Repères - N°33 / Avril 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 4

tempS foRtS
santé

Le chantier du métro
inspire les experts

1. projet CoSEA (Co-activité et sûreté
en acte).
Pour en savoir plus :
www.irsn.fr/cosea

NivEaUx dE RéféRENcE (NRd)

88 %

c'est le taux de participation
des services de médecine
nucléaire à la collecte des
données pour les NrD entre
2013 et 2015.
ce taux est de 79 %
en scanographie, et de
seulement 29 % en radiologie
conventionnelle.

- 40 %

les NrD ont diminué en
moyenne de 40 % entre 2011 et
2015. ce résultat est le fruit des
progrès technologiques mais aussi
de l'amélioration des pratiques.

page 4 - repères N° 33 - avril 2017

Quel est le point commun entre le projet
de centre d'enfouissement de déchets
radioactifs Cigéo et le prolongement
de la ligne 14 du métro parisien ? Outre
qu'il s'agit de lieux clos et souterrains,
une partie de l'ouvrage sera exploitée
tandis qu'une autre partie sera encore
en construction. On appelle cette
simultanéité la "co-activité". Quand les
premières alvéoles de stockage de Cigéo
seront en fonction, les suivantes seront
creusées. Afin de comprendre les risques
et les difficultés de "cohabitation" entre
différentes zones de travail sans cesse en
reconfiguration, mais censées ne jamais
se rencontrer, l'IRSN a lancé un projet
de recherche en sciences humaines et
sociales1, en partenariat avec la RATP et
le Centre de sociologie des organisations
(CSO-IEP de Paris). Elsa Gisquet,
sociologue à l'IRSN, et Gwenaëlle
Rot, sociologue au CSO, étudient
l'organisation déployée par la RATP
et ses intervenants dans le cadre du
prolongement de la ligne 14. Ce projet
de recherche se poursuit jusqu'en 2018.

Cellules stromales
mésenchymateuses
provenant du tissu
adipeux de rats
encapsulées dans un
biomatériau, avant
injection au niveau
du côlon irradié.

"Co-activité"

Radiothérapie

Un traitement expérimental contre
les séquelles sévères

nflammations, ulcères... 3 à 5 % des
patients traités par radiothérapie
pour des cancers de la zone abdomino-pelvienne développent des complications intestinales sévères cinq années
après la fin des rayons. Pour soigner ces
séquelles, un nouveau traitement est en
cours d'expérimentation sur l'animal
dans le cadre du projet Anthos, dirigé
par Noëlle Mathieu, biologiste à l'IRSN.
Il utilise les cellules stromales mésenchymateuses (CSM) de la moelle osseuse.
Ces dernières sécrètent des molécules
qui favorisent un micro-environnement propice à la régénération des tissus. L'injection intraveineuse de CSM a
été d'abord proposée en dernier recours
aux patients développant les séquelles les
plus graves au début des années 2000 à
la suite de l'accident d'Épinal 1 (Vosges).
Les résultats étaient significatifs pour le
patient : diminution des douleurs, diminution du nombre de transfusions
sanguines... Mais beaucoup des cellules
souches injectées se "perdaient" dans
l'organisme sans atteindre leur cible.

Les chercheurs réunis au sein du projet Anthos ont eu l'idée d'appliquer les
CSM directement au contact des lésions,
par voie rectale par endoscopie. "Nous
avons utilisé un biomatériau, capable de
retenir ces cellules, de les protéger contre
le système immunitaire du patient qui
cherche à les détruire, tout en laissant diffuser les molécules actives, détaille Noëlle
Mathieu. Ce biomatériau a été modifié
pour pouvoir être injectable par coloscopie
puis nous l'avons testé chez l'animal." Les
résultats sont positifs : de nombreuses
CSM sont encore présentes dans le côlon
jusqu'à 21 jours après l'injection, les
zones lésées sont réduites et le côlon retrouve sa fonction de barrière sélective.
Les scientifiques cherchent à présent à
préciser leurs observations sur le plan
inflammatoire et à optimiser le protocole d'injection, avant de lancer des essais chez l'homme.
1. Surdosage de patients traités par radiothérapie au
centre hospitalier Jean-Monnet.
Pour en savoir plus :
www.irsn.fr/anthos

http://www.irsn.fr/cosea http://www.irsn.fr/anthos

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