LES CAHIERS DE LA PROSPECTIVE RH - Janvier 2018 - N°9 - 82

ANNEXES
∏ Évaluer dans une logique de progrès et mettre en place une culture
appréciative
Pour situer sa contribution et prendre des initiatives, chacun a besoin d'information en
retour sur ses résultats, les compétences et les efforts qu'il a mis en œuvre pour y parvenir.
Cette information doit être précise, régulière et objective. Elle invite le système éducatif et
les entreprises à revisiter leurs systèmes d'évaluation dans une logique de développement
et de progrès. Il ne s'agit plus tant de « noter » en opposant la réussite à l'échec, que de
co-élaborer une photo à un moment donné qui permet à la personne de savoir où elle en
est, et ce qu'elle veut mettre en œuvre en lien avec ses objectifs.
Ces temps d'échanges qui mobilisent les capacités de chacun à donner et recevoir du
feedback se doivent d'être une « mise en dynamique », activatrice à la fois du potentiel et de
la capacité de rebond de chacun, pour faire de toute opportunité une expérience apprenante
et donc créatrice de valeurs. Cela invite à développer les compétences appréciatives, le
feedback constructif, et le non-jugement.
Un levier complémentaire est de faire un focus sur les réussites et ce qui fonctionne bien pour
mettre chacun en conscience des compétences et comportements mobilisés et leurs impacts.

∏ Valoriser un large spectre de compétences et leur transmission
La fonction formation garantit la capitalisation des connaissances et de meilleures pratiques
professionnelles au sein de l'organisation. Le rôle des écoles et de l'entreprise aujourd'hui
est d'accompagner la professionnalisation de chacun, de créer un environnement favorable
à l'apprentissage, permettant d'une part de garantir une employabilité interne ou externe,
et d'autre part de se réaliser au travers de l'exercice de ses responsabilités.
La priorité est souvent donnée aux compétences métier. Leur maintien/développement est
nécessaire à l'excellence opérationnelle des entreprises. Cependant, l'investissement sur les
compétences transverses nous semble être un levier clé dans les processus d'hybridation.
En effet, pour favoriser un processus d'hybridation, il s'agit d'accorder le temps et les
moyens nécessaires au développement des compétences dans une logique d'ouverture et
de moyen-long terme. Développer les soft skills serait également un facteur d'accroissement
de la motivation et de l'engagement pour l'individu.
La mobilité interne et l'évolution professionnelle sont à ce titre un formidable moyen d'élargir
son champ de compétences ou de l'approfondir. Le mouvement favorise la pollinisation
des compétences au sein d'une organisation et permet l'essaimage. Les nouveaux regards
apportent ainsi une mise en perspective différente et sont source de créativité et de
déséquilibre constructif.

∏ Révéler l'entrepreneurship et favoriser l'intrapreneuriat
John Chambers, ancien patron de CISCO, indique que 40% des entreprises d'aujourd'hui auront
disparu dans dix ans. Cela traduit l'ampleur des renouvellements en cours et l'engouement
croissant pour la création d'entreprises, et, au sein des entreprises, l'impérieuse nécessité
de se comporter en « intrapreneur ».
Il convient donc de favoriser, valoriser toutes les initiatives qui vont en ce sens : les
incubateurs d'entreprises, le coaching d'étudiants porteurs de projets...

Hybridation des compétences : processus clé pour inventer demain ? > 2018

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