ParaMag - n°335 - Avril 2015 - 52

secu_335_Couv 30/03/2015 15:44 Page 5

SÉCURITÉ

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Les symptômes sont une grande sensation de faiblesse, la vision troublée,
sueurs, bouffées de chaleur importantes,
nausées, vertiges, etc. La perte de
connaissance est de courte durée.
En absence de terrain, les examens
antérieurs et ultérieurs sont normaux.
La syncope d'hyperventilation se produit
chez les spasmophiles, dans certains
sports (haltérophilie, plongée en apnée),
en cas de stress intense.
Le malaise épileptique classique se
traduit par une crise tonico-clonique
(secousses), morsure de langue,
perte d'urines, confusion post-critique,
déficit transitoire, etc. L'épilepsie sous
toutes ses formes est une maladie
très instable, même sous traitement.
Des facteurs extérieurs (stress, fatigue,
manque de sommeil, effet stroboscope
de l'hélice, etc..) peuvent faire bouger le
seuil épileptogène au niveau des
neurones et donc déclencher une crise
à tout moment. Même après plusieurs
années sans crise, l'épilepsie reste donc
un facteur de contre-indication définitive.

"En 2012,
nous avons
constaté 9
pertes de
conscience
sous voile
ouverte."

Avril15:335
paramag.fr

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En dehors des probabilités liées
à l'hypoglycémie et à l'épilepsie,
l'anticipation des risques de malaise
s'avère donc difficile. Que faire pour
prévenir ces risques ?
L'hypoglycémie profonde symptomatique
est rare chez le sujet non diabétique,
en dehors de certaines hypoglycémies
dites fonctionnelles. La certitude ne peut
être apportée que par le dosage de la
glycémie, peu réalisable dans le
déroulement d'une séance de sauts
(matériel, technique, fiabilité..).
Dans certains centres, la prévention
passe par l'affichage d'une préconisation
de prise alimentaire et d'hydratation en
milieu de séance, le matin et l'après-midi.

La commission médicale de la fédération
sensibilise les cadres et les dirigeants
lors du colloque technique national,
durant les formations (BPJEPS),
en se donnant le temps du retour
d'expérience sur le terrain.
Dans tout sport, sucre, sel et eau sont
indispensables. C'est encore plus vrai
dans le parachutisme, où l'on néglige
trop souvent les facteurs de surconsommation, surtout chez le débutant.
"Le sucre ne sert à rien si c'est le sel
qui manque." (Proverbe yiddish)
Pour ce qui est des autres causes
possibles, la détection est rendue plus
efficace lorsque les visites annuelles de
non-contre-indication se passent chez le
médecin traitant. C'est là où notre
réforme initiée en 2013 envers les
médecins généralistes est un réel
progrès, et c'est ce qui nous permet de
débloquer parfois certaines situations,
voire même de les prévenir. Parfois cela
peut prendre deux ans et exiger de
nombreux examens complémentaires,
ou à l'inverse se résoudre sur un
simple appel téléphonique.
Ce suivi demande beaucoup d'efforts
et d'attention, mais c'est aussi comme
cela que nous sommes parvenus à
ouvrir une pratique régulière et sportive
aux diabétiques, aux malentendants,
sous dérogation et suivi serré.
Concernant cette réforme du certificat
de non-contre-indication, avez-vous
reçu des retours négatif ?
Le nouveau modèle de certificat est
assez chargé, assez proche de celui
de la plongée sous-marine. Il comporte
de nombreux items qui balayent les
divers aspects de la pratique du parachutisme : enseignement, compétition,
reprise après arrêt médical, tandem, etc.
Certaines structures professionnelles
(OBL) le trouvent trop complexe pour le
tandem, et elles préféreraient revenir
à un certificat spécifique "tandem".

La prévention passe aussi par l'affichage. Au CERPS
de Gap, ces affiches sont apposées pour prévenir
des risques de l'hypoglycémie. Un exemple à suivre.

Il faut savoir que notre certificat est une
proposition, il est souvent pris pour une
obligation, mais un médecin est tout à
fait en droit de rédiger son propre
certificat médical, plus succinct,
en respectant simplement les quelques
mentions légales en vigueur.

Conclusion

Le risque et l'anticipation du malaise
peuvent sembler anodin, cependant
c'est un sujet qui concerne tout le
monde, pratiquants et encadrants.
Le malaise est un thème insidieux,
un risque sournois qui peut survenir
à n'importe quel moment.
Qui plus est, en cas d'accident, tout
manquement éventuel dans l'encadrement sera recherché (voir article
Iconoclaste dans cette édition).
Chez les pratiquants, qui peut être certain qu'il n'aura pas un jour un malaise
en chute ou sous voile ? Suivi médical,
alimentation, hygiène de vie et conditions de sauts, nous espérons que
cet article sera tout aussi informatif
que préventif.
Bons sauts, bonne saison 2015 ! ■

Le suivi des athlètes de haut niveau

Au sein de la FFP, le suivi médical des athlètes de haut niveau fait l'objet
d'une attention particulière. Il se fait à l'aide d'un logiciel spécifique ASKAMON
(IMSPro). Le docteur Jean-Louis Garello est en charge de ce suivi,
avec l'aide administrative de Christine Rateau (membre du personnel fédéral,
au siège de la FFP à Paris).
Les compétiteurs ont une pratique intensive, qui plus est, ils sont soumis aux règles
antidopage. Là aussi, cette attention particulière et régulière permet d'anticiper
et de résoudre les problèmes éventuels ou récurrents, par exemple en cas de prise
de médicament ou de traitement à long terme.
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