L'école aujourd'hui Elémentaire - n°33 - Décembre 2012 - 31

PÉDAGOGIE Des Gaulois aux Carolingiens Guerre et littérature de jeunesse (1913-1919)

Sélection

Bruno Dumézil, coll. Histoire de France, Frémeaux & Associés/PUF 2012, 29,99 €. ,

Laurence Olivier-Messonnier, L’Harmattan, 2012, 412 p., 39,50 €.
fants. L’auteur s’attache à nous restituer les héros nés dans les périodiques durant ces années, Bécassine, les Pieds Nickelés, l’espiègle Lili par exemple. Donnant des clés intéressantes de la création de Bécassine, l’auteur montre comment son personnage rencontre ses lectrices oscillant entre sympathie (sa bonté) et moquerie (sa gaucherie), et comment le mot d’ordre d’Hetzel est repris, légèrement transformé : informer (et non plus éduquer) tout en amusant. Les Pieds Nickelés, eux, offrent leur “gouaille subversive” et s’ils font preuve de chauvinisme, ils apportent aussi une critique de la guerre qui doit être revisitée. En travaillant le cœur de cette littérature riche de nouveautés, l’auteur montre qu’il convient de nuancer une vision un peu simple de cette littérature. Esther Delamare

Nouvelles pratiques philosophiques

Michel Tozzi, Chronique Sociale, 2012, 352 p., 16,70 €.

Ces quatre CD passionneront l’enseignant souhaitant problématiser cette question, dans le cadre de l’enseignement de l’histoire (cycle 3) : quand faire débuter l’histoire de la France ? Les sources écrites apparaissent au vie siècle avant notre ère (chez les auteurs grecs), au iie siècle pour les auteurs latins, mais la France ne commence pas avec les Gaulois : le territoire n’est pas le même, ce ne sont pas nos ancêtres uniques, etc. Ce cours étoffé montre les choix nationalistes d’une transmission initiée sous le Second Empire après Sedan (reprise avec Astérix). Quelques idées reçues sont ébranlées (la loi salique). Ainsi apprend-on comment Dioclétien réformant le système fiscal attache le paysan à la terre (bien avant le xe siècle), ou comment la notion de barbare est plus complexe qu’on ne le croit : à la fin du ve siècle, Burgondes, Francs et Wisigoths sont présents en Gaule ; il n’y a pas eu d’“invasion” plu, tôt des migrations. La notion de source est essentielle pour bien comprendre ces périodes, comme le sont les crises traversant les nations et les historiens qui y travaillent. C’est à une déconstruction de ce genre que procède également Alain Corbin dans son excellent petit livre Les héros de l’histoire de France expliqués à mon fils (Seuil, 2011). Il n’existe pas de Clovis, de Duguesclin, de Jeanne d’Arc ou de Bayard dont la fabrication ne soit pas soumise aux modes. Marie-José Minassian

L’auteur s’intéresse aux liens qu’entretiennent la littérature de jeunesse et l’idéologie ; sa thèse soutenue en 2008 portait sur ce thème entre 1870 et 1919. Le présent ouvrage est une analyse des dérives nationalistes que l’on pense avoir observées dans les périodiques pour en-

Du développement durable au développement solidaire

GFEN, Revue Dialogue nº 143, janvier 2012, 54 p., 7 €.
puisque la consommation ne cesse d’augmenter alors que les ressources réelles de la planète se raréfient, menaçant la survie de l’humanité. Par-delà ce constat, il est possible de sensibiliser la jeune génération à l’importance de la dimension écologique en développant des programmes éducatifs tels que celui présenté aux enfants de CE2 qui s’interrogent sur la provenance de leurs tee-shirts, produits d’importation, et les distances parcourues par ces marchandises. Cet exercice permet de faire comprendre aux élèves les phénomènes liés à la mondialisation. Enfin, l’éducation à la protection de l’environnement est également illustrée par l’histoire de peuples disparus et par l’étude de contes philosophiques. Géraldine Pluss

Comment concilier développement durable et éducation solidaire ? Ici, les auteurs s’interrogent sur le concept même du développement durable, son évolution, sa mise en œuvre et ses conditions de viabilité. Ces dernières sont pour le moins compromises

Il est particulièrement intéressant de lire Michel Tozzi, établissant un état des lieux rigoureux de ce qui se passe en France depuis, sans doute, les travaux du GREPH en 1977, et l’article fameux de R. Brunet parlant du professeur de terminale comme du gardien jaloux d’un “pucelage philosophique” fantasmatique. Aux États-Unis, le mouvement de la philosophie avec les enfants avait été lancé par Matthew Lipman à partir de 1974, comprenant comme Montaigne que les enfants sont capables de faire de la philosophie, “beaucoup mieux que d’apprendre à lire ou écrire” ! Peu à peu, ses idées ont cheminé et de nombreuses expériences sont recensées, dans les institutions scolaires (de l’école maternelle au lycée professionnel) et là où une “demande” émane du public : dans les cafés-philo, les universités populaires, certains centres thérapeutiques… La dernière partie du livre de M. Tozzi traite des enjeux de ces pratiques : au-delà de l’usage réflexif de la langue ou de l’apport de sens, l’un des plus essentiels semble être la revitalisation de liens sereins entre les individus. Esther Delamare Marie-José Minassian
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L’ÉCOLE AUJOURD’HUI ÉLÉMENTAIRE n°33

L'école aujourd'hui Elémentaire - n°33 - Décembre 2012

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