Repères - N°35 / Octobre 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 6

FAITS ET PERSPECTIVES
3

2 3 4 5 6

GRAVELINES
1

1 2 3 4

FLAMANVILLE

PENLY

PALUEL

3 2 3

CHOOZ
1 2 3 4

NOGENT-SURSEINE
DAMPIERRE2 3
1 2
EN-BURLY
SAINT-LAURENTDES-EAUX
1 2 3 4

3 3

3
1

CHINON

1 2 3 4

BUGEY

CIVAUX

Atlantique
3

SAINT-ALBAN

1 2 3 4

BLAYAIS

CRUAS-MEYSSE
1

GOLFECH

FESSENHEIM

BELLEVILLESUR-LOIRE

1 2 3 4

CATTENOM

TRICASTIN

Réacteurs
non concernés
Réacteurs touchés
1 Nombre de générateurs
de vapeur concernés par réacteur

1 2 3 4

3 22 3
1 2 3 4

Méditerranée

Le générateur de vapeur est
un échangeur de chaleur entre
le circuit primaire et le circuit
secondaire. Il mesure entre
20 et 25 mètres de haut sur
4 mètres de diamètre.

Anomalies sur les générateurs de vapeur

Traitement immédiat,
suivi à long terme
En 2015, des anomalies sont relevées sur les fonds primaires1 de
générateurs de vapeur de 18 réacteurs français. EDF procède alors
à des campagnes de caractérisation et à des études approfondies,
et, parallèlement, met en place des mesures compensatoires2.
Autant d'éléments analysés par les experts de l'IRSN.

in 2014, une anomalie est détectée
dans la composition chimique du
couvercle et du fond de la cuve de
l'EPR de Flamanville (Manche). Dans certaines zones, le taux de carbone de l'acier
est anormalement élevé. Il s'agit d'une « ségrégation majeure positive résiduelle ». Ce
phénomène, lié au procédé de fabrication
de l'acier, modifie les propriétés du matériau, qui devient plus fragile et moins résistant à la rupture (voir infographie). EDF informe l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
que 46 fonds primaires de générateurs de
vapeur fabriqués par le forgeron japonais
JCFC et par la société française Creusot
Forge sont susceptibles d'être concernés
par ces "ségrégations". Des mesures in situ
pour caractériser la topologie des zones
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ségréguées sont effectuées sur les dix-huit
réacteurs français touchés (voir carte).
L'industriel réalise des études spécifiques
pour pouvoir maintenir en exploitation ses
réacteurs. Il met rapidement en place des
mesures compensatoires. L'ensemble de ces
éléments sera évalué par l'IRSN.

Évaluer le risque
de rupture brutale
L'industriel engage au début de l'année
2016 des études sur les fonds primaires
forgés par Creusot Forge. Il doit examiner les conséquences de l'anomalie et les
risques pour les générateurs concernés.
Trois conditions peuvent entraîner une
rupture brutale si elles sont réunies : l'existence de défauts d'une taille suffisante, une

faiblesse dans la ténacité de l'acier et un
choc thermique. Pour son expertise, l'Institut se base à la fois sur les éléments transmis par EDF et sur ses moyens de calcul
pour fonder son avis. Ce travail implique
des experts en thermohydraulique, en
métallurgie, en mécanique et en sûreté de
l'exploitation des réacteurs. Ils analysent
les « sollicitations » susceptibles d'affecter
les générateurs, les propriétés mécaniques
de l'acier et les mesures compensatoires
proposées par l'exploitant.
"Nous devions avoir une bonne connaissance
de la concentration en carbone de chaque générateur de vapeur, résume Julien Beaucourt,
expert en sûreté des réacteurs à eau sous
pression. Une telle caractérisation implique
la mise à l'arrêt des réacteurs. Compte tenu
des difficultés de mesure et de qualification
des propriétés mécaniques de l'acier ségrégué,
l'industriel a proposé des mesures compensatoires. Celles-ci vont limiter les sollicitations
thermomécaniques susceptibles d'affecter les
fonds primaires et donc d'induire des risques
de rupture brutale." Ces mesures imposent
à l'exploitant des contraintes importantes
mais nécessaires pour garantir la sûreté des
installations. Les experts conseillent de renforcer certaines actions, notamment pour
limiter les chocs thermiques sur les fonds
primaires. La mise en œuvre de ces mesures
compensatoires par les exploitants a fait
l'objet d'inspections de l'ASN, auxquelles
l'IRSN s'est associé.

Manche

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