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POLITIQUE DE L’AGGLO

ENTRETIEN

L’ensemble des acteurs publics s’y sont attelés. Rennes Métropole s’est donc mobilisé pour redonner du souffle à notre économie.

Au-delà, je crois que cette crise est emblématique de la mutation profonde de notre société quant à son modèle de développement. Le modèle économique, basé sur le profit et ses dérives financières, s’est épuisé, mais il nous revient de bâtir un nouveau modèle de développement durable, dans lequel l’Homme se retrouve au centre, avec la préoccupation du respect de la planète. Le rôle économique des collectivités locales est important : elles réalisent 75 % des investissements publics. Ce rôle doit être conforté : or, les projets de réformes actuels ne vont pas dans ce sens. Au contraire, ils s’inscrivent dans une logique de recentralisation : les collectivités voient leur autonomie fiscale diminuer, remplacée par des dotations d’État.

La réforme engagée de la Taxe professionnelle – première ressource financière de notre agglomération – ne peut que m’inquiéter. Les entreprises et les citoyens se tournent légitimement vers les collectivités pour faire face aux difficultés nées de cette crise. Mais en déstabilisant ainsi nos ressources, le gouvernement fragilise notre capacité à appuyer les projets locaux, à construire de nouveaux outils et à développer nos politiques de soutien à l’économie locale.

Certes, la réforme de la Taxe professionnelle n’entrera en vigueur qu’au 1er janvier 2011 mais nous nous devons d’anticiper dès maintenant ses conséquences. Mais sans simulation fiable à l’heure actuelle, nous demeurons dans le flou.

C’est cette conjoncture particulière qui se matérialise dans le budget 2010?

Notre collectivité a besoin d’une visibilité pour ses ressources à venir. La loi de finances 2010 ne nous rassure pas véritablement. Même si, lors de sa discussion au Sénat, certaines garanties ont pu être esquissées, notamment en ce qui concerne les ressources des communes et des communautés d’agglomération.

Notre agglomération a adopté son budget pour 2010. Les finances de notre agglomération sont saines : notre endettement est faible, ce qui nous permet de conserver une capacité d’investissement conséquente. Je le rappelle une nouvelle fois : quand Rennes Métropole emprunte, ce n’est pas pour financer son fonctionnement mais pour porter des projets d’investissement et donc d’avenir.

Ligne b du métro, Couvent des Jacobins, EuroRennes, Cité Internationale, Programme local de l’habitat, Biopôle… Quelle est la stratégie et quelles sont les priorités de Rennes Métropole?

Tous les dossiers que vous citez sont déterminants pour l’avenir de notre agglomération. Ils dessinent ce que sera demain le visage de Rennes Métropole. L’habitat et les transports collectifs sont deux piliers de notre politique de développement durable. Notre réseau de transports est très performant – il vient d’ailleurs, pour la 4e fois, d’être récompensé par l’attribution d’un prix du Palmarès des Mobilités –, nous devons dès maintenant conforter nos choix pour anticiper son développement et éviter la saturation. Les études de la 2e ligne de métro se poursuivent à cette fin.

Notre politique de l’habitat nous a permis de limiter la surchauffe et de lutter contre l’inflation des prix immobiliers. Aujourd’hui, alors que la production privée s’est considérablement réduite ces derniers mois, le Programme local de l’habitat nous permet de continuer à offrir des logements pour chaque type de budget. Je note d’ailleurs que les objectifs de production sont tenus : 4600 logements ont été livrés en 2008.

Tous ces dossiers s’inscrivent dans une stratégie claire : répondre aux besoins quotidiens de nos concitoyens (par l’habitat, les transports, les services…). En même temps, il faut préparer l’emploi de demain et pour cela renforcer l’attractivité de notre agglomération et assurer son développement durable et solidaire.

Quels seront les principaux rendez-vous de 2010?

Les projets que nous avons évoqués précédemment seront encore à l’ordre du jour en 2010, puisqu’ils sont déjà engagés même s’ils le sont à des stades différents (choix de l’équipe d’architectes pour le Couvent des Jacobins, mise en oeuvre de la Cité internationale…).

La recherche, l’enseignement supérieur et l’innovation sont au coeur des enjeux de l’année qui s’ouvre. Cet axe est essentiel. Malgré la crise, les

“Quand Rennes Métropole emprunte, ce n’est pas pour financer son fonctionnement mais pour porter des projets d’investissement et donc d’avenir.”



L'info MÉTROPOLE 8