Repères - N°34 / Juillet 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 14

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Des outils répondent
aux interrogations des citoyens

es dernières années, l'open data est
devenue une tendance incontournable : il s'agit de données d'origine
publique ou privée dont l'accès au grand
public et l'usage sont laissés libres. Depuis
juin 2006, la loi relative à la transparence
et à la sécurité en matière nucléaire stipule que des dispositions doivent être
prises pour garantir le droit du public à
une information fiable et accessible. En
d'autres termes, les citoyens doivent avoir
accès aux données des réseaux de surveillance de la radioactivité ambiante.

Transparence et
géolocalisation
C'est le cas du réseau Téléray : "Chaque
jour, les valeurs mesurées par les quelque
400 balises du réseau français et dans le
monde sont mises à jour, explique Christophe Debayle, spécialiste de la surveillance de l'environnement de l'IRSN.
Sur le site Téléray 1, une signalétique particulière indique si la mesure est conforme
à la valeur moyenne. Si ce n'est pas le cas,
elle est indiquée "en attente". Cela signifie que des experts de l'IRSN analysent
pourquoi la valeur se situe au-delà de
l'écart moyen toléré. Il est possible pour
l'utilisateur de zoomer pour visualiser le
bruit de fond habituel dans une région ou
d'utiliser la fonction de géolocalisation."
Ces mêmes données sont accessibles via
l'appli Téléray, sur smartphone ou tablette.
page 14 - repères N° 34 - juillet 2017

Un citoyen mesure la radioactivité avec l'appareil "bGeigie" de Safecast 4,
dans une zone rurale et agricole de la préfecture de Fukushima.

©Noak/le bar Floréal/IrsN

sites Internet grand public,
application mobile, projet de
science citoyenne... il existe
aujourd'hui de nombreux
canaux d'information
sur la surveillance de la
radioactivité dans l'air.
au-delà des données
brutes, il faut répondre aux
interrogations des citoyens.

Par ailleurs, le Réseau national des
mesures de la radioactivité dans l'environnement (RNM) centralise sur un
site accessible au grand public 2 l'ensemble des données de surveillance de
la radioactivité dans l'environnement ;
celles sur l'atmosphère bien sûr, mais
aussi les sols, les eaux, la faune, la flore
et les aliments. Soit environ 300 000
mesures chaque année ! Les mesures sont
fournies par l'IRSN et de nombreux partenaires : services de l'État, opérateurs et
associations. Le RNM s'assure de la qualité et de l'harmonisation des données
par une procédure d'agrément des laboratoires, via l'Autorité de sûreté nucléaire
(ASN). Ce site a été rénové l'année
dernière : "Pour faciliter les recherches
des internautes, nous avons prévu une
approche par territoire. Une sélection de
mesures choisies, accompagnées de clés de
lecture, leur permet de mieux apprécier les
valeurs restituées, explique Valérie Bruno,
spécialiste de la veille environnementale
à l'IRSN. Nous donnons des informations
quant aux risques sanitaires, en fonction
des valeurs mesurées." Le public averti dispose d'un mode expert, présentant des
données complètes, à l'aide duquel les
recherches par critère géographique, par

type de prélèvement ou par radionucléide
sont possibles.
Tous les trois ans, l'IRSN publie un bilan
radiologique de l'environnement français (cf. bibliographie p. 16). Le dernier
date de janvier 2016. "Pour la première
fois, il comporte des données pour chaque
site - centrales nucléaires, sites industriels, sites de recherche... Les riverains
peuvent connaître la dose estimée de
radiations reçues."

Une appli de partage
de mesures
"L'IRSN doit encore améliorer les données mises à disposition du public", estime
Jean-Christophe Gariel, directeur de l'environnement à l'IRSN.
En octobre dernier, l'Institut a été questionné par la Criirad (Commission de
recherche et d'informations indépendantes sur la radioactivité) car il n'avait pas
communiqué après une fuite à la centrale
de Golfech (Tarn-et-Garonne). "Il nous a
été demandé pourquoi nous n'avions pas
détecté ce rejet et pourquoi nous ne l'avions
pas signalé sur le site Téléray. Avec les données fournies par l'exploitant, nous avons
utilisé nos modèles et compris qu'il était
parfaitement normal que nos balises n'aient

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