitrates et au déficit hydrique chronique, la Lyonnaise des Eaux a choisi une voie originale. Pour son usine d’eau potable de Flins-Aubergenville, elle profite, désormais, au maximum des processus d’épuration naturels des soussols. Depuis quelques mois, elle ne pompe plus dans la Seine pour recharger la nappe phréatique, mais sous les berges de cette dernière (voir infographie). FICHE TECHNIQUE LE PROCÉDÉ BI’EAU Bassin de réalimentation Usine d'eau potable ■ Investissement : 3 millions d’euros sur trois ans. espéré : 20 % de nitrates en moins dans l’eau potable. Diminution des boues à traiter. ■ Quantité : 25 % du réapprovisionnement de la nappe assuré par le biais du procédé « Bi’eau ». ■ Gain ■ Usine de Flins-Aubergenville : Nappe phréatique Forages de production secondaire Réalimentation Forages de production primaire 500 000 consommateurs, 37 forages, 7 bassins de réalimentation. Diminution des boues. Ce milieu, sous-oxygéné, fourni une eau naturellement pauvre en nitrates (3 à 6 mg/l), soit une teneur meilleure que celle de l’eau pompée directement dans la Seine (environ 20 à 25 mg/l de nitrates). De plus, cette eau devait, au préalable, être débarrassée de ses boues, avant d’être renvoyée vers des bassins. Elle était, ensuite, filtrée, à travers des sablières, vers la nappe phréatique et ainsi la rechargeait. Ce procédé, utilisé depuis 1980, permettait de résoudre les problèmes de quantité, mais non de qualité. De plus, il produisait, chaque année, 80 tonnes de matiè- La craie fracturée, constituant le sous-sol, a donné naissance à une mosaïque complexe de nappes phréatiques de qualités très différentes. l’eau utilisée par l’usine devrait suivre ce processus. Le gain espéré est un abattement de 20 % des concentrations en nitrates pour l’alimentation en eau des consommateurs et ce, sans surcoût. res sèches (boues), qu’il fallait éliminer. Grâce au pompage sous les berges de la Seine, on règle simultanément les soucis de la teneur en nitrates et ceux des boues. De fait, l’eau pompée peut être renvoyée directement dans les bassins pour réalimenter la nappe. L’usine de traitement, employée à décanter les boues, a donc été mise en sommeil. Mais, si cette eau pompée à proximité des berges, présente des Recharge artificielle de nappes Encore peu utilisé en France, le procédé de recharge des nappes phréatiques est ancien. Il consiste à pomper de l’eau, souvent en surface, et à la réinfiltrer artificiellement vers la nappe. Ce qui permet de rendre l’eau accessible et disponible, y compris en période de sécheresse, tout en améliorant sa qualité. Cependant, ce procédé implique une gestion globale des eaux de surface avec des outils de modélisation et d’optimisation pointus. Voir « La Gazette » n° 1725 du 19 janvier 2004, page 48. avantages pour la recharge de nappes, il n’est pas envisageable de l’utiliser immédiatement pour alimenter l’usine d’eau potable. « En effet, cette eau est issue d’un milieu sous-oxygéné. Elle est chargée en manganèse, fer et ammoniaque. C’est la raison pour laquelle elle a besoin de cheminer dans des bassins oxygénés, puis, d’être filtrée lentement pour éliminer les polluants. L’oxygénation permet une nitrification de l’ammonium résiduaire et la filtration piège les oxydes de fer et de manganèse », précise François Bernazeau, chef d’agence production Yvelines. Le procédé « Bi’eau ». « Ce procédé, qui semble simple, a nécessité de développer d’importants modèles mathématiques, avec des composantes chimiques et biologiques. Il bouleverse totalement le mode de gestion des forages », raconte Bernard Guirkinger, président directeur général de Lyonnaise des Eaux. Des pompages de protection sont prévus pour faire office de barrières hydrauliques, permettant d’empêcher l’eau de nappes phréatiques de mauvaise qualité, d’en contaminer d’autres. Le procédé bénéficie des progrès techniques récents sur les pompages à vitesse variable. Pour parfaire le processus et protéger le captage, en réduisant à la source les nitrates, la Lyonnaise des Eaux créera, d’ici 2008, un parc hydrologique autour de l’usine et souhaite lancer un partenariat « Bi’eau » avec la chambre d’agriculture. Emmanuelle Lesquel Des nitrates en moins. « L’objectif du procédé, baptisé “Bi’eau”, est de faire circuler l’eau dans des milieux successivement sous-oxygénés puis, oxygénés », résume le chef d’agence. La nappe, ainsi rechargée, est de bonne qualité. Un quart de La Gazette _ 9 octobre 2006

Table des matières de la publication La Gazette de communes - N°38

Editorial
Sommaire
Opinion. Que fait l'Etat de l’ingénierie territoriale ?
Pas-de-Calais. Le département veut sortir des clichés
Finances. L’intercommunalité réduit les inégalités de ressources
Loiret. Le laboratoire d'analyses jouera la transparence
Seine-Maritime. Le conseil général vend le port de Newhaven
Sondage Ifop-ADCF. Pour un niveau intercommunal renforcé
Routes. Climat presque serein pour les transferts de personnels
Aide à l'enfance. Une étude précise sur le rôle des structures d'accueil
Fonds structurels. Sélection des projets urbains au printemps 2007
Personnes ges. Le déficit de terrain de l'assurance vieillesse
Action sociale. Vers la fin des disparités entre collectivités ?
INTERCO : A la recherche du périmètre idéal
PATRIMOINE / Sécuriser les églises ouvertes au public
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE / Création d’entreprise : la chambre des métiers du Nord joue le réseau
DEMOCRATIE PARTICIPATIVE / Le Pont-de-Claix : un budget sous surveillance citoyenne
SANTÉ / Vaulx-en-Velin a réalisé son diagnostic
RETOUR SUR EXPRIENCE / Des collectivités du Morbihan concilient biodiversité et activité économique
TRANSPORTS PUBLICS / Systèmes d'information : un enjeu stratégique
EAU POTABLE / La nappe phréatique de Flins rechargée artificiellement
PRODUITS
SERVICE LECTEURS
Transports publics. Gestion directe pour 10 % des réseaux
Normalisation. Les planchers chauffants à eau chaude
Péril. Une procédure enclenchée doit être menée à terme
TEXTES OFFICIELS
JURISPRUDENCE
REPONSES MINISTERIELLES
Domanialité publique. CGPPP : une réforme bienvenue
Nouveau Code des marchés publics. Seuils et calcul de la valeur estimée des marchés
Personnes handicapées. Carte d'invalidité et carte de stationnement
TEMPS DE TRAVAIL / 35 heures : une mise en oeuvre inachevée
INITIATIVE / L'éco--responsabilité services de Saint-Denis doublement reconnue
REPERES / La dématérialisation gagne les ressources humaines
ECONOMIE MIXTE / Gérer une SEM : la culture d'entreprise
Professionnaliser les dirigeants des SEM
RESEAUX
Jean-Charles Manrique, élève administrateur
L'actualité statutaire
Les agents sociaux territoriaux en 10 questions
MOBILITE

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