Repères - N°34 / Juillet 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 11

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radioactivité dans l'air

Évaluer les risques
la radioactivité dans l'air est surveillée en permanence afin de garantir la protection de
la population. Deux réseaux de mesures coexistent : opera-air et téléray. l'objectif est de
détecter des niveaux anormaux de radioactivité, d'identifier des radionucléides d'origine
artificielle et d'en comprendre l'origine.

eN claIr

Fiche d'identité des deux réseaux
de surveillance de l'iRsn
Station Opera-Air de
La Seyne-sur-Mer (Var).

opera-Air (observatoire PErmanent
de la RAdioactivité)
FonCTIon : mesure de la présence
d'éléments radioactifs naturels - type
berrylium 7 ou plomb 210 - et artificiels - type
iode 131 ou césium 137 - dans l'air ambiant en
mbq/m3 (millibecquerels par mètre cube d'air).
PRInCIPE : chaque station collecte la
poussière atmosphérique en filtrant l'air - de
80 m3/h jusqu'à 700 m3/h. les filtres à air
sont relevés chaque semaine puis analysés en
laboratoire.
En 2016 : 44 stations de prélèvement en
France, dont une à tahiti.

©vincent malfait/IrsN

Sonde Téléray à
Châtel-de-Joux
(Jura).

téléray
FonCTIon : mesure du rayonnement gamma dans l'air ambiant
en nsv/h (nanosievert par heure). les
données sont transmises à l'IrsN en
temps réel.
PRInCIPE : chaque balise réalise
une mesure toutes les 10 minutes.
chaque fission en déclenche
exactement une autre : la réaction
est entretenue.
En 2016 : 393 balises fixes en
France et dans le reste du monde
contre 167 en 2010.

n janvier dernier, des traces d'iode 131, un
radionucléide d'origine artificielle, ont été
détectées dans plusieurs pays européens. En
France, l'IRSN tire le signal d'alarme à la mi-février. Trois stations du réseau Opera-Air, l'un de
ses réseaux de surveillance, ont décelé de l'iode
131 dans leurs filtres à air entre le 18 et le 26 janvier. Les teneurs mesurées étaient infimes, de
l'ordre de quelques dixièmes de microbecquerels
par mètre cube d'air (µBq/m3). Des mesures corroborées par le réseau européen d'experts Ring of
Five, dont fait partie l'IRSN (voir Repères no 25, p.
6-8). Des niveaux de concentration similaires ont
été signalés en Allemagne, Autriche, Espagne, Finlande, Norvège, Pologne et République tchèque.
"Certes, ces quantités sont minimes et sans conséquences sanitaires : c'est mille fois moins que celles relevées dans notre pays après l'accident de Fukushima,
par exemple. Mais il est important d'en comprendre
l'origine", souligne Olivier Masson, expert sur les
niveaux de radioactivité atmosphérique à l'IRSN.
Cela relève des missions de l'Institut. "En cas
d'accident nucléaire, l'atmosphère est la première
source d'exposition des populations. Il est indispensable de la surveiller, de comprendre comment
se disséminent les radionucléides et d'identifier les
sources de contamination", résume Jean-Christophe
Gariel, directeur de l'environnement à l'IRSN.

D'où vient la radioactivité dans l'air ?
L'environnement dans lequel nous évoluons est
naturellement radioactif. Dans l'air, cela est dû
principalement au radon, un gaz issu des sols
contenant de l'uranium, et à des éléments radioactifs créés en permanence dans la haute atmosphère sous l'effet du rayonnement cosmique.
Cette radioactivité naturelle varie localement,
page 11 - repères N° 34 - juillet 2017

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