Repères - N°38 / Juillet 2018 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 19

EN PRATIQUE

4 Le dosimètre neutron
Jacques est chauffeur « de classe 7 », habilité
au transport de combustible nucléaire usé
entre le lieu de production et l'usine de
retraitement. Il est exposé aux rayonnements
gamma et neutron. Il porte à la poitrine
un dosimètre qui recueille la dose reçue
à une profondeur de 10 mm.

Ils portent aussi un dosimètre
neutron : personnels d'industries
nucléaires ou de défense, chercheurs
utilisant des accélérateurs produisant
des neutrons et/ou des sources
radioactives.

5 Le dosimètre cristallin
Marianne est chirurgienne
interventionnelle. Elle est protégée au
niveau du corps par un tablier plombé,
mais pas au niveau de la tête et elle peut
être au contact de faisceaux d'imagerie
aux rayons X diffusés et réémis vers
les yeux. Elle porte un dosimètre
mesurant la dose reçue par le cristallin
(œil) à une profondeur de 3 mm.

Ils portent aussi un dosimètre
cristallin : personnes travaillant dans
des services de médecine nucléaire et
dans certains laboratoires de recherche.
Différents « modèles » existent : lunettes,
serre-tête...

CAS PARTICULIER

POUR ALLER PLUS LOIN

Les personnels de l'aviation
Pour ces professionnels, la réglementation n'impose pas de recourir à la mesure
dosimétrique. La dose reçue est déterminée
par une méthode de calcul prévisionnel, historiquement privilégiée, car le rayonnement
cosmique durant les vols se révèle plus
homogène et prédictible que les sources
ponctuelles affectant les autres professions
à risque. En revanche, la réglementation
impose, dans l'aviation comme ailleurs, un
suivi médical et la formation de PCR.

* Bilan 2016 de l'exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en
France.
www.irsn.fr/bilan-travailleurs
* Le laboratoire de dosimétrie de l'IRSN :
http://dosimetre.irsn.fr

AVIS D'EXPERT

aux rayonnements ionisants portent un appareil
du dosimètre passif, d'autres équipements sont utilisés
des risques particuliers encourus. Tour d'horizon.

Alain Savary
Responsable du service métrologie à l'IRSN

Convaincre
les plus réticents
Beaucoup de Personnes compétentes
en radioprotection (PCR) constatent que le port
du dosimètre n'est pas toujours bien respecté.
C'est le cas dans les milieux médicaux, où la
culture de la radioprotection n'est pas aussi
ancrée que dans l'industrie nucléaire. L'utilisation
de ces appareils est souvent vécue comme
une contrainte, ou jugée inconfortable.
Un dosimètre pas ou peu porté, c'est autant
d'expositions non mesurées, et donc un suivi moins
fiable des travailleurs. Les populations les plus réticentes
sont pourtant les plus concernées : les activités
médicales représentent 2/3 de la dose totale mesurée
aux extrémités, contre 22 % pour l'industrie nucléaire !
En contact avec nos interlocuteurs, les PCR ou les
médecins du travail, nous veillons à expliciter les
résultats de nos mesures et à les mettre en perspective
afin d'apprécier le risque. Il faut aussi mieux
informer sur le fonctionnement des équipements.
En fin de journée, il est important de bien replacer le
dosimètre à la place prédéfinie par la PCR aux côtés
du dosimètre « témoin ». Ce dernier sert à mesurer
la part des rayonnements naturels provenant des
sols ou du rayonnement cosmique, et à déduire
la dose effective liée aux activités du travailleur...
Sans quoi les résultats sont moins fiables !

CONTACT
Alain Savary
alain.savary@irsn.fr
01 30 15 50 06

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http://www.irsn.fr/bilan-travailleurs http://dosimetre.irsn.fr

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