Repères - N°38 / Juillet 2018 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 6

FAITS ET PERSPECTIVES

Le salarié ayant son bureau à
l'étage supérieur. Pour un poste
à temps plein.
Dose estimée :
350 µSv par an

Le patient attendant en salle d'attente.
Pour une attente maximale de 2 heures.
Dose estimée :
12 µSv par examen

Oubliées depuis des années,
des aiguilles au radium ont
été extraites à la polyclinique de Niort (Deux-Sèvres).
Une évaluation dosimétrique
rétrospective est effectuée.
Dans les trois scénarios
d'exposition, les doses sont
inférieures à 1 mSv/an.

Le technicien de surface qui fait
le ménage tous les jours pendant
5 minutes en moyenne.
Dose estimée :
670 µSv par an

Aiguilles
au radium

Dépose d'un paratonnerre radioactif
sur le toit du collège Condorcet, à Dourdan (91).

Légendexxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx

Radium

De vieux objets conditionnés
en toute sécurité
Récupérer les objets contenant du radium, ayant traversé le siècle et retrouvés de nos jours : c'est
une mission de l'IRSN. Des équipes interviennent sur le terrain pour évaluer le risque, caractériser
et conditionner les sources radioactives jusqu'à leur mise en sécurité. Explications.

e 14 mars 2017, le directeur de la polyclinique Inkermann, à Niort (DeuxSèvres), informe l'Autorité de sûreté
nucléaire (ASN) de l'existence de débits
d'équivalent de dose élevés dans la salle
d'attente du service de radiologie. La mesure réalisée par la personne compétente
en radioprotection (PCR) atteint 46 µSv/h
au contact d'une trappe. Plusieurs décennies auparavant, des radiothérapies utilisant le radium 226 ont eu lieu dans ce
bâtiment ; la présence d'un « orum » (objet
au radium à usage médical) est suspectée.
L'IRSN effectue une intervention sur place
pour identifier et caractériser l'ustensile en
vue de sa mise en sécurité.
Les objets contenant du radium sont encore présents dans de nombreux pays dans
le monde : paratonnerres, objets de fabrication ancienne - montres, boussoles... -
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et matériel médical hors d'usage. Ils sont
retrouvés de façon sporadique dans des
établissements de santé ou chez des médecins à la retraite. Aiguilles ou sondes au radium étaient couramment utilisés au début du XXe siècle pour soigner les cancers.

Les particuliers
ignorent les risques
En France, l'IRSN est l'un des acteurs de
leur prise en charge. Ces interventions sont
menées par le Laboratoire d'expertise et
d'intervention en radioprotection (LER).
Ses équipes sont spécialisées dans la mesure radiologique et l'expertise de sources
radioactives. « Nous intervenons principalement sur saisine de l'ASN et dans des délais très courts en raison du risque, précise
Damien Verger, expert de l'intervention en
radioprotection. Il y a surtout d'un risque

d'irradiation et de contamination si les objets sont détériorés. Les situations les plus
critiques se rencontrent chez les particuliers,
qui les entreposent dans une cave, un garage,
un grenier, un jardin... sans soupçonner le
risque encouru. » Depuis dix ans, une à
deux interventions sont réalisées chaque
année et plusieurs dizaines d'objets au radium sont récupérés.
Le périmètre d'action de l'Institut va de la
préparation de l'intervention à la mise en
sécurité des sources dans des conteneurs
en plomb agréés pour le transport de matières radioactives (voir infographie). Les
objets sont ensuite acheminés par l'intermédiaire d'un transport de matières dangereuses vers l'Agence nationale pour la
gestion des déchets radioactifs (Andra) ou
bien récupérés sur place par cette dernière.
Lorsque la situation ne présente pas de

Découverte d'aiguilles de radium :
trois scénarios d'exposition

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