Repères - N°33 / Avril 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 7

faItS et peRSpectIveS
résidus sont recouverts par des stériles et
de la terre végétale. Objectif : empêcher les
émissions de rayons gamma et de radon
en surface.

Un technicien de l'IRSN prélève de
sédiments dans une retenue en forêt
à l'aide d'un cône de Berthois

Des vérifications sur le terrain

eaux naturelles qui transitent sur la plupart d'entre eux sont traitées pour éliminer les contaminants éventuels - uranium, radium... - ou corriger leur acidité
en relevant le pH. Placés dans des mines à
ciel ouvert, des bassins ou des talwegs1, ces

"Depuis 2003, à la demande du ministère
en charge de l'Environnement, l'IRSN met
en œuvre le programme Mimausa", ajoute
Pascale Blanchart. Ses experts impliqués
dans ce programme analysent les bilans
environnementaux fournis par l'ancien
exploitant. Sur le terrain, ils réalisent des
contrôles complémentaires pour vérifier
certaines données de ces bilans ou pour recueillir des données manquantes.
À l'automne 2015, une équipe s'est ainsi
rendue sur des sites des Côtes d'Armor et
du Morbihan. L'Institut a convié la Dreal,
les maires et les propriétaires des terrains
concernés et a impliqué les associations

qui le souhaitaient. "Nous avons participé à la mission des Côtes d'Armor pour répondre à nos préoccupations : suspicion de
présence d'arsenic dans une source déjà riche
en radium, mesures de radioactivité surprenantes faites par notre association, crainte
d'effondrement de rochers à l'entrée d'une
galerie...", explique Jean-Jacques Lohéac de
l'association Sortir du nucléaire-Trégor.
Les informations et les résultats concernant ces anciennes mines sont intégrés par
l'IRSN dans la base de données, également
baptisée Mimausa, accessible à tous sur le
site irsn.fr. "La dernière mise à jour, réalisée
en février 2017, compile des données sur les
250 anciennes mines d'uranium, contre 187
en 2004", indique Pascale Blanchart. Pour
chacun des sites, on y trouve des informations répondant aux questions que tout
citoyen, association, élu local ou représentant des pouvoirs publics peut se poser :

doSSIeR

eN clair

des radionucléides détectés dans les abreuvoirs :
une solution trouvée pour La Besse
exploité durant 34 ans, l'ancien site minier corrézien de La Besse est aujourd'hui recouvert de pâturages et de cultures
agricoles. Utilisés comme abreuvoirs pour bovins, certains points d'eau présentaient une teneur élevée en certains
radionucléides. Une nouvelle source a donc été canalisée pour les alimenter.
Paris

1
Exploitation
(1960-1994)

la mine de la besse possède
plus de 10 km de galeries, un
puits de 74 m et 6 mines à
ciel ouvert. areva y extrait
1046 tonnes d'uranium de
264 310 tonnes de minerai,
soit 75 % de la production
de la corrèze.

2
Réaménagement
(1994-1995)

après sa fermeture, la mine est
réaménagée. les installations
sont démantelées et le terrain
est remodelé et remblayé pour
être recouvert de terre végétale.
la surveillance radiologique
réglementaire assurée par areva
mines s'achève en 2009.

3
investigations
(2009-2010)

en 2009, la Dreal demande à areva
d'effectuer des mesures dans des
abreuvoirs pour bovins.
De fortes concentrations en uranium
et radium 226 y sont détectées.
ce que l'irsN confirme via son
programme de contrôle mimausa,
en 2010.

4
actions (après 2010)

La Besse

inquiets de ces résultats, les
agriculteurs et le maire, assistés
par l'autorité de sûreté nucléaire
(asN), engagent des discussions
avec areva, qui condamne la source
qui alimentait les abreuvoirs. une
autre source - celle qui alimente
la fontaine du village voisin - est
canalisée pour abreuver les bovins.

page 7 - repères N° 33 - avril 2017

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