Expertises des Systèmes d'information - Le mensuel du droit de l'informatique et du multimédia - Novembre 2015 - n°407 - 398

doctrine

Cybersécurité

La cybersécurité à l'honneur
aux Assises de la sécurité 2015

éunissant près de 2 000
professionnels, les Assises
de la sécurité1 sont devenues
un évènement incontournable et concernent tous les acteurs
de la cybersécurité, qu'ils soient institutionnels ou issus du secteur privé.
Ponctuées par des temps variés, à
la fois de conférences et d'ateliers,
ces assises n'ont rien d'une « grandmesse » ainsi que le souligne ses
organisateurs2 et sont l'occasion
privilégiée d'échanges avec l'ensemble des acteurs concernés par ce
sujet majeur. En effet, la sécurité des
systèmes d'informations et la maîtrise
des risques économiques sont essentielles dans notre société numérique
à l'heure où les cyberattaques se
multiplient.
Les retours d'expérience ont été à
l'honneur lors de cet évènement,
avec les témoignages de RSSI ou de
spécialistes en sécurité d'entreprises
de premier plan, comme ceux d'Areva, de LVMH, du Crédit Agricole,
d'EDF, de Michelin ou de La Poste,
entre beaucoup d'autres. Des thèmes
comme la cyber-assurance, l'industrie 4.0, la cyber-résilience de l'Etat
ou la protection des données personnelles ont été analysés par des professionnels de la cybersécurité. Parmi les
autres conférences on peut signaler
un jeu de rôles, où des experts en
sécurité ont reconstitué une cellule
de crise pour simuler et montrer ce
qu'il faut faire en termes de bonnes
pratiques, et ne pas faire en cas d'incident ou de cyberattaque.
Pour ouvrir les quinzièmes Assises
de la sécurité, le directeur général
de l'Agence nationale de sécurité
des systèmes d'information (Anssi),
Guillaume Poupard, a insisté sur l'importance d'agir ensemble et le besoin

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d'une industrie française de la cybersécurité structurée. Les missions de
l'Anssi ont été rappelées ainsi que
les travaux menés pour renforcer la
sécurité des infrastructures vitales et
l'importance des PME dans le dispositif de la cybersécurité. L'agence a
d'ailleurs publié des guides3 pour
aider les PME à renforcer la sécurité
de leurs systèmes d'informations. En
outre, la prise en compte de la composante cybersécurité dans les produits
et services proposés par les PME
figure également parmi les préoccupations de l'Anssi.

COOPÉRER À L'ÉCHELLE
EUROPÉENNE ET
INTERNATIONAL.
Le directeur général de l'Anssi a toutefois reconnu que cette démarche était
très nationale. Les réseaux ne s'arrêtant pas aux frontières françaises,
l'étape suivante consiste à étendre la
collaboration à l'échelle européenne,
mais aussi à l'international. Outre un
travail très étroit avec l'Allemagne, la
directive européenne NIS (Network
and information security) est en
cours de négociations et doit notamment aboutir à la mise en place dans
chaque pays européen d'un acteur en
charge de la cybersécurité qui devra
travailler en réseau. Par ailleurs, la
signature d'accords de coopération
avec Singapour, le Maroc et Monaco
a été mise en valeur.

Focus sur les objets
connectés
On compte aujourd'hui 25 milliards
d'objets connectés dans le monde, soit
une moyenne de plus de 3 objets par
personne. 100 000 objets nouveaux
se connectent chaque heure à internet. La croissance rapide des objets

EXPERTISES NOVEMBRE 2015

connectés (dont les wearables) pose
de nouvelles questions en matière de
sécurisation des données. La multiplication des objets connectés, dont
le nombre est estimé à 50 milliards
d'ici 2020, et le développement de
leurs usages dans la vie quotidienne
sont au coeur de nouveaux enjeux.
Ils comportent en effet des spécificités au regard de la cybersécurité, qui
contribuent à augmenter la surface
d'attaques.
Les objets connectés ont en effet été
traités au regard des risques pour
la préservation des données personnelles. Compte tenu de cette perspective, l'Anssi a financé à hauteur d'un
million d'euros le développement
d'une nouvelle plate-forme de simulation et d'analyse pour l'évaluation de
la cybersécurité des infrastructures
numériques. Les recherches devront
également permettre à l'Anssi d'établir des recommandations en lien
avec les enjeux et les risques industriels. Un référentiel dédié aux objets
connectés pourrait alors éventuellement être créé.

Déployer une présence
locale
Parallèlement à une coopération
internationale, l'Anssi va développer une stratégie territoriale avec
des agents en régions. Dans un
premier temps, seuls 13 référents
SSI seront déployés. Un bon ratio
selon Guillaume Poupard, qui ajoute
que « dans un second temps, il y
aura sans doute deux personnes par
région. Il y a aussi la question de
l'outre-mer, la cybersécurité ne se
limite pas à la métropole ». Les agents
déployés en régions auront pour
mission de comprendre le tissu local,

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