Repères - N°33 / Avril 2017 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 21

Ces deux approches
sont-elles complémentaires ?

Le travail de l'Acro s'inscrit dans une
démarche de sciences participatives
afin de répondre aux interrogations
sur la qualité radiologique des
lieux de vie et de l'alimentation.
Avec des moyens plus importants,
l'IRSN peut donner des mesures
très précises et rechercher un
spectre plus large de radionucléides

polluants. Il montre notamment
qu'en France, pour la quasi-totalité
de la population, l'exposition
interne, liée à l'ingestion de denrées,
résulte de leur contamination par
le strontium 90 issu des retombées
des essais nucléaires, et non du
césium 137 de Tchernobyl.

Le lac Bleu, dans le massif
de Belledonne en Savoie. Les
Alpes font partie des régions
françaises les plus touchées par
les retombées de Tchernobyl.

© vincent malfait/irsN

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Des champignons ont été
prélevés et analysés aussi
bien par l'Acro que par
l'IRSN. Ici, un bolet.

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Les résultats de
ces cartographies
concordent-ils ?

Ils sont globalement cohérents. En
France, les niveaux de contamination
les plus élevés sont observés dans les
zones les plus touchées par les retombées
de Tchernobyl : les sols des massifs de
l'est du territoire (Vosges, Jura, Alpes
du Sud et Corse). Les denrées sauvages
- champignons, baies et gibiers - y
présentent des taux de contamination
1 000 fois plus élevés que les denrées
agricoles et excèdent parfois les
limites de commercialisation. Dans
le Mercantour, il existe des "points
chauds", dont les surfaces n'excèdent pas
1 mètre carré, mais où la concentration
en 137Cs est particulièrement élevée :
l'activité surfacique peut y atteindre
de 425 000 à 1 500 000 Bq/m2. Cette
activité radioactive très hétérogène a été
confirmée par les prélèvements de l'Acro
dans les Alpes du Sud et en Savoie.

Pour en savoir plus : le rapport de l'IRSN :
www.irsn.fr/remanence

Pourquoi des niveaux de radioactivité
différents sur la même zone ?

Prenons l'exemple d'un champignon
- constitué en réalité d'un large réseau de
fins filaments analogues à des racines -
poussant à très faible profondeur sur
quelques mètres carrés. S'il pousse au
pied d'arbres qui ont reçu de la pluie
contaminée en 1986, son activité en 137Cs
est plus élevée que celle de champignons
poussant à quelques mètres de là mais à

l'écart des grands arbres. De même, deux
sangliers de la même région présenteront
des résultats de contamination
extrêmement différents selon les
champignons qu'ils auront mangés !
Pour en savoir plus : le rapport de l'ACRO
http://tchernobyl30.eu.org/wp-content/
uploads/2016/04/BILAN-TCHE30.pdf

page 21 - repères N° 33 - avril 2017

© Daniel coutelier/terra

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INtéRêt publIc

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