Repères - N°35 / Octobre 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 22

REPORTAGE

Vétérinaire équin

Une culture de la radioprotection
Au Cirale1, le centre d'imagerie équine de l'École nationale vétérinaire d'Alfort, étudiants
et professionnels ont fait de la radioprotection un véritable automatisme.

Tablier de plomb et dosimètre
Un vétérinaire tient par le licol une jeune
jument trotteuse pendant sa scintigraphie
des membres antérieurs pour la maintenir
bien placée. Sa présence rassure l'animal.
Pendant ce temps, en salle radio, Olga,
une jument de neuf ans et de 600 kilos
prend placidement la pose. Deux internes,
supervisés par Catherine Roy et le professeur Fabrice Audigié, directeur du Cirale,
s'abritent tour à tour derrière des paravents plombés tout en maintenant la cassette sur la zone à examiner : pied, boulet,
dos. Les gestes sont précis, les superviseurs
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sont attentifs à chaque détail. "Contrairement à vos dosimètres passifs, à lecture différée, vos dosimètres opérationnels sont des
alertes immédiates qui vous renseignent sur
le respect des protocoles", précise Catherine
Roy. Fabrice Audigié insiste de son côté
pour que le chaton2 du dosimètre-bague
de l'IRSN, que portent les manipulateurs,
soit orienté du côté du rayonnement.

Acquérir les réflexes
Alors qu'Olga regagne son box, la formatrice PCR fait une démonstration aux
internes avec un générateur portable,
l'équipement dont disposent tous les vétérinaires équins. Un bidon d'eau a remplacé
le cheval et elle mesure, pour chaque tir
radio, les doses reçues à la cassette ou derrière l'émetteur. Conclusion : la dose, environ 1,5 microsievert, est la même devant
ou derrière l'appareil. "Les réflexes de
radioprotection que nous acquérons ici nous
permettent aussi de protéger nos clients",
conclut Valentin Hérout. À l'issue de son
internat, le jeune vétérinaire va intégrer
une clinique. Il entend bien y poursuivre
ses missions de radioprotection. n
1. Centre d'imagerie et de recherche sur les
affections locomotrices équines.
2. En orfèvrerie, le chaton désigne la partie
supérieure centrale de la bague qui accueille pierre,
inscription, ou ici dosimètre.

DIAPORAMAS

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La préparation
de la scintigraphie

L'étudiant vétérinaire
en formation

www.irsn.fr/35

u cœur du pays d'Auge (Calvados),
bordés de prairies, les bâtiments
en bois du Cirale sentent l'écurie.
Tandis qu'un sulky s'éloigne, tracté par
un trotteur, quelques soigneurs observent
sur une piste le pas d'un jeune cheval de
course. Dans une pièce attenante à la salle
de radiographie, des étudiants écoutent
attentivement un enseignant vétérinaire
qui analyse la radiographie d'un pied de
jument. Parmi eux, Valentin Hérout, qui
termine son année d'internat au Cirale.
Le jeune homme, diplômé de l'École
vétérinaire de Nantes, a suivi une formation de personne compétente en radioprotection (PCR) niveau 2. "Sans équipement de radiographie, un vétérinaire ne
peut pas travailler dans la filière équine.
Tous ont au moins un générateur portable",
explique-t-il.
Depuis 2009, la formation à la radioprotection est intégrée, sous forme d'option,
en formation initiale. Vétérinaire, experte
en radioprotection et formatrice PCR,
Catherine Roy a contribué à cette prise
de conscience et à la généralisation des
bonnes pratiques. "Les professionnels sont
souvent à côté de l'animal lorsque celui-ci
est exposé aux rayons. Cela les rend très
attentifs aux questions de radioprotection",
souligne-t-elle.

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